Des expertes et experts de l’INSPQ dans un ouvrage des Presses de l’Université du Québec
Un ouvrage collectif fait valoir l’expertise de représentants de l’Institut national de santé publique, dont celle de son président-directeur général, Pierre-Gerlier Forest. Dans Le système de santé et de services sociaux au Québec : Territorialité et santé des populations, publié aux Presses de l’Université du Québec, les autrices et auteurs présentent trois angles d’analyse moins usités, soit le système de santé et de services sociaux comme déterminant de la santé, les liens qui unissent la santé, le social et la santé publique ainsi que les territorialités multiples dans lesquelles se déploie la santé des populations.
Les perspectives comparatives sur le système de santé québécois
Dans ce chapitre, Pierre-Gerlier Forest plaide pour la comparabilité des systèmes de santé, mais pas à n’importe quelle condition.
« Ne confondons pas les pommes avec des oranges. Lorsqu’on s’adonne à l’instructif exercice de comparer différents systèmes, bien connaître le contexte et la culture entourant les pratiques, les institutions et les effets observés s’avère nécessaire. Les petites différences sont souvent montées en épingle dans les comparaisons internationales, ce qui cause des distorsions. En la matière, méfions-nous des classements et des palmarès », insiste-t-il.
Pierre-Gerlier Forest précise : « Tout système de santé doit répondre à un certain nombre de questions fondamentales : Qui paie? Quels soins offre-t-on? Qui décide? Qui reçoit les soins? Qui prodigue les soins et où œuvrent ces personnes? Avec quels résultats? Les réponses à ces interrogations peuvent fonder une comparaison rigoureuse. »
Les environnements favorables à la saine alimentation et au mode de vie physiquement actif : les défis de la mise en œuvre
Dans ce chapitre, rédigé en collaboration avec Yann Le Bodo, chargé de projet à l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail de France, la conseillère scientifique à l’Institut, Chantal Blouin, constate d’abord les impacts de la modification de nos habitudes de vie sur la santé publique, en particulier ceux concernant l’alimentation et l’activité physique. Ces effets entraînent des dépenses publiques se chiffrant en milliards de dollars annuellement, au Québec seulement.
Les auteurs soulignent que pour renverser la tendance, il ne faut pas hésiter à investir dans la promotion de la santé pour atténuer les facteurs de risque. Ils préconisent également des politiques publiques misant sur une approche dite écologique, qui tient compte des caractéristiques des milieux de vie dans lesquels les gens naissent, grandissent, travaillent et vieillissent. Ces conditions constituent potentiellement de multiples freins à l’adoption d’habitudes de vie favorables à la santé.
Un portrait de la vaccination au Québec et du phénomène de l’hésitation à la vaccination
Dans cette section, la conseillère scientifique spécialisée Ève Dubé et ses collaborateurs, Benjamin Malo et Fabienne Labbé, soulèvent qu’on doit éviter de mettre dans un même panier les gens qui hésitent à se faire vacciner et le mouvement dit « antivaccin ». D’ailleurs, au Québec et au Canada, différentes études ont montré que moins de 1 % des parents étaient totalement opposés aux vaccins, alors qu’entre 30 % et 45 % d’entre eux avaient hésité à un moment ou un autre à propos de la vaccination de leur enfant.
Comme tous les comportements de santé, l’analyse de l’hésitation à la vaccination doit prendre en considération non seulement les connaissances, les croyances, les valeurs, les attitudes et les expériences individuelles, mais également les influences plus larges du contexte social et culturel.
Pour en savoir plus :
Le système de santé et de services sociaux au Québec : Territorialité et santé des populations, sous la direction de France Gagnon, Élisabeth Martin et Marie-Hélène Morin, Presses de l’Université du Québec, 2023.