Rapport de l’enquête épidémiologique sur l’augmentation des réactions locales importantes et des cellulites à la suite de l’administration des vaccins ProQuad et Infanrix hexa
En janvier 2016, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a demandé à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) d’investiguer une augmentation du nombre de réactions importantes au site d’injection survenant à la suite des vaccins administrés lors de la visite prévue pour les nourrissons âgés de 18 mois, qui avaient été déclarées au programme de surveillance passive des effets secondaires possiblement reliés à l’immunisation (ESPRI) en 2015 et d’émettre des recommandations au programme de vaccination, si nécessaire.
Résultats
- Au final, 96 cas de réactions locales survenues après l’administration d’un vaccin RROV ou DCaT-VPI-Hib ± HB entre 16 et 23 mois chez des enfants nés entre le 1er janvier 2012 et le 1er avril 2015 ont été inclus dans l’analyse. Parmi ceux-là, soixante-quinze pour cent (75 %) des cas ont dû consulter un professionnel de la santé et 7 % ont été hospitalisés. Au moment de la déclaration, pratiquement tous les cas avaient récupéré.
- L’analyse réalisée démontre que c’est le vaccin Infanrix hexa administré lors de la visite de 18 mois chez des enfants qui avaient aussi reçu ce vaccin à 2 et à 4 mois, qui est le produit principalement responsable du problème. L’augmentation des réactions locales a réellement commencé à l’automne 2014 avec l’introduction de l’Infanrix hexa pour la vaccination de 18 mois.
- Le risque de réactions locales était 5,9 fois plus élevé avec l’Infanrix hexa qu’avec l’Infanrix-IPV-Hib. Il était aussi plus élevé pour le ProQuad que pour le Priorix-Tetra, mais de façon beaucoup moins importante.
- Bien que 60 % des réactions locales se soient produites sur le membre où les deux vaccins Infanrix hexa et ProQuad avaient été administrés, cette coadministration n’augmentait pas le risque de réactions locales, comparativement à l’administration sur des membres séparés lors d’une même séance de vaccination.
Recommandations et conclusions
- Le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) a considéré que les avantages procurés par les vaccins Infanrix hexa et ProQuad à la visite de 18 mois dépassaient les inconvénients dus à ces réactions locales et a recommandé de ne pas changer leur utilisation.
- Le CIQ a également proposé de rappeler aux médecins que les cellulites survenant après la vaccination sont généralement de nature inflammatoire et non infectieuse.
- Des recommandations ont été formulées par le Groupe central ESPRI, afin de modifier la consigne aux répondants ESPRI lors de la déclaration des cas de réactions locales.