Analyse des recommandations en matière de réduction des risques sur la santé associés à l’utilisation des écrans en contexte scolaire

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Le développement rapide des écrans et autres outils numériques dans les dernières décennies a transformé les milieux de vie des individus, y compris ceux des jeunes. Les écrans sont présents dans tous les milieux de vie et, depuis une vingtaine d’années, ont fait leur place dans le milieu scolaire et préscolaire que ce soit à des fins pédagogiques, récréatives ou administratives.

Bien que les écrans puissent s’avérer utiles dans plusieurs situations, leur utilisation s’accompagne de différents risques pour la santé notamment en ce qui a trait à la santé physique, psychosociale et développementale. Face aux risques associés à l’utilisation des écrans, de nombreuses associations professionnelles et médicales ont publié des recommandations visant à limiter les risques sur la santé des enfants et des adolescents.

Dans le cadre de la Stratégie québécoise sur l’utilisation des écrans et la santé des jeunes 2022-2025, l’Institut national de santé publique du Québec a été mandaté pour mener une synthèse des connaissances visant à identifier les recommandations en matière de réduction des risques pour la santé associée à l’utilisation des écrans en milieu scolaire. Les résultats de cette synthèse visent à soutenir l’élaboration d’un cadre de référence en matière d’utilisation des écrans destiné au milieu scolaire.

Cette synthèse s’appuie sur l’analyse de sept documents publiés dans la littérature scientifique et dans la littérature grise depuis 2012. Elle comprend également une analyse des recommandations à la lumière d’un modèle logique développé à l’INSPQ et d’un cadre de référence pour des actions de promotion de la santé en milieu scolaire (référent ÉKIP). Les principaux résultats qui se dégagent de cette synthèse sont les suivants :

Il est généralement recommandé de limiter le temps d’écran en classe et dans les services offerts avant ou après l’école, de prendre des pauses fréquentes lors de leur utilisation et d’intégrer du mouvement lors des pauses afin de limiter les comportements sédentaires à l’école.
Les écrans ne devraient pas représenter la méthode d’enseignement et de gestion de classe par défaut. Ils devraient plutôt être employés lorsqu’ils améliorent l’enseignement et les apprentissages. Plus précisément, leur utilisation devrait être significative, active et servir un objectif pédagogique.
Une attention particulière devrait être portée à l’éclairage, à l’ergonomie et à la posture lors de l’utilisation des écrans en classe.
L’analyse des recommandations suggère des pistes pour améliorer la considération des risques liés à l’utilisation des écrans en milieu scolaire : définir et considérer l’ensemble des différents types d’usages effectués en milieu scolaire, adapter les recommandations en fonction des types d’appareils et de l’âge des élèves, considérer la question du cumul de temps d’écran à l’école entre autres.
Les recommandations identifiées dans la littérature s’inscrivent en cohérence avec l’approche de promotion de la santé en milieu scolaire qui prévaut actuellement au Québec, soit le référent ÉKIP. Dans ce contexte, ce référent représente un ancrage conceptuel porteur pour le développement d’une approche de réduction des risques sur la santé associés à l’utilisation des écrans en contexte scolaire et le développement d’un cadre de référence intégrant une perspective de santé publique.

En conclusion, les résultats de la synthèse soulignent un besoin pour le développement de davantage de lignes directrices basées sur des données probantes intégrant un plus large spectre des déterminants des risques sur la santé liés à l’utilisation des écrans en contexte scolaire. Les deux outils conceptuels utilisés dans cette synthèse (référent ÉKIP et modèle logique) représentent par ailleurs des ancrages porteurs pour développer un cadre de référence en matière d’utilisation des écrans en contexte scolaire.