La surveillance des manifestations cliniques inhabituelles survenant après la vaccination au Québec

Le programme québécois de surveillance des manifestations cliniques inhabituelles (MCI) survenant après l’immunisation (programme ESPRI) vise à recueillir les déclarations des professionnels de la santé sur les manifestations cliniques signalées après l’administration des produits immunisants. Ce rapport présente les données obtenues en 2018, qui sont comparées avec celles de la période 2013-2017. Les données proviennent de l’Infocentre de l’Institut national de santé publique du Québec, et la plupart des taux ont été calculés pour les groupes visés par les vaccins recommandés au calendrier de vaccination québécois en fonction des estimations de couverture vaccinale.

En 2018, parmi les 771 MCI survenues après l’administration d’un vaccin, 635 (82 %) ont été retenues pour l’analyse du taux global. Les principaux résultats ont porté sur 298 MCI associées à des vaccins prévus au calendrier régulier. De façon globale, le taux de déclarations au fichier provincial de surveillance des MCI en 2018 est légèrement inférieur à celui observé pour la période 2013-2017.

De 2 à 12 mois, les réactions les plus fréquentes sont les éruptions cutanées non prurigineuses. À 2 mois, les vomissements et diarrhées sévères représentent 18 % des déclarations et le taux (9,5 pour 100 000 enfants vaccinés) est similaire à celui pour la période 2013-2017. À 18 mois, ce sont les réactions locales qui arrivent au premier rang. Depuis 2015, un signal d’excès de réactions locales en lien avec l’administration de la dose de rappel du vaccin Infanrix hexa était observé. En 2018, on note une baisse importante du taux de réactions locales pour cette visite de vaccination comparativement à l’année 2017.

Pour la vaccination prévue à l’entrée scolaire, le taux de MCI en 2018 est supérieur à celui observé pour la période 2013-2017 et les réactions locales sont les MCI les plus fréquentes. Cette hausse est possiblement associée à l’augmentation de la couverture vaccinale pour la 2e dose de vaccin varicelle prévue à l’entrée scolaire depuis avril 2016.

Concernant les MCI déclarées à la suite de la vaccination en 3e secondaire, le taux de cellulite observé pour l’année 2018 est significativement supérieur à celui pour la période 2013-2017. Ces cellulites sont survenues à la suite de l’administration de plusieurs vaccins. Aussi, le taux d’autres manifestations allergiques respiratoires isolées est significativement plus élevé en 2018 comparativement à 2013-2017.

Enfin, l’excès de cas de MCI observé en 2017 à la suite de la vaccination contre le pneumocoque chez les personnes âgées de 65 ans et plus n’est plus visible en 2018. En effet, le nombre de MCI dans ce groupe est passé de 120 en 2017 à 56 en 2018 correspondant respectivement à des taux de 169,6 et de 99,7 pour 100 000 doses administrées. Tel qu’il a été observé les années précédentes, les MCI les plus fréquentes à cet âge sont les réactions locales.

Il convient de souligner que les données de surveillance ne permettent pas de présumer d’une relation de cause à effet entre la vaccination et la MCI. Une MCI peut se produire dans les heures ou les jours suivant la vaccination par simple coïncidence et être en réalité attribuable à un autre facteur (ex. : maladie sous-jacente, infection ou prise concomitante de médicaments).

Type de publication

ISBN (électronique)

978-2-550-85811-9

Notice Santécom

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