Risque de maladie invasive à méningocoque chez les travailleurs du réseau de l'éducation et plus spécifiquement chez les travailleuses enceintes
Cet avis scientifique vise à évaluer le risque professionnel de maladies invasives à méningocoques (MIM) pour les femmes enceintes travaillant dans le réseau de l'éducation du Québec. Rédigé par un comité d'experts issus entre autres des domaines des maladies infectieuses et de la santé au travail, il intègre les connaissances disponibles à ce jour sur le sujet et répond aux questions essentielles permettant de cerner la problématique.
Une recrudescence des cas de maladie invasive à méningocoque (MIM) causés par un clone virulent de sérogroupe C a été observée au Québec au début des années quatre-vingt-dix et a entraîné une campagne d’immunisation de masse avec le vaccin polysaccharidique durant l’hiver 1992-1993 (De Wals et coll., 1996). Une nouvelle recrudescence a été détectée au début de l’année 2001 et la décision a été prise d’offrir le nouveau vaccin conjugué contre le méningocoque de sérogroupe C à l’ensemble des québécois âgés de 20 ans et moins (Bureau de surveillance épidémiologique, 2001).
Dans le contexte des éclosions de MIM survenues au Québec au cours de l’hiver 2001, les médecins désignés au « Programme de maternité sans danger » ont eu à se positionner au regard du risque professionnel chez les travailleuses enceintes oeuvrant auprès de groupes d'enfants ou de jeunes. Compte tenu de l’urgence de la situation, le processus provincial habituel d’évaluation et de gestion des risques avait alors été court-circuité, ouvrant la voie à une estimation partielle du risque et à des divergences d’opinions, interdisciplinaires et interrégionales, quant à la pertinence de recourir à des mesures préventives. Cette situation a entraîné une application variable du retrait préventif des femmes enceintes qui travaillaient dans des établissements scolaires dans les régions aux prises avec des éclosions.