Programme de surveillance de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) au Québec Rapport annuel 2022

 

Faits saillants

Un total de 917 cas d’infections par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a été enregistré au programme québécois de surveillance du VIH au cours de l’année 2022. Ces cas concernent :

  • 422 personnes chez qui l’infection a été détectée pour la première fois en 2022 (il s’agit des nouveaux diagnostics).
  • 489 personnes dont le diagnostic de l’infection ayant été posé avant 2022 n’avait pas été rapporté au programme ou ne pouvait pas l’être au moment du résultat positif du test antérieur de détection du VIH (il s’agit des anciens diagnostics); 69,5 % (n = 340) d’entre elles étaient des résidents permanents ou temporaires ayant reçu le diagnostic d’infection dans leurs pays d’origine avant de venir au Québec. La charge virale de 84,6 % de ces derniers cas était inférieure à 200 copies du virus par ml (ce qui correspond à une situation clinique de suppression virale) lors de leur déclaration au programme.
  • 6 personnes qui n’ont pu être classées parmi les nouveaux ou les anciens diagnostics.

Le nombre global de nouveaux diagnostics a augmenté de 71,5 % entre 2021 et 2022.

  • La hausse la plus marquée des nouveaux diagnostics (de 44 à 193 cas entre 2021 et 2022) a été observée parmi les personnes originaires de pays où le VIH est endémique (OPE); cette catégorie d’exposition représentait 45,7 % de l’ensemble des nouveaux diagnostics en
    2022, contre 17,9 % en 2021; la majorité (87,6 %, n = 169) des cas attribués à cette catégorie d’exposition en 2022 ont été diagnostiqués chez des résidents permanents et des résidents temporaires qui sont arrivés au Canada en 2022.
  • En ce qui concerne la catégorie d’exposition des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH), le nombre de nouveaux diagnostics a cru de 47 à 84 cas parmi les HARSAH nés ailleurs qu’au Canada et a baissé de 92 à 76 cas parmi les HARSAH nés au Canada; les HARSAH représentaient 38,2 % (n = 161) de l’ensemble des nouveaux diagnostics en 2022, contre 56,2 % en 2021; la moitié (52,0 %) des nouveaux diagnostics chez les hommes relevaient de cette catégorie d’exposition (53,6 % si on ajoute les HARSAH qui s’injectent des drogues).
  • La hausse de nouveaux diagnostics a été de 44 à 49 cas entre 2021 et 2022 parmi les personnes ayant des partenaires hétérosexuels ou hétérosexuelles à risque et les personnes hétérosexuelles qui n’ont pas de facteur de risque identifié, et de 8 à 9 cas chez les personnes qui s’injectent des drogues. 

Une proportion importante de personnes vivant avec le VIH sont diagnostiquées tardivement et ne bénéficient donc pas d’un traitement débuté en temps opportun.

  • 48,8 % des cas nouvellement diagnostiqués en 2022 avaient des taux de CD4 < 350 par mm3.
  • La proportion des cas ayant été diagnostiqués à un stade tardif de l’infection a augmenté de 28,2 % en 2019 à 45,8 % en 2022 chez les HARSAH nés au Canada et de 42,0 % à 51,4 % chez les HARSAH nés ailleurs qu’au Canada.

Les variations du nombre de cas entre 2019 et 2022 doivent être interprétées avec prudence, en tenant compte du contexte de la pandémie et de l’accroissement migratoire observé au Québec en 2022.

  • Le nombre de tests de dépistage du VIH, qui avait diminué entre 2019 et 2020, a augmenté entre 2021 et 2022 (+15,2 %).

La hausse des cas entre 2021 et 2022 apparaît liée au rattrapage du dépistage du VIH et à l’influx migratoire observé au Québec durant cette période, plutôt qu’à une hausse de la transmission locale.

Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-98396-5
Notice Santécom
Date de publication