Usage de tabac et interdictions de fumer à l’intérieur du domicile chez les fumeurs et anciens fumeurs récents au Québec

Faits saillants

Au Québec, les non-fumeurs sont protégés de l’exposition à la fumée de tabac dans la grande majorité des lieux intérieurs publics et les lieux de travail grâce à l’adoption successive de lois interdisant de fumer dans ces lieux. Un des derniers lieux intérieurs où les non-fumeurs peuvent être exposés à la fumée de tabac est le domicile. 

Un sondage a été conduit au Québec en 2022 auprès de 1 336 fumeurs et anciens fumeurs récents pour documenter les interdictions et les restrictions partielles de fumer ou de vapoter au domicile, leurs habitudes tabagiques dans ce lieu, les barrières perçues pour aller fumer à l’extérieur, ainsi que leur intérêt envers des stratégies pour s’abstenir de fumer à l’intérieur du domicile.

Les résultats indiquent que 67 % des fumeurs et anciens fumeurs récents rapportent qu’il est complètement interdit de fumer à l’intérieur de leur domicile, que ce soit de manière volontaire ou imposée. Cette proportion serait deux fois plus élevée que ce qui était rapporté par un sondage similaire conduit pour le compte de l’INSPQ en 2007. 

Un effet générationnel semble se dessiner. Les fumeurs et anciens fumeurs récents âgés de 18 à 34 ans se démarquent de ceux âgés de 55 ans et plus sur plusieurs aspects, dont une plus faible proportion de fumeurs quotidiens, un moins grand nombre de cigarettes fumées par jour, une plus forte proportion de domiciles sans fumée et une moindre propension à fumer à l’intérieur du domicile quand cela est permis. Considérant que les fumeurs et anciens fumeurs récents de 18-34 ans ont évolué dans un environnement davantage « sans fumée » que la génération qui les a précédés, il est plausible que les normes sociales favorables au non-usage de tabac aient influencé leur usage de ce type de produit au domicile.

Les interdictions de vapoter au domicile sont moins fréquentes que les interdictions de fumer, en particulier chez les jeunes adultes fumeurs ou anciens fumeurs. Même si l’état des connaissances actuelles sur l’aérosol de la cigarette électronique ne permet pas d’affirmer que celui-ci est aussi dommageable pour la santé que la fumée de tabac, l’aérosol expiré peut contenir de la nicotine et des substances nocives. 

Dans l’objectif continu d’améliorer l’état de santé de la population, les réflexions de santé publique auraient à la fois intérêt à considérer l’accroissement de l’offre d’immeubles résidentiels sans fumée et à préserver l’accès au logement pour les fumeurs ne parvenant pas à s’affranchir de leur dépendance à la nicotine. La majorité des fumeurs ne perçoivent pas de barrière les empêchant d’aller fumer à l’extérieur. Lorsqu’interrogés par rapport aux moyens envisagés pour s’abstenir de fumer à l’intérieur, les fumeurs étaient davantage intéressés par une offre de thérapie de remplacement de la nicotine (TRN) que par la cigarette électronique.

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ISBN (électronique)

978-2-555-02146-4

Date de publication