Relance du dépistage de l’amiantose chez les travailleurs de la construction de 2011 à 2017

  • Depuis 1995, le Réseau de santé publique en santé au travail a mené trois dépistages successifs de l’amiantose auprès des travailleurs de la construction du Québec compte tenu de leur exposition à l’amiante au travail.
  • Le plus récent de ces dépistages a eu lieu entre 2006 et 2010 auprès de 2 872 travailleurs de sept métiers de la construction plus susceptibles d’être exposés à l’amiante.
  • Au moment de reprendre le programme de dépistage de l’amiantose initialement envisagé tous les cinq ans, après échanges entre la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail et le Réseau de santé publique en santé au travail, il n’a été possible d’inviter à la reprise du dépistage que les seuls 2 872 travailleurs dépistés entre 2006 et 2010. La relance du dépistage avait aussi pour but de recueillir des informations afin de décider du maintien ou non du programme.
  • Les activités de relance du dépistage de l’amiantose ont eu lieu entre 2011 et 2017. Parmi les 2 872 travailleurs visés, 1 505 répondaient aux critères d’inclusion en vigueur au moment de la relance et 593 (39 %) de ces derniers y ont participé.
  • Un des 593 travailleurs a présenté des anomalies pulmonaires (ou parenchymateuses) compatibles avec une amiantose. Le suivi médical effectué auprès de ce travailleur a montré qu’il ne souffrait pas de cette maladie.
  • 14 % (n = 81) des travailleurs ont présenté des anomalies pleurales compatibles avec une exposition à l’amiante et 18 % (n = 108) ont montré d’autres anomalies. Parmi ces dernières, quatre lésions suspectes de cancer se sont avérées un cancer pulmonaire lié à l’amiante, un cancer du larynx et deux anomalies bénignes.
  • Les prévalences des anomalies pulmonaires compatibles avec une amiantose (0,2 %) et des anomalies pleurales compatibles avec une exposition à l’amiante (14 %) sont moins élevées que celles observées lors du dépistage de 2006 à 2011 soit respectivement 1 % et 19 %.
  • La faible fréquence des anomalies pulmonaires (parenchymateuses) compatibles avec une amiantose, l’absence de cas confirmé d’amiantose ainsi que le faible taux de participation des travailleurs ne permettent pas de statuer sur le maintien ou non du programme de dépistage de l’amiantose dans le secteur de la construction. Malgré cela, rappelons que les activités de prévention de l’exposition à l’amiante doivent être maintenues et renforcées auprès des travailleurs de ce secteur afin de prévenir le développement de nouvelles maladies reliées à cette exposition.
Relance du dépistage de l’amiantose chez les travailleurs de la construction de 2011 à 2017
Auteur(-trice)s
Louise De Guire
M.D., Institut national de santé publique du Québec
Sujet(s)
Amiante
ISBN (électronique)
978-2-550-83747-3
Notice Santécom
Date de publication