Un nouvel éclairage sur le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité dans un contexte pandémique

Les bouleversements engendrés par la crise sanitaire de la COVID-19 ont affecté une bonne partie de la population, dont les personnes vivant avec un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Cette nouvelle publication examine comment ce contexte a influencé l’incidence et la prévalence du TDAH chez la population québécoise de 24 ans et moins, en comparant les périodes avant et pendant la pandémie.
Les résultats mettent en lumière une hausse notable des diagnostics de TDAH parmi cette tranche d'âge pendant la période pandémique (avril 2020- mars 2023), en comparaison avec la période prépandémique (avril 2017 – mars 2020).
En effet, au deuxième trimestre de 2020, la prévalence annuelle du TDAH diagnostiqué a chuté, passant de 1,4 % avant la pandémie à 1,1 %. Cette baisse initiale de la prévalence pourrait être liée à la réduction de l’accès aux services. Ensuite, la prévalence annuelle du TDAH a augmenté pour atteindre un pic de 1,8 % au quatrième trimestre de 2021. Cette hausse peut s’expliquer par l’accumulation de retards ou à une augmentation réelle des cas. La prévalence annuelle a ensuite diminué sans toutefois revenir au niveau observé avant la pandémie.
La pandémie ainsi que les mesures sanitaires instaurées auraient amplifié les facteurs de stress et les comportements liés à l'hyperactivité, l'impulsivité et l'inattention. Également, une reconnaissance accrue de ces comportements comme étant des symptômes associés au TDAH, tant par les personnes concernées que leur entourage, a pu contribuer à l’augmentation des diagnostics.
L’équipe de recherche conclut qu’il est important de continuer la surveillance pour comprendre les conséquences à long-terme de la crise sanitaire de la COVID-19 sur les personnes ayant un TDAH afin d’adapter les stratégies de leur prise en charge.