Résultats du sondage sur les interventions des directions de santé publique (DSP) régionales du Québec relativement aux maladies entériques à déclaration obligatoire

Pendant de nombreuses années, peu de documents de référence provinciaux sont venus baliser les interventions et les actions des directions de santé publique régionales (DSP) en regard des maladies entériques à déclaration obligatoire.

Certes, le programme national de santé publique (PNSP) comporte des objectifs de santé publique pour l'infection à Escherichia coli O157:H7, Salmonella Enteritidis et la campylobactériose mais il ne couvre pas tous les aspects de ces maladies, ni des autres maladies entériques.

Il faut remonter en 1993, avec la démarche du comité de travail du regroupement de départements de santé communautaire (DSC) du Montréal métropolitain (RDSCMM) et des DSC de la Montérégie pour trouver un document qui porte sur un ensemble de maladies entériques et contient des recommandations d'intervention incluant des lignes directrices, des critères pour décider de la tenue ou non d'une enquête de cas et des outils pour réaliser ces enquêtes (formulaires d'enquête de cas et feuillets d'information sur les maladies). Plus récemment, les travaux du Comité de prévention des infections dans les centres de la petite enfance du Québec (CPICPEQ) ont conduit à la publication d'une nouvelle version du Guide d'intervention : La Prévention des infections dans les centres de la petite enfance.

Le sondage permet de constater qu'en l'absence de lignes directrices ou de protocoles développés et révisés périodiquement au niveau provincial, les DSP ont conçu, modifié et/ou adapté des protocoles et des outils afin de répondre à leurs besoins régionaux et établi leurs priorités d'enquête en fonction de leurs propres critères. Il en est de même pour les formulaires d'enquête. On observe donc des divergences dans les pratiques et dans les informations recueillies, ce qui rend difficile les comparaisons entre les régions sociosanitaires (RSS).

Les résultats démontrent l'importance accordée par les DSP à la réalisation des enquêtes de cas de maladies entériques à déclaration obligatoire et que de manière générale, les modalités mises en place permettent aux DSP de réaliser la plupart des enquêtes prévues.

Les résultats indiquent également que la saisie de données de base dans le fichier central des MADO est intégrée dans les pratiques, bien que l'inscription des cas et la validation des enregistrements avant l'enquête épidémiologique restent à améliorer. La production des analyses des données de base du ficher central MADO est réalisée principalement sur une base annuelle.

Par ailleurs, on constate de nombreuses variations entre les DSP dans les modes de compilation et de transmission des données supplémentaires, qui concernent surtout les expositions et facteurs de risque, recueillies lors des enquêtes épidémiologiques des cas. De plus, il ressort que la production d'analyses des données supplémentaires se fait le plus souvent en fonction des besoins (lors d'éclosions de cas, par exemple) et peu sur une base régulière. Les résultats indiquent que ce type de données serait peu exploité par un nombre non négligeable de DSP.

Globalement, les DSP semblent diriger leurs énergies principalement autour des enquêtes de cas et peu vers l'analyse régulière des données recueillies.

Sur le plan organisationnel, il ressort que la grande majorité des DSP assument seules la responsabilité de superviser les enquêtes. On observe des différences selon les RSS dans la provenance des ressources humaines qui réalisent les enquêtes de cas (personnel de centres locaux de services communautaires (CLSC), de DSP ou à la fois de DSP et de CLSC), mais on constate que ce sont pratiquement toujours des infirmières qui effectuent cette tâche.

Les recherches réalisées par les DSP régionales, autres que les enquêtes de cas, sont principalement des études épidémiologiques, soit descriptives ou analytiques.

Finalement, les quelques aspects des échanges entre les DSP et le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) abordés par le sondage suggèrent un besoin d'améliorer le processus de communication des informations sur les cas et les sources possibles d'infection.

En conclusion, les résultats viennent confirmer les objectifs du groupe de travail et démontrer la pertinence de proposer des lignes de conduite, protocoles et outils de références communs à toutes les DSP du Québec afin d'harmoniser les pratiques et d'améliorer ainsi la surveillance et le contrôle des maladies entériques au niveau régional et pour l'ensemble du Québec.

De plus, les résultats en lien avec la compilation, le traitement et l'analyse des données recueillies lors des enquêtes de cas amènent le groupe de travail à émettre des recommandations afin de consolider et de supporter le travail des DSP notamment pour faciliter la saisie des données complémentaires et leur mise en commun, ainsi que l'exploitation des données du fichier central MADO.

Même si dans le cadre du sondage, il a peu été fait mention des ressources humaines nécessaires pour réaliser l'ensemble des activités de surveillance et de contrôle des maladies entériques, il est permis de se demander dans quelle mesure le manque de temps influence les choix des DSP lorsque vient le temps de déléguer certaines activités, saisir les données et effectuer les analyses épidémiologiques.

Ce sondage n'avait pas comme objectif d'évaluer la pertinence ou l'efficacité des interventions en fonction de chacune des maladies, les recommandations émises portent donc essentiellement sur des aspects globaux. Dans la poursuite de ses travaux, le groupe de travail se penchera sur les maladies entériques qui sont des MADO et émettra des recommandations spécifiques à chacune d'entre elles.

ISBN (électronique)
978-2-550-49303-7
ISBN (imprimé)
978-2-550-49302-0
Notice Santécom
Date de publication