Enquête de santé auprès des Inuits du Nunavik 2004 : portrait épidémiologique de la violence physique et des crimes contre les biens au Nunavik

Nombreux sont les membres de la communauté inuite à s’être montrés préoccupés par l’accroissement de la violence dans les maisons et les rues du Nunavik. Très peu de choses étaient jusqu’à présent connues au sujet de la prévalence des comportements violents au Nunavik. L’objectif de ce résumé est de fournir des données actuelles sur la violence physique au Nunavik, sur les caractéristiques des adultes qui en sont affectés et l’origine des agresseurs. Des données descriptives sur les crimes contre les biens sont aussi rapportées dans ce résumé.

Au cours de l’Enquête de santé auprès des Inuits du Nunavik menée à l’automne 2004, 969 personnes de plus de 15 ans ont répondu à un questionnaire sur la violence physique et la violence dans la communauté. Au total, 53 % des répondants, hommes et femmes confondus, ont rapporté avoir été victimes d’agression physique, et 46 % victimes de crimes contre les biens au cours de l’année précédant l’enquête. La probabilité d’être victime de violence physique au cours de la vie adulte est relativement élevée chez les hommes et les femmes, de même que chez les jeunes adultes et les aînés, quoique les femmes et les adultes de moins de 45 ans demeurent les groupes les plus touchés par ces agressions.

La violence dans un contexte conjugal est par ailleurs répandue : les deux tiers des femmes et le tiers des hommes touchés par la violence physique ont été agressés par leur conjoint ou ex-conjoint. La violence physique dans un contexte familial (excluant le conjoint) est aussi fréquente. En effet, une femme sur quatre et un homme sur trois, victimes de violence, ont été agressés par un membre de leur famille à l’âge adulte.

Les taux annuels de vandalisme, de vol qualifié, d’effraction et de vol avec circonstances aggravantes sont aussi très élevés (de 10 % à 28 %), beaucoup plus qu’ils ne le sont dans le reste du Canada, ce qui laisse croire que tout résident du Nunavik est susceptible de subir de nombreuses et sévères formes de violence au cours de sa vie.

L’agression va à l’encontre de la tradition et de la culture inuites. Les Inuits du Nunavik ont ainsi suggéré des pistes d’intervention prioritairement orientées sur le support apporté aux victimes et aux agresseurs, de même que sur la sensibilisation de la communauté à ce problème.

Auteur(-trice)s
Louis Rochette
Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
Notice Santécom
Date de publication