Surveillance des maladies infectieuses chez les personnes qui utilisent des drogues par injection

Le réseau SurvUDI, implanté depuis 1995, effectue une surveillance des infections par le VIH et par le VHC parmi les personnes UDI recrutées dans huit régions du Québec et à Ottawa. Le réseau permet également le suivi des facteurs de risque de ces infections. Ce rapport concerne les données obtenues de 1995 à 2020 pour le VIH et de 2003 à 2020 pour le VHC.

Les données les plus récentes du réseau SurvUDI (au 31 mars 2020) indiquent que :

  • La cocaïne demeure la drogue injectée par la plus grande proportion des participant(e)s, suivie par les médicaments opioïdes, l’héroïne et le crack/freebase.
  • L’injection de cocaïne ou de crack a diminué au cours des dernières années, alors que l’injection de Dilaudidâ a augmenté de façon importante entre 2003 et 2010.
  • Une hausse de la consommation de médicaments opioïdes par injection est observée entre 2005 et 2010. Il sera important de continuer à suivre ces tendances.
  • L’injection de médicaments opioïdes est maintenant fréquente, surtout chez les jeunes de moins de 25 ans et pourrait présenter des enjeux particuliers pour le risque de VIH et de VHC.
  • Le taux d’incidence du VIH a diminué de façon statistiquement significative entre 1995 et 2018 dans le réseau SurvUDI globalement ainsi qu’à Montréal, à Québec et à Ottawa/Outaouais.
  • Le taux d’incidence du VHC a diminué statistiquement jusqu’en 2011 pour ensuite fluctuer à des niveaux très élevés, soit entre 9,7 et 18,9 par 100 personnes-années entre 2014 et 2018.
  • La proportion de participant(e)s qui a déclaré s’être injectée avec des seringues déjà utilisées par d’autres dans les six derniers mois était de 43,4 % en 1995 et de 12,4 % en 2019, soit une diminution statistiquement significative de près de 71 %. Cette diminution ralentit et se stabilise, ce qui est préoccupant.
  • L’injection quotidienne est en augmentation, tandis que la cocaïne comme drogue injectée le plus souvent est en diminution.
  • En 2019, 2,6 % des participant(e)s séropositifs pour le VIH l’ignoraient, de même que 18,5 % de ceux ayant des anticorps contre le VHC.
  • Entre 2003 et 2019, la prise en charge et le traitement se sont améliorés de façon importante pour le VIH. Une amélioration récente est également observée pour le traitement du VHC à vie, qui atteint 49,2 % en 2019 chez les participant(e)s qui se savent anti-VHC+.
  • Parmi les participant(e)s (2017-2020), 12,5 % rapportent avoir fait au moins une surdose dans les 6 derniers mois.
  • Plus de la moitié des participant(e)s à SurvUDI (54,9 %) n’ont pas de naloxone1 en leur possession lorsqu’ils consomment, en général.
  • En résumé, les résultats suggèrent une amélioration de la situation pour l’infection par le VIH chez les personnes UDI, mais les prévalences et les taux d’incidence d’anti-VHC sont beaucoup plus élevés que pour le VIH. Les indicateurs sur la prise de traitement à vie sont toutefois encourageants pour l’année 2019. Les surdoses sont fréquentes et la possession de naloxone demeurait sous optimale en 2019.

1La naloxone est un médicament qui agit rapidement pour renverser temporairement les effets d’une surdose d’opioïdes. https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/alcool-drogues-jeu/secourir-une-personne-en-possible-surdose-d-opioides/#c6019 et https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/opioides/naloxone.html;

Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-95246-6
ISSN (électronique)
1918-4557
Notice Santécom
Date de publication