Service d'évaluation des risques de transmission d'infections hématogènes (SERTIH)
Au Québec, il est possible de donner des soins de santé, ou de suivre une formation en vue d’en donner, tout en étant une personne porteuse d’une infection hématogène (VIH, VHB ou VHC). Pour ce faire, la personne soignante doit faire évaluer sa situation par le Service d’évaluation des risques de transmission d’infections hématogènes (SERTIH) de l’INSPQ. Ensuite, elle doit suivre les recommandations approuvées par son ordre professionnel ou son établissement d’enseignement.
Public cible
Les services du SERTIH s’adressent à toute personne œuvrant ou étudiant dans le domaine de la santé au Québec, qui est porteuse d’une infection transmissible par le sang, et qui pose des actes à risque de transmission.
Avez-vous une infection hématogène ?
Si vous pratiquez ou allez pratiquer des actes à risque de transmission, vous avez la responsabilité de savoir si vous êtes une personne porteuse :
- du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ;
- du virus de l’hépatite B (VHB)
- du virus de l’hépatite C (VHC).
Si vous avez déjà eu ou venez d’avoir un diagnostic positif, vous devrez rapidement faire appel au SERTIH afin d’obtenir une évaluation du risque de transmission de votre infection virale. Vous recevrez par la suite des recommandations pour rendre votre pratique professionnelle sécuritaire.
Avantages de faire appel au SERTIH
- Le SERTIH ne vise pas le risque zéro, mais un niveau de risque de transmission suffisamment faible pour que vous puissiez avoir une pratique ou une formation sécuritaire.
- L’évaluation du SERTIH permet de vous rassurer, ainsi que votre employeur ou toute autre instance à propos des actes que vous êtes autorisé à accomplir.
Implications
- Dans le respect des obligations légales, l’ordre professionnel, l’établissement d’enseignement ou l’employeur seront avisés que vous avez eu un diagnostic d’infection hématogène, sans qu’il soit précisé laquelle.
- Les recommandations émanant du SERTIH pourraient restreindre partiellement ou totalement votre pratique ou vos activités de formation, temporairement.
Professions concernées
Les professions suivantes et leurs programmes de formation peuvent comporter des actes à risque de transmission :
- la médecine ;
- la médecine dentaire ;
- l’hygiène dentaire ;
- la pratique sage-femme ;
- les soins infirmiers et soins infirmiers auxiliaires ;
- la podiatrie chirurgicale ;
- les services préhospitaliers d’urgence (ambulanciers).
Actes à risque de transmission
Les actes à risque de transmission sont des actes effectués dans des cavités du corps où vous voyez mal vos mains ou vos doigts, et où il y a présence d’une aiguille ou encore d’un autre objet pointu ou tranchant. Le SERTIH retient la définition de l’Agence de Santé publique du Canada énoncée en 2019 :
« Les actes à risque de transmission (ART) sont des interventions effractives où il existe un risque qu’une blessure d’un travailleur de la santé (TS) se traduise par une exposition des lésions tissulaires du patient au sang du TS. Pour qu’un virus à diffusion hématogène (VDH) soit transmis d’un TS infecté à un patient lors d’un ART, trois conditions sont nécessaires :
- Le TS doit subir une blessure ou être atteint d’une affection qui entraîne un risque d’exposition ;
- Le sang du TS doit entrer en contact avec une plaie, un tissu lésé ou des muqueuses du patient, ou toute autre porte d’entrée similaire ;
- La virémie doit être suffisamment forte chez le TS.
Les ART qui présentent un risque de transmission comprennent :
- La palpation digitale de la pointe d’une aiguille dans une cavité corporelle (un espace creux à l’intérieur du corps ou d’un organe) ou la présence simultanée des doigts du TS et d’une aiguille ou d’un autre instrument ou objet tranchant (éclats d’os, fils sternaux, etc.) dans un siège anatomique non visible ou hautement confiné, par exemple, durant des chirurgies abdominales, cardiothoraciques, vaginales, pelviennes et/ou orthopédiques majeures ;
- La réparation chirurgicale d’un traumatisme majeur ;
- L’incision ou l’excision de tout tissu buccal ou péribuccal lorsqu’il y a un risque que les tissus ouverts du patient soient exposés au sang d’un TS infecté ayant subi une blessure. »
Les études sur la transmissibilité des virus ont démontré que la peau saine constitue une barrière efficace contre la plupart des agents. Seuls les contacts du sang sur la peau lésée (ex. : peau ayant subi une coupure), sur une muqueuse (ex. : œil, bouche) ou des expositions percutanées (qui traversent la peau) ont été associés à une contamination et à une infection. Aussi longtemps que les précautions de base appropriées pour la procédure (ex. : port de gants) sont appliquées de façon rigoureuse, le risque de contact de la personne soignée avec votre sang demeure extrêmement faible.
Pour en savoir plus, consultez notre guide de référence. Il propose une liste d’actes à risque de transmission pour chaque profession et spécialité médicale et des balises pour les recommandations.
Nous joindre
Le SERTIH reçoit les demandes d’évaluation et d’information du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30 au numéro sans frais et confidentiel : 1 866 680-1856 ou par courriel : [email protected].
Un message peut être laissé sur la boite vocale, seulement accessible à l’équipe du SERTIH.
Capsules de formation
L’INSPQ a produit une capsule de formation en deux parties. La première porte notamment sur l’historique du SERTIH, son fonctionnement, les actes à risque de transmission, la démarche d’évaluation, les seuils de restriction propres à chaque infection et la teneur des recommandations de même que leur suivi.
Durée : 27 minutes.
La deuxième partie comporte un module spécifique selon la profession :
- Dentistes
- Hygiénistes dentaires
- Infirmières et infirmiers
- Infirmières et infirmiers auxiliaires
- Médecins et étudiants/résidents/moniteurs en médecine
- Sages-femmes
Durée : Entre 10 et 15 minutes.
Téléchargez l’affichette du SERTIH