Hausse des prescriptions de médicaments contre le TDAH au Québec
Une étude de l’Institut national de santé publique du Québec révèle une croissance constante de la prescription de médicaments contre les troubles d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) aux jeunes du Québec depuis 2000.
Intitulée Surveillance du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez les enfants et jeunes adultes au Québec : Usage des médicaments, la recherche et l’infographie qui l’accompagne dévoilent que 7,7 % des personnes de 24 ans et moins couvertes par le Régime public d’assurance médicaments (RPAM) ont reçu au moins une prescription contre le TDAH en 2019-2020.
La tendance à la hausse des diagnostics se confirme. Elle se traduit par une hausse conséquente de la prescription de médicaments, principalement des psychostimulants. Plus d’une fois sur deux, un médecin de famille a rédigé les premières ordonnances.
Doit-on considérer ces résultats comme une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Le professeur titulaire au département de psychiatrie de l’Université de Montréal, Alain Lesage, s’abstient de dépeindre un portrait en noir ou blanc. « Dans une étude précédente de l’INSPQ, la prévalence du TDAH s’établissait à 10 %. Le TDAH s’accompagne d’un certain nombre de comorbidités psychiatriques ou comportementales. Les personnes touchées se retrouvent plus sujettes aux traumatismes, blessures, troubles de conduite ou liés à la consommation de substances, au décès par accident et même par suicide. L’usage de la médicamentation atténue ces risques. »
Disparités régionales et économiques
Les personnes vivant dans des milieux très favorisés économiquement se voient moins souvent prescrire des médicaments pour le TDAH. L’étude met également en lumière d’importantes disparités régionales quant au taux de prescription. Ainsi, il varie de 3,2 % dans la région de Montréal à 14,4 % au Saguenay — Lac-Saint-Jean.
« L’écart observé entre les régions peut refléter des différences géographiques de prévalence épidémiologique du TDAH. Les régions peuvent aussi adopter des approches cliniques différentes pour traiter le trouble. L’organisation des services scolaires et de santé, tels que l’accès aux spécialistes et la disponibilité de traitements non pharmacologiques pour le TDAH, tout cela influence l’identification, le diagnostic et les modes de prescription », expose le docteur Lesage.
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