Portrait des ordonnances collectives de contraception hormonale adoptées au Québec
L'implantation du modèle provincial d'ordonnance collective de contraception hormonale (OC de CH), conçu conjointement par l'Institut national de santé publique du Québec, le Collège des médecins du Québec, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, l'Ordre des pharmaciens du Québec avec le soutien du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a débuté en 2007. En mars 2011, 87 des 97 centres de santé et de services sociaux (CSSS) et des centres locaux de services communautaires (CLSC) (90 %) du Québec et 45 des 217 des groupes de médecine de famille (GMF) (21 %) ont adopté une OC de CH. On dénombre en tout 147 OC de CH applicables à des établissements de santé, d'éducation ou autres, au Québec.
De novembre 2009 à août 2010, 85 OC de CH ont été envoyées à l'INSPQ, pour réaliser ce portrait. Ces OC de CH provenaient de 68 CSSS, six GMF, cinq écoles, trois centres jeunesses, deux hôpitaux et une communauté autochtone; 27 OC de CH adoptées dans des CSSS s'appliquaient aussi à des GMF.
L'implantation de l'OC de CH a suivi une courbe en S : après un début lent en 2007 (22,4 % adoptées avant 2008), l'adoption des OC de CH a rapidement progressé à partir de janvier 2008 (63,5 % adoptées de janvier 2008 à la fin 2009), pour se stabiliser en 2010 (14,1 %).
Une OC de CH sur trois est similaire ou presque au modèle 2009. Ainsi, dans 31 % des cas, la pratique des infirmières et des pharmaciens impliqués dans l'OC de CH permet une accessibilité élargie à la contraception hormonale tout en garantissant pleinement la sécurité des femmes en matière de santé.
On note une évolution positive dans la rédaction des OC de CH, les OC de CH compatibles avec le modèle 2009 étant plus souvent similaires au modèle que les OC de CH compatibles avec le modèle 2007. Par contre, deux OC de CH sur trois (n = 59 (69 %)) dévient substantiellement du modèle provincial 2009. Ces déviations ont trait tant aux contre-indications à la contraception hormonale qu'aux éléments favorisant l'accessibilité.
Un faible nombre d'OC de CH ont omis certaines contre-indications, pouvant ainsi compromettre la sécurité de cette stratégie préventive pour la population féminine. Plusieurs OC de CH, au contraire, ont ajouté des contre-indications ou réduit les éléments favorisant l'accessibilité, réduisant du même coup l'efficacité potentielle de cette stratégie préventive. Un certain nombre d'OC de CH n'ont pas été mises à jour sur le modèle 2009.
Sur la base d'un dialogue formatif, la diffusion de ce portrait est une occasion de feedback aux équipes locales et régionales afin que leurs OC de CH soient mises à jour et respectent les objectifs fondamentaux de garantir l'accès à la contraception hormonale à des femmes en bonne santé tout en préservant leur sécurité. Ceci dit, dans la diffusion d'une innovation comme l'OC de CH, l'idée n'est pas tant de viser une réplication standard du modèle, mais la flexibilité inhérente à l'adoption de l'innovation ne doit pas excéder certaines limites qui risquent d'en diminuer l'impact ou d'en augmenter les risques.