Projet de loi 70 : pour favoriser toutes les santés
Pour faire face efficacement à d’éventuelles menaces sanitaires, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) préconise l’adoption par le gouvernement québécois d’une approche d’action concertée tenant compte de la santé des animaux, des humains et des écosystèmes. Reconnue internationalement, cette démarche, appelée « Une seule santé », permet de mieux se préparer à répondre aux risques de transmission de maladies animales à l’humain.
Dans son mémoire sur le projet de loi 70 modifiant la Loi sur la protection sanitaire des animaux, l’INSPQ salue la volonté gouvernementale de mieux encadrer la production animale et de déployer des dispositifs de suivi pour anticiper et endiguer des menaces à la santé animale. Les santés humaine, animale et des écosystèmes sont intimement interreliées. Environ les trois quarts des maladies infectieuses émergentes des 30 dernières années sont d’origine animale (zoonoses). Plusieurs d’entre elles s’avèrent de plus en plus résistantes aux traitements, notamment en raison de l’antibiorésistance causée par la surutilisation des antibiotiques aux fins animales ou humaines. L’apparition de maladies comme la variole simienne, la maladie de Lyme et la grippe aviaire devrait continuer à s’accélérer dans les prochaines décennies, augmentant d’autant les risques de pandémie.
Une collaboration resserrée, garante d’une meilleure adaptation
En conséquence, l’INSPQ plaide pour une collaboration encore plus étroite entre le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), la santé publique, dont l’Institut, et toute autre autorité compétente pour se parer contre d’éventuelles épidémies ou pandémies humaines d’origine animale.
Les acteurs de santé publique travaillent déjà avec le MAPAQ en vertu d’ententes administratives et de contacts informels. Une officialisation de cette collaboration dans le projet de loi 70 ou son application assurerait que cette coopération ne soit pas tributaire des changements de garde ou d’orientation de l’une ou l’autre des organisations.
Futur médecin vétérinaire en chef : une contribution à la santé publique
L’INSPQ estime que la ou le futur titulaire du poste de médecin vétérinaire en chef du Québec devra intégrer par défaut une expertise en santé publique afin qu’il puisse agir efficacement selon l’approche « Une seule santé ». Cette exigence assurera que cette personne puisse prendre des décisions agiles et éclairées tenant compte des impacts sur la santé humaine.