Santé mentale et troubles mentaux courants en contexte de pandémie de la COVID-19 : état des lieux
La santé mentale de la population a été grandement mise à l’épreuve au plus fort de la pandémie de COVID-19. La présente synthèse vise à décrire l’évolution dans le temps 1) des symptômes anxieux ou dépressifs et 2) de la santé mentale dans la population et leur répartition selon différentes caractéristiques de la population lors de la pandémie de COVID-19; et à 3) comparer la situation présente au Canada et au Québec à celle observée ailleurs dans le monde, à partir d’enquêtes populationnelles canadiennes et québécoises publiées et les documents recensés aux objectifs 1) et 2).
La santé mentale renvoie à la présence d’émotions positives (bien-être émotionnel) et au niveau de fonctionnement psychosocial (bien-être psychologique et bien-être social). Les troubles mentaux, quant à eux, renvoient à une symptomatologie cliniquement observable.
Objectif 1 : Symptômes anxieux ou dépressifs
- Une augmentation de la prévalence des symptômes anxieux ou dépressifs est rapportée, pour différents groupes d’âge, lors de la première année de la pandémie de COVID-19, comparativement à des périodes avant la pandémie. Certaines études montrent que dès l’été 2020, la prévalence des symptômes serait revenue plus près de celle observée avant la pandémie. Les études recensées ne permettent pas d’apprécier l’évolution des symptômes après la première année de pandémie.
Objectif 2 : niveau de santé mentale
- Une détérioration du niveau de santé mentale serait observée entre la période prépandémique et la première année de la crise sanitaire chez les jeunes et les adultes. Cette détérioration serait également observée pendant la deuxième année de pandémie comparativement à l’avant-pandémie.
Objectif 3 : comparaisons du Canada et du Québec avec d’autres pays
- Les données canadiennes et québécoises dressent un portait similaire à la situation recensée dans d’autres pays : augmentation des prévalences des symptômes anxieux ou dépressifs et détérioration du niveau de santé mentale dans les différentes populations étudiées.
Afin de suivre l’évolution des troubles mentaux courants et de la santé mentale et les répercussions de la pandémie dans l’analyse de ces phénomènes, un portrait à plus long terme reste à faire, notamment chez certains groupes qui semblent les plus affectés, par exemple les jeunes adultes et les femmes. De plus, une attention à la santé mentale en plus des symptômes de troubles mentaux, l’uniformisation des mesures utilisées entre les études et le recours à des données représentatives contribueraient à un portrait plus complet et plus juste tout en facilitant les comparaisons.