Exposition aux résidus miniers et évaluation préliminaire de l'état de santé de la population crie d'Oujé-Bougoumou - Résumé du rapport d'enquête

La communauté crie d’Oujé-Bougoumou est située à environ 60 kilomètres à l’ouest de Chibougamau et compte 622 résidants. Il existe pour cette communauté une exposition potentielle à des substances toxiques résultant de la présence de résidus miniers laissés, au milieu des années 1950, par une activité minière importante.

L’objectif principal de cette étude était d’estimer l’exposition de la communauté crie d’Oujé-Bougoumou à divers éléments toxiques associés à la présence de résidus miniers. Parallèlement, l’étude visait à mesurer une série de paramètres biologiques ayant un intérêt clinique et pouvant être utilisés dans une évaluation de l’état de santé général de la population.

Trois objectifs spécifiques ont également été définis dans le cadre de cette étude. Le premier consistait à mesurer l’exposition de la population aux éléments inorganiques associés à la présence de résidus miniers (arsenic, cuivre, sélénium et zinc), aux habitudes de vie (plomb, cadmium) ou aux polluants persistants souvent liés à la consommation de poisson (p. ex. mercure et BPC). Le deuxième objectif spécifique visait à comparer les résultats de l’exposition biologique aux contaminants avec des données de référence obtenues simultanément dans une communauté crie contrôle (Nemaska), ainsi qu’avec les concentrations observées dans une population du sud du Québec étudiée précédemment et, finalement, avec des concentrations de références recommandées (et publiées). Un troisième objectif spécifique avait pour but de mesurer et d’interpréter un éventail de paramètres biochimiques ayant un intérêt clinique pour évaluer l’état de santé individuel et/ou général de la population.

D’après les concentrations observées d’arsenic, de cuivre, de sélénium et de zinc dans les fluides corporels, on conclut que les résidants d’Oujé-Bougoumou ne sont pas à risque d’une exposition interne (systémique). Les niveaux d’éléments indicateurs de résidus miniers dans les cheveux de la population d’Oujé-Bougoumou étaient modérément élevés comparés à la population de Nemaska. Dans le cas de l’arsenic et du cuivre, une source indirecte, menant à une exposition chronique de faible niveau par contact direct, pourrait être explorée.

L’usage du tabac est la source majeure d’exposition au cadmium pour la population d’Oujé-Bougoumou et de Nemaska. Quant à l’exposition au plomb, elle est reliée aux activités de chasse et à la consommation de sauvagine et de gibier dans les deux communautés cries.

L’exposition au mercure et aux BPC était plus élevée dans la communauté d’Oujé-Bougoumou que dans celle de Nemaska; une plus grande consommation de poissons prédateurs (piscivores) tels que le doré et la truite serait une explication possible. Les concentrations observées de p,p’-DDE sont jugées relativement élevées parmi le groupe des 40 ans et plus, particulièrement à Oujé-Bougoumou.

Dans les deux communautés, les niveaux d’éléments essentiels tels que le cuivre, le sélénium et le zinc sont jugés normaux et adéquats pour maintenir la population en bonne santé. Le niveau de fer semble adéquat également.

Aucune nouvelle information concernant l’état de santé n’a été identifiée dans les deux communautés.

Auteur(-trice)s
Éric Dewailly
Unité de recherche en santé publique, Centre Hospitalier Universitaire de Québec et Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
ISBN (imprimé)
2-550-43860-4
Notice Santécom
Date de publication