Portrait national des troubles musculo-squelettiques (TMS) 1998-2007 : TMS sous surveillance
Dans un contexte de surveillance de l'état de santé de la population des travailleurs et en lien avec l'objectif de réduction de l'incidence des troubles musculo-squelletiques (TMS) du Programme national de santé publique, « TMS sous surveillance » est un premier projet commun de surveillance du Réseau de santé publique en santé au travail. Il a été mis en place pour mieux comprendre la problématique des TMS, pour en évaluer l'ampleur et pour identifier les milieux de travail les plus à risque.
Les données utilisées proviennent du fichier des lésions professionnelles déclarées et acceptées par la CSST entre 1998 et 2007. L'ampleur des TMS est mesurée en termes de nombre de cas incidents, de proportion et de taux d'incidence. La durée d'indemnisation est utilisée comme indicateur de la gravité. Le projet décrit également les principales caractéristiques des TMS et les groupes de travailleurs atteints en fonction du sexe, de l'âge et du milieu de travail où ils évoluent. Des comparaisons entre le Québec et les régions sont également disponibles.
Entre 1998 et 2007 au Québec, 46 400 nouveaux cas de TMS sont déclarés et acceptés en moyenne chaque année. Les TMS représentent en moyenne 35 % de l'ensemble des lésions professionnelles soit plus d'une lésion sur trois. En 2006, le taux d'incidence des TMS est de 15,4 pour 1 000 travailleurs équivalent temps complet (ETC) pour l'ensemble du Québec.
Les secteurs d'activité économique des groupes prioritaires 4, 5 et 6, tels que définis par la CSST, sont les plus touchés. On y compte le plus grand nombre de TMS, le cumul de jours d'indemnisation le plus élevé et le plus important nombre de travailleurs ETC indemnisés chaque jour. Selon le dernier recensement canadien, 75 % des travailleurs oeuvrent dans ces secteurs.
Au total, on observe un plus grand nombre de TMS chez les hommes. Cependant, chez les femmes, la proportion de TMS par rapport à l'ensemble des lésions professionnelles est plus importante et la durée moyenne d'indemnisation est nettement plus longue que chez les hommes.
Enfin, pour identifier les milieux de travail les plus à risque de TMS, un indice de risque qui tient compte à la fois du nombre de cas et du taux d'incidence, le « Prevention Index », est calculé. On constate que plusieurs activités économiques identifiées comme étant les plus à risque se concentrent dans les groupes prioritaires 4, 5 et 6.
L'information produite dans le cadre de « TMS sous surveillance », projet commun de surveillance national et régional, vise notamment à soutenir le processus de décision lors de la planification des activités de prévention à mettre en place pour réduire l'incidence des TMS dans les milieux de travail.