Surveillance entomologique des arbovirus transmis par les moustiques dans un contexte de changements climatiques au Québec
Messages clés
- Les changements climatiques sont susceptibles d’augmenter le risque de transmission à l’humain d’arbovirus retrouvés chez les moustiques au Québec. Ceci s’applique pour les arbovirus endémiques comme le virus du Nil occidental (VNO) et pour les arbovirus exotiques dont les vecteurs sont déjà présents dans les écosystèmes limitrophes au Québec.
- Ceci soulève le besoin de renforcer la surveillance de ces arbovirus sur le territoire québécois, y compris celle entomologique, pour optimiser l’évaluation des risques pour la santé de la population et pour guider les interventions de santé publique.
- L’objectif principal de ce travail était de proposer des stratégies de surveillance entomologique de ces arbovirus d’intérêt au Québec en réalisant une synthèse des connaissances et en consultant le Groupe d’experts sur les maladies transmises par les moustiques de l’Institut national de santé publique du Québec.
- Les stratégies de surveillance entomologiques proposées sont les suivantes :
- Pour les arbovirus endémiques, les objectifs de surveillance prioritaires devraient être l’alerte précoce de circulation virale et l’évaluation des niveaux de risque de transmission humaine. Les régions à prioriser devraient être celles avec des historiques de cas, des conditions climatiques favorables à la prolifération des moustiques et celles présentant un risque élevé d’émergence.
- Pour les arbovirus exotiques, l’objectif de la surveillance entomologique devrait être la détection de l’introduction des vecteurs, et ce, prioritairement dans les points d’entrée nationaux et internationaux, tels qu’inspirés de ceux définis par le Règlement sanitaire international. Ces points d’entrée sont notamment les aéroports, les ports, les postes-frontières terrestres et les corridors routiers.
Dans le contexte épidémiologique actuel et l’influence des changements climatiques, il serait avisé d’élaborer un plan de lutte contre les arboviroses transmises par les moustiques, qui comprendrait des stratégies de surveillance couplées à des interventions préventives. Ce plan bénéficierait aussi d’une collaboration intersectorielle, reflétant l’approche « Une seule santé ».