Pour un encadrement du cannabis en accord avec les objectifs de santé publique

Montréal, 13 avril 2017 - En octroyant un rôle prépondérant aux provinces dans la distribution de la substance, le projet de loi sur la légalisation du cannabis à des fins non médicales déposé aujourd’hui laisse toute la latitude au Québec pour mettre en place un système qui donne accès à un cannabis sécuritaire et de qualité, sans stimuler la demande, estime l’Institut national de santé publique du Québec. 

« Le cannabis n’est pas un produit ordinaire. Ne perdons pas de vue que nous visons une réduction de la consommation, un contrôle de la qualité et la mise en œuvre d’actions pour prévenir les usages à risque dans la population, particulièrement dans les groupes plus vulnérables », précise François Gagnon, agent de recherche à l’Institut national de santé publique du Québec.

La légalisation à certaines conditions

Pour l’Institut, la légalisation est l’occasion de mettre en place un cadre légal permettant la prévention de l’usage, ainsi que la réduction des méfaits et des risques à la santé. Par conséquent, les choix qui seront effectués pour encadrer la production, la distribution et la consommation sont déterminants pour la réussite du processus de légalisation, la mise à plat du marché illicite et l’atteinte des objectifs de santé publique.

À ce titre, l’Institut plaide notamment pour l’adoption d’une approche à but non lucratif qui met l’accent sur la prévention. Cela permettrait d’éviter l’instauration d’un système de commercialisation de la substance qui, par différentes stratégies, favoriserait la banalisation du cannabis et encouragerait l’augmentation de sa consommation et de ses usages à risque. En  ce sens, les mesures prévues au projet de loi encadrant la promotion de la substance sont préoccupantes à première vue.

En 2014-2015, 12 % des Québécois âgés de plus de 15 ans ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours de la dernière année. Si cela atteste d’une hausse de 3 % du bassin d’usagers depuis 2008, des tendances à la baisse de l’usage chez les jeunes et les usagers fréquents sont à souligner. Des gains notables ont effectivement été observés chez ces deux groupes à risque, particulièrement chez les jeunes du secondaire. Les activités de prévention et l’ensemble du système mis en place doivent concourir au maintien de ces tendances encourageantes.

L’Institut a produit un dossier Web approfondi sur le cannabis à l’adresse suivante : www.inspq.qc.ca/dossiers/cannabis

Trois publications complètent le dossier, il s’agit de :

 

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Pour information :

Nathalie Labonté
Conseillère en communication
Tél. : 514 864-5185
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13 avril 2017