Une utilisation réfléchie et préventive des écrans
Particulièrement durant la pandémie, les écrans ont facilité le maintien des études et du travail, des liens familiaux et sociaux, l’accès à de l’information, ou encore à des services et divertissements numériques variés. Or leurs usages peuvent présenter des risques pour la santé et le bien-être.
Le mémoire présenté par l’INSPQ lors d’une consultation du MSSS en vue de l’élaboration de la première Stratégie sur l’utilisation des écrans et la santé des jeunes, fait suite à des travaux qu’il a menés auparavant sur le sujet. Il insiste sur l’importance de favoriser une utilisation des écrans qui soit à la fois réfléchie, justifiée, équitable et qui minimise les risques sur la santé, le bien-être et le développement des jeunes et qui va au-delà de la cyberintimidation ou aux dépendances en ligne. Des préjudices moins visibles, tels que la sédentarité, les troubles musculosquelettiques, les problèmes de vision ou de sommeil sont en effet fréquemment observés.
Pour le moment, les études qui se penchent sur le sujet portent essentiellement sur le temps écran de loisir sans tenir compte du temps d’écran qui s’est ajouté en milieu scolaire depuis quelques années. Il importe, selon l’Institut, de considérer le cumul des expositions aux écrans. Une démonstration de la contribution de l’usage des écrans à la réussite scolaire et à l’équité sociale ainsi qu’une évaluation des risques pour la santé des contenus et de ce temps d’écran additionnel devraient aussi faire l’objet de recherches.
L’Institut croit par ailleurs que les directives en matière d’usage des écrans doivent relever du MSSS et être relayées par le gouvernement et le réseau de la santé, voire par d’autres parties prenantes. Pour le moment, le fardeau de responsabilité de l’encadrement de l’usage des écrans par les jeunes est presqu’exclusivement supporté par les parents. Si ces directives relèvent de plusieurs associations de santé, cela ne garantit pas une diffusion large et uniforme ni une appropriation de celles-ci par les jeunes et leurs familles.
Enfin, une multitude d’actions gouvernementales relatives au numérique sont en vigueur dans plusieurs domaines, certaines dans une perspective d’encadrement ou de sensibilisation, d’autres dans le but d’intégrer et de valoriser l’usage du numérique. L’Institut suggère que la future Stratégie sur l’utilisation des écrans et la santé des jeunes s’arrime avec les plans d’action gouvernementaux qui ciblent le bien-être des jeunes d’âge scolaire. Miser sur la Politique gouvernementale de prévention en santé (PGPS) pour harmoniser les actions mises en place par différents ministères tout au long du parcours de vie est une avenue proposée dans son mémoire.
Pour l’Institut, l’omniprésence du numérique et l’augmentation du temps d’écran en raison de la pandémie constituent l’occasion idéale pour adopter une approche populationnelle et environnementale cohérente.
Pour consulter la publication : L’utilisation des écrans et la santé des jeunes : pistes d’action pour une approche préventive
crédit photo : Thomas Park, unsplash