Rapport des activités scientifiques 2007 et 2008 du Comité d'assurance qualité en microbiologie médicale
Le LSPQ administre le programme d’assurance qualité en biologie médicale. Pour ce faire, il est appuyé par des comités d’assurance qualité composés de professionnels de la discipline concernée. Le Comité d’assurance qualité en microbiologie est composé de médecins microbiologistes infectiologues désignés par l’Association des médecins microbiologistes infectiologues du Québec (AMMIQ), d’une représentante de l’Ordre professionnel des technologistes médicaux du Québec (OPTMQ) et de professionnels du LSPQ. Le Comité assure la coordination des activités de contrôle externe de la qualité (CEQ) pour les 110 laboratoires publics et privés du Québec actifs en microbiologie médicale.
Le taux de participation très élevé des laboratoires publics et privés aux épreuves de CEQ dans tous les domaines de la microbiologie témoigne de l’importance que les responsables scientifiques et techniques attribuent à la qualité des analyses qu’ils effectuent.
En 2007 et 2008, le Comité a poursuivi ses activités régulières tout en réalisant de nouveaux contrôles en sérologie pour le VIH et les marqueurs des hépatites virales A, B et C. Des efforts ont aussi été déployés pour s’assurer de la mise en application des nouvelles recommandations annuelles du CLSI par l’ensemble des laboratoires.
En bactériologie, l’envoi d’échantillons d’urine lors d’un contrôle a mis en évidence la difficulté des laboratoires à rapporter de manière uniforme les dénombrements bactériens caractérisant les infections urinaires. Parmi les hypothèses avancées pour expliquer les variations de performance, le type de contenant utilisé par le LSPQ pour le transport des échantillons pouvait être déterminant. Or, certains contenants en usage à l’interne dans les milieux hospitaliers pour recueillir les échantillons d’urine ne peuvent servir pour le transport de matériel infectieux par courrier externe, car ils présentent des problèmes d’étanchéité. D’ailleurs, il s’agit de la première observation que le personnel technique doit faire avant de manipuler les spécimens biologiques pour analyse. Ces investigations nous rappellent l’importance de vérifier si les contenants utilisés lors du transport de spécimens biologiques rencontrent et respectent les règles strictes du transport de matériel infectieux.
En mycologie, les rapports contiennent des descriptions détaillées et des images macroscopiques et microscopiques des champignons; ils servent d’instruments de formation, un objectif essentiel de tout programme d’assurance qualité.
L’identification des protozoaires dans les selles demeure un défi majeur en parasitologie intestinale. D’ailleurs, le rapport insiste sur la nécessité d’utiliser le micromètre oculaire pour mesurer la taille des organismes, un critère important pour l’identification des protozoaires. Près de la moitié des laboratoires de parasitologie effectuaient en 2007 la coloration à l’hématoxyline, une amélioration appréciable par rapport aux années antérieures. Cette technique de coloration devrait être utilisée par tous les laboratoires et fera l’objet d’une attention particulière lors d’un prochain contrôle en parasitologie.
Les contrôles de la qualité en mycologie et en parasitologie intestinale mettent en évidence la difficulté de développer et de maintenir une expertise dans l’identification des champignons et des protozoaires. Les laboratoires avec une expertise limitée dans ces domaines devraient acheminer leurs spécimens à des laboratoires de référence.
Un premier contrôle pour la sérologie du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a été réalisé en 2007. Le Comité d’assurance qualité en microbiologie souhaitait voir ce contrôle se réaliser depuis 2005. L’exercice a même été répété en 2008. Les 33 laboratoires qui effectuent ce type d’analyse démontrent une performance supérieure à 97 % pour les 2 contrôles.
Lors de ce premier contrôle en 2007, on a pu mettre en évidence les limites d’une des trousses commerciales de détection utilisée qui n’a pu établir la présence d’anticorps VIH dans les échantillons positifs. Le rapport découlant de cette observation a fait état de l’importance de pouvoir détecter de faibles quantités d’anticorps VIH, notamment chez des patients qui en seraient au tout début de leur infection.
Un autre contrôle en sérologie regroupant les différents marqueurs des hépatites virales A, B et C a été réalisé en 2008. Cet exercice a permis d’établir la disponibilité des marqueurs des hépatites virales A, B et C et leur variabilité d’un centre hospitalier à l’autre. Un autre constat a été mis en évidence, celui de l’incompatibilité entre certains sérums contrôles achetés commercialement et certaines trousses dûment homologuées par Santé Canada. Les gestionnaires du programme d’assurance qualité porteront une attention particulière au matériel acheminé dans les laboratoires pour ce type de contrôle. Les fournisseurs devront aussi préciser les limites connues de détection de leurs produits.
Certains objectifs établis par le Comité n’ont malheureusement pas été atteints en 2007 et en 2008. Parmi ceux-ci, on retient :
- le contrôle pour les épreuves de détection de l’influenza;
- le contrôle des épreuves TAAN pour Chlamydia trachomatis;
- le contrôle pour la sérologie de la toxoplasmose.
Depuis octobre 2008, un nouveau site Web sécurisé permet à la clientèle inscrite au programme d’assurance qualité en microbiologie du LSPQ d’entrer ses résultats en ligne, une avancée efficace et appréciée de la clientèle.
Nous remercions toutes les personnes impliquées dans le choix et la préparation du matériel, la saisie des résultats et la rédaction des rapports. La qualité du programme repose sur leur travail, leur implication et leur professionnalisme.