Mesures de prévention et de contrôle du Candida auris dans les milieux de soins

Le Candida auris est un microorganisme en émergence faisant partie de la catégorie des levures. Il est de plus en plus retrouvé comme agent pathogène causant des infections fongiques nosocomiales.

Identifié pour la première fois au Japon en 2009 dans un prélèvement en provenance du conduit auditif d’un usager (Satoh et al., 2009; ECDC, 2016), il a été depuis identifié dans plus de 40 pays, répartis sur six continents (CDC, 2019b; Schwartz, I.S. et G.W., Hammond, 2017).

Le Candida auris est à l’origine d’éclosions dans plusieurs milieux de soins, dont certaines impliquent un nombre élevé d’usagers colonisés ou infectés.

Certaines caractéristiques particulières du Candida auris amènent les experts mondiaux à s’inquiéter face à sa propagation. En plus de sa capacité à se transmettre dans les milieux de soins et à provoquer des éclosions, la très grande majorité des souches démontrent ou développent rapidement une résistance à la plupart des antifongiques couramment utilisés pour traiter les infections à Candida, ce qui amène un enjeu important sur les capacités de traitement et sur la survie des usagers infectés.

De plus, il peut exister des difficultés dans la reconnaissance précise du Candida auris par les méthodes habituelles de laboratoire, si bien qu’il peut être mal identifié lors de l’identification initiale. Ce retard dans la confirmation de la souche peut également avoir un impact majeur sur le traitement des infections, ainsi que sur sa transmission en milieux de soins. Contrairement aux autres levures de Candida spp colonisant principalement les muqueuses de l’intestin, le Candida auris colonise sur une longue période notamment la peau et les narines et de façon moindre les autres sites chez les usagers asymptomatiques, ce qui contribue à sa propagation environnementale et chez les autres usagers. On estime que 5 à 10 % des usagers colonisés développeront ensuite une infection du sang, ce qui en fait un important problème de santé publique (Adams et al., 2018).

Ce document présente les recommandations du Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ) sur les principales mesures à mettre en place en regard du Candida auris afin de prévenir son introduction et sa transmission dans les milieux de soins au Québec. Des mesures pour prévenir et contrôler une éclosion en présence d’un ou plusieurs cas sont également énoncées. Les milieux de soins visés par les présentes recommandations sont les suivants :

·     Centres hospitaliers de soins généraux et spécialisés (CHSGS) (unités de soins et urgence) et ambulatoires (cliniques médicales, groupes de médecine de famille et cliniques externes des centres hospitaliers);

·     Centres hospitaliers en santé mentale (CHPSY), unités de soins de santé mentale en centre hospitalier et urgences psychiatriques;

·     Centres de réadaptation en déficience physique;

·     Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD);

Autres milieux ou unités de soins qui s’apparentent à des soins de longue durée (ex. : Unité de soins en résidence privée pour aînés (RPA) ou autres milieux similaires qui s’apparentent à des soins de longue durée).

Type de publication

ISBN (électronique)

978-2-550-98503-7

Notice Santécom

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