Les traumatismes chez les enfants et les jeunes québécois âgés de 18 ans et moins : état de situation
Au Québec, durant la période 2000 à 2005, les traumatismes ont été responsables en moyenne chaque année du décès de 207 enfants et jeunes âgés de 18 ans et moins, ce qui en fait la première cause de mortalité chez ceux âgés de 1 à 18 ans, avec 60 % des décès pour ce groupe. Les traumatismes ont également occasionné 7 688 hospitalisations en moyenne chaque année chez les enfants et les jeunes âgés de 18 ans et moins, ce qui en fait la troisième cause d'hospitalisation (11 %) en importance. Chez ceux âgés de 10 à 14 ans et de 15 à 18 ans, ils constituent cependant la première cause d'hospitalisation. La plupart des traumatismes sont d'origine non intentionnelle. Près des deux tiers (65 %) de ces décès, ainsi que neuf hospitalisations sur dix y sont attribuables. Les traumatismes non intentionnels affectent particulièrement les garçons, qui représentent plus des deux tiers des décès (69 %) et des hospitalisations (67 %). Ils touchent aussi durement les jeunes âgés de 15 à 18 ans, qui représentent plus de la moitié (52 %) des décès par traumatisme non intentionnel.
Les principales causes de mortalité par traumatisme varient considérablement d'un groupe d'âge à l'autre. Ainsi, la première cause de mortalité par traumatisme est attribuable aux suffocations chez les enfants âgés de moins d'un an (42 %), aux noyades chez ceux âgés de 1 à 4 ans (24 %) et aux traumatismes routiers chez les occupants de véhicules à moteur chez ceux âgés de 5 à 9 ans (20 %). Chez les enfants et les jeunes âgés de 10 à 14 ans et 15 à 18 ans, la première cause de mortalité par traumatisme est le suicide (23 % et 40 %). Les chutes constituent 41 % des hospitalisations pour traumatisme, ce qui en fait la première cause pour chacun des groupes d'âge examiné.
Les risques de traumatismes non intentionnels sont particulièrement marqués pour les enfants et les jeunes qui habitent le monde rural ou une petite ville en comparaison aux zones plus urbaines, notamment la région de Montréal. Près de la moitié (49 %) des décès pour traumatisme non intentionnel leur est attribuée, tandis qu'ils ne concernent que 20 % de la population. Ces risques accrus apparaissent assez nettement pour les traumatismes routiers chez les occupants de véhicules à moteur et les utilisateurs de véhicules hors route. Les risques de décès attribuables aux traumatismes non intentionnels sont également trois fois plus élevés pour les enfants qui habitent les milieux les plus défavorisés, en comparaison avec ceux provenant de milieux favorisés. Pour les hospitalisations, ce risque est 40 % plus élevé. Ce constat est particulièrement marqué pour les traumatismes routiers chez les occupants de véhicules à moteur et les piétons, les intoxications et les blessures attribuables aux incendies et brûlures.
Afin de prévenir les principaux problèmes de traumatismes, plusieurs initiatives ont vu le jour au Québec au cours des dernières années. Certaines de ces initiatives sont présentées dans ce rapport. Entre autres, au Québec, des activités de promotion de l'utilisation correcte des sièges d'auto pour enfants ont déjà été mises en place, de même qu'un projet de règlement pour la sécurité dans les piscines résidentielles. Pour prévenir les chutes, un outil pratique a été développé afin de rendre les aires de jeu conformes aux normes actuelles de sécurité.
Les traumatismes chez les enfants et les jeunes québécois âgés de 18 ans et moins : état de situation IV Institut national de santé publique du Québec Parallèlement, des travaux ont contribué à l'interdiction des marchettes pour bébés, souvent associées à un risque important de chute dans les escaliers. Certaines stratégies de prévention ciblent spécifiquement les enfants de famille vivant en contexte de vulnérabilité. Ainsi, le programme de distribution de trousses contenant des moyens simples pour améliorer la sécurité des enfants à domicile, implanté dans la région du Bas-Saint-Laurent, est en voie de se généraliser à toutes les régions du Québec.