Vaccination contre l’hépatite A au Québec

À la demande du Directeur national de santé publique du Québec, le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) qui relève de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a été invité à produire un avis sur la pertinence de vacciner les nourrissons contre le virus de l’hépatite A (VHA). Cette demande est motivée par le fait qu’il est prévu que le programme de vaccination scolaire contre le VHB en 4e année du primaire cesse en 2022 lorsque la première cohorte vaccinée contre l’hépatite B durant la petite enfance arrivera à l’âge de 9-10 ans. Comme la vaccination à l’école se fait depuis 2008 avec le vaccin combiné contre les hépatites A et B, la fin du programme de vaccination contre l’hépatite B en 4e année serait aussi associée à la fin de l’offre de la vaccination contre l’hépatite A.

L’analyse de l’épidémiologie de l’hépatite A au Québec montre que le nombre de cas déclarés annuellement a diminué considérablement dans les années 2000 en comparaison des années 1990, alors qu’au moins deux épidémies d’hépatite A liées aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) d’importance ont eu lieu. Durant la dernière décennie au Québec, en moyenne, 50 cas d’hépatite A, environ 25 hospitalisations et 1 décès ont été rapportés annuellement. On estime qu’environ la moitié des cas ont été acquis à l’extérieur du Québec et que l’autre moitié sont des cas acquis au Québec. La vaccination contre l’hépatite A en 4e année du primaire depuis 2008 semble avoir eu un impact positif sur l’incidence de la maladie dans les cohortes admissibles à la vaccination. Seulement 4 cas ont été rapportés dans les cohortes admissibles à la vaccination (0,1 cas/100 000 p.-a), comparativement à 27 cas dans le même groupe d’âge durant la période de 2000 à 2007 (1,1 cas/100 000 p.-a). Cependant, comme le nombre de cas et l’incidence de l’hépatite A sont plus élevés chez les 17-29 ans, on s’attend à un effet plus important de la vaccination sur l’incidence de la maladie avec l’arrivée progressive, au cours des prochaines années, des premières cohortes vaccinées à cet âge.

Quatre scénarios ont été évalués et comparés avec le calendrier actuel de vaccination chez les nourrissons. Un de ces scénarios ne prévoit pas la vaccination contre l’hépatite A, alors que les trois autres prévoient soit :

  • la vaccination contre l’hépatite A à l’âge de 12‑18 mois en utilisant un vaccin bivalent contre l’hépatite A et B;
  • la vaccination contre l’hépatite A à l’âge de 12‑18 mois en utilisant un vaccin monovalent contre l’hépatite A;
  • ou la vaccination avec un vaccin monovalent contre l’hépatite A à l’âge de 4-6 ans.

Après avoir analysé les données disponibles, le CIQ recommande de maintenir la vaccination des enfants contre l’hépatite A. Un programme de vaccination contre l’hépatite A permettra de diminuer l’incidence de la maladie et celle des hospitalisations, diminuera le risque d’importation du virus, la survenue d’éclosions et les interventions de santé publique en post-exposition.

Advenant l’implantation d’un programme de vaccination contre l’hépatite A, le CIQ recommande un calendrier à une seule dose de vaccin. Les évaluations effectuées indiquent que l’utilisation d’un vaccin bivalent contre l’hépatite A et B à l’âge de 12-18 mois a le potentiel de prévenir les cas d’hépatite A à un coût plus raisonnable que l’utilisation d’un vaccin monovalent.

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Type de publication

ISBN (électronique)

978-2-550-81351-4

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