Chaleur extrême et intelligence artificielle : une bourse de recherche pour Jérémie Boudreault
Un doctorant à l’Institut national de recherche scientifique (INRS) en science des données et santé environnementale, Jérémie Boudreault, obtient une bourse des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Combiné à une contribution financière de l’Institut national de santé publique (INSPQ), cet argent servira à réaliser des travaux sur l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour analyser les impacts de la chaleur extrême sur la santé.
Pendant son stage d’un an, Jérémie Boudreault comparera entre autres les résultats obtenus par IA avec ceux des modèles plus traditionnels utilisés pour modéliser la mortalité et la morbidité causées par la chaleur extrême. Le fait de mener son stage doctoral à l’INSPQ lui permettra d’enrichir sa recherche en collaborant avec plusieurs scientifiques de haut niveau qui consacrent leurs efforts à mieux comprendre ces phénomènes.
À court terme, ces travaux pourront servir à établir l’influence d’autres variables que la température lors des vagues de chaleur, comme l’humidité ou la pollution atmosphérique. La recherche vise également à vérifier si les outils de mesure des impacts de chaleur demeurent adéquats. À moyen terme, ces résultats s’intégreront dans son projet de doctorat plus global pour estimer les impacts économiques de la chaleur au Québec. D’ailleurs, Jérémie Boudreault a aussi obtenu une bourse de la part du Consortium Ouranos pour ces travaux.
Un ex-actuaire passionné par l’environnement
Le parcours de Jérémie Boudreault apparaît comme plutôt atypique. « J’ai d’abord étudié en actuariat à l’Université Laval. J’ai effectué deux stages en assurances. Lors d’un séjour à la Norwegian University of Science and Technology, j’ai compris que mes connaissances en statistique pouvaient servir en environnement. »
Cette révélation l’a mené à réaliser une maîtrise en hydrologie statistique à l’INRS. « J’ai échantillonné les données de rivières entre le Saguenay et la Gaspésie pendant deux étés. En utilisant des modèles statistiques avancés, j’ai pu modéliser des variables clés de l’habitat du saumon atlantique juvénile comme la température de l’eau. Ces travaux m’ont valu le prix Ken Thompson de la Canadian Water Resources Association », relate fièrement Jérémie Boudreault.
Pendant une année, Jérémie Boudreault a parcouru la planète tout en publiant un blogue sur le mode de vie écoresponsable. Il a ensuite été recruté par une compagnie d’assurance canadienne pour modéliser les impacts économiques des changements climatiques. Cette dernière expérience l’a amené tout naturellement à entreprendre son doctorat sur les changements climatiques en 2021, ce à quoi il songeait depuis son voyage.
Selon la conseillère scientifique spécialisée et chercheuse d’établissement à l’INSPQ, Céline Campagna, le programme de Bourse d’impact sur le système de santé (BISS), volet IA équitable, revêt une grande importance pour l’Institut. Céline Campagna est également codirectrice du doctorat et superviseure du stage de Jérémie Boudreault. « Le BISS favorise l’accueil de doctorants hautement qualifiés à l’INSPQ. Nous bénéficions de la contribution de ces stagiaires pour mieux comprendre l’apport potentiel de l’IA en santé publique, notamment en santé environnementale et en changements climatiques. »
Pour en savoir plus :
Annonce de l’attribution de la bourse des IRSC à Jérémie Boudreault