Air intérieur

Nouvelle évaluation du risque cancérigène associé à l’exposition au radon au Canada

L'exposition au radon en milieu intérieur est reconnue comme la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Le cancer du poumon est d’ailleurs la principale cause de décès par cancer tant chez les hommes que chez les femmes. Le radon est un gaz radioactif produit par la désintégration de l'uranium naturellement présent dans les substrats géologiques de la croûte terrestre. Chen et collaborateur rapportent que le risque de mortalité (calculé pour la durée d’une vie entière) par cancer du poumon pour la population canadienne à la suite de l’exposition au radon à été évalué en 2005, sur la base des données de dépistage effectuées dans les années 1970 dans les résidences de 19 villes. À l’époque, la concentration de radon mesurée dans 14 000 foyers montrait une distribution de type log-normal avec une moyenne géométrique (MG) de 11,2 Becquerel par mètre cube (Bq/m3) et un écart-type géométrique (ETG) de 3,9 Bq/m3. À partir des données de cette enquête, il avait été estimé qu’environ 10 % des décès induit par le cancer du poumon recensés au Canada étaient liés à une exposition au radon dans l’air intérieur.

Étude sur la qualité de l’air intérieur d’une vingtaine de services de garde à l’enfance situés à Montréal

Au Canada, comme dans la plupart des pays industrialisés, et ce, en grande partie en raison de l’arrivée des femmes sur le marché du travail, la proportion d’enfants qui fréquentent les services de garde à l’enfance (SGE) a nettement augmenté. À Montréal, en 2008, plus de 210 000 enfants fréquentaient des centres de la petite enfance (CPE) et des garderies privées. Pour les enfants, une mauvaise qualité de l’air intérieur (QAI) dans ces établissements représente un risque potentiel de développer certains problèmes de santé, principalement des atteintes du système respiratoire. Malgré le fait que la QAI dans les SGE peut affecter la santé respiratoire des enfants, peu d’études ont porté sur ce sujet.

Peu de changements depuis 15 ans : le bilan de la qualité de l’air dans les arénas de la Mauricie et du Centre-du-Québec

Plusieurs cas d’intoxication au monoxyde de carbone (CO) et au dioxyde d’azote (NO2) ont été répertoriés dans les arénas du Québec et d’ailleurs, et ce, depuis plusieurs années. Ces intoxications sont causées principalement par le désajustement d’équipement à combustion, telle la surfaceuse, et par l’absence de détecteurs de gaz signalant le danger.

Cet article vise à décrire une démarche d’intervention réalisée par la Direction de santé publique de la Mauricie et du Centre-du-Québec auprès des gestionnaires d’arénas afin de sensibiliser ces derniers à l’importance d’avoir un programme de surveillance de la qualité de l’air dans leur établissement et d’en dégager des leçons et des perspectives nouvelles afin de réduire le nombre d’intoxications au CO et NO2 qui surviennent dans ces établissements. En premier lieu, un survol des sources de gaz toxiques et de leurs effets sur la santé est présenté ainsi que les principales mesures de prévention et de protection. Ensuite, les différentes étapes du projet sont présentées, incluant la méthodologie, suivie des principaux résultats obtenus à la suite des interventions sur le terrain. La discussion fait état d’idées à développer à la suite de ce projet.

Dépistage du radon dans des écoles primaires au Québec

En février 2006, le Bulletin d’information en santé environnementale (BISE) publiait un article intitulé : Le radon dans l’environnement intérieur : état de la situation au Québec, qui résumait notamment les résultats des travaux réalisés par un groupe de travail de l’Institut national de santé publique (INSPQ) mandaté pour faire le point sur cette problématique (Dessau et al., 2004). Par le biais d’une analyse de risque basée sur un modèle mathématique conçu par le Committee on the Biological Effects of Ionizing Radiation (BEIR VI), les auteurs ont évalué l’impact de différents scénarios d’intervention sur la mortalité par cancer du poumon. Par la suite, ils ont identifié et examiné des options de gestion de risque en lien avec le radon puis ils ont formulé des recommandations à cet effet. Parmi ces dernières, les auteurs ont fait ressortir la pertinence de procéder au dépistage du radon dans les bâtiments publics, tels que les établissements scolaires et les milieux de garde.

La qualité de l'air intérieur : un enjeu de santé publique méconnu des Français

Si la qualité de l’air extérieur est en France relativement médiatisée, celle de l’air intérieur reste un problème de santé publique encore peu connu du grand public mais dont les médias se sont récemment saisis. Pourtant, on estime que la population passe 70 % à 90 % de son temps dans des environnements clos (transports, logements, lieux de travail…). Le temps passé en intérieur peut être plus élevé à certains âges de la vie (nourrissons, enfants, personnes âgées) ou dans certaines situations (maladie notamment). L’enjeu de santé publique n’est donc pas anodin, d’autant que de récentes études menées par l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) montrent qu’environ 10 % des logements présentent une concentration très importante de polluants. En outre, selon les polluants, 5 % à 30 % des logements présentent des valeurs nettement plus élevées que les concentrations moyennes observées dans le parc des logements.

La transmission des résultats environnementaux aux participants d'un projet de recherche : une opération complexe

Dans un contexte d’un projet de recherche, la transmission de résultats aux participants est une étape qui est trop souvent malmenée par les chercheurs. Pourtant, cette étape est importante, complexe et mérite qu’on s’y attarde.

La démarche décrite dans cet article concerne justement la transmission de résultats individuels à des familles qui participent à un projet de recherche sur la qualité de l’air intérieur et l’asthme chez les enfants : le projet IVAIRE. Cette étude vise à évaluer les Impacts de la Ventilation sur la qualité de l’Air Intérieur des habitations et la santé Respiratoire des Enfants qui souffrent de symptômes associés à l’asthme. L’étude a été amorcée en 2008 par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et l’Institut de recherche en construction du Conseil national de recherches Canada (IRC-CNRC) avec la collaboration du Centre mère-enfant du centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ). Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS), la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) et Santé Canada sont des partenaires au projet. M. Pierre Lajoie, médecin-conseil à l’INSPQ, en est le chercheur principal.

La promotion des avertisseurs de monoxyde de carbone au Québec : état de situation et perspectives d’intervention

La présence de monoxyde de carbone (CO) dans l’environnement domestique est à l’origine de plusieurs cas d’intoxications et de décès chaque année au Québec (CAPQ 2006, Prévost 2006). L’incidence réelle des intoxications au CO est toutefois inconnue puisque plusieurs expositions à de faibles concentrations se manifestent par des symptômes peu spécifiques qui ne conduisent pas nécessairement à une visite médicale (Abelsohn et al. 2002).

Le ministère de la Santé et des Services sociaux, en collaboration avec les directions de santé publique, réalise de nombreuses activités de sensibilisation et d’éducation auprès du public afin de mieux faire connaître les dangers associés au CO. Ces activités portent notamment sur la promotion de l’utilisation des avertisseurs de CO comme mesure de protection, appareils dont l’efficacité pour réduire la gravité des intoxications et la mortalité a été montrée (Brisson et al. 2005).

Il existe peu de données précises sur la présence de sources potentielles d’intoxication au CO dans les habitations québécoises et sur la proportion d’entre elles qui sont pourvues d’un avertisseur. Les seules qui soient disponibles à ce jour concernent les régions de Montréal et de la Montérégie (Palmieri 2007, DSP de la Montérégie [données non publiées]).

Le présent article résume une étude (à paraître cet automne) qui vise à combler cette lacune en fournissant des données de base pour l’ensemble du Québec qui permettront de mieux cerner la situation actuelle, de la suivre au cours des prochaines années et de mesurer les résultats concrets des efforts de promotion.

Évaluation quantitative des adduits à l’ADN dans des cellules endobuccales par immunofluorescence et de la mutagénicité urinaire par le test d’Ames

Différents secteurs industriels dans lesquels l’exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) est importante, comme les fonderies, les cokeries, l’industrie de production de l’aluminium, font partie des activités classées cancérogènes pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

De nombreux travaux portant sur le risque génotoxique de populations exposées ont été réalisés dans ces secteurs d’activité professionnelle. Cependant, ces études concernent des situations très différentes pour les niveaux d’exposition, les multi-expositions aux HAP et les co-expositions avec d’autres produits (cokeries, fonderies, industrie de l’aluminium). Les biomarqueurs étudiés sont généralement assez variés : métabolites urinaires (1-hydroxypyrène: 1-OHP, 3-hydroxybenzo[ a]pyrène : 3-OHBaP), adduits détectés par post-marquage, adduits spécifiques benzo[a]pyrène-(trans)-7,8-dihydrodiol-9,10-époxide (BPDE), anomalies chromosomiques, échanges de chromatides soeurs, micronoyaux. Enfin, différents polymorphismes de gènes impliqués dans le métabolisme des HAP sont étudiés, notamment le cytochrome P450 1A1 et la glutathion S- transférase (Pavanello et Clonfero, 2000).

Pollution de l’air intérieur par les hydrocarbures aromatiques polycycliques

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont des composés possédant au moins deux noyaux benzéniques. Ils proviennent principalement de la combustion incomplète de matières organiques et peuvent être d’origine naturelle (incendies de forêts, éruptions volcaniques, décomposition de matières organiques) ou anthropique (chauffage industriel et résidentiel au gaz, au charbon, au pétrole, production d’aluminium, production de pâtes et papiers, incinération, etc.). Ubiquitaires, ils se retrouvent dans l’air, dans les sols et sédiments, ainsi que dans l’eau, les aliments et certains produits de consommation (cosmétiques, bougies, encens). Chez les non-fumeurs non exposés professionnellement aux HAP, la source principale d’exposition est l’alimentation (viande fumée ou grillée, légumes feuillus, graines) (Manahan, 2005; Yu, 2005; Ramesh et al., 2004).

En plus d’émettre des HAP et des HAP halogénés, la combustion du bois à des fins de chauffage résidentiel serait la troisième source d’émission de particules fines au Canada et une source importante de composés organiques volatils dans la région de Montréal (RMQA, 1998; US.EPA, 1993). Au Canada, 400 000 maisons (6 %) seraient chauffées uniquement au bois et plus de 900 000 (14 %) le seraient au moins en partie (NRC, 1994). Selon un sondage téléphonique effectué à Montréal en 1999, 12,5 % des ménages de la région de Montréal-centre brûlent du bois (Labrèche et al., 2000). Les émissions des systèmes de combustion au bois pourraient donc avoir des impacts sur la santé respiratoire des populations exposées, particulièrement en milieu urbain où s’ajoutent d’autres types de polluants.

Contamination des maisons utilisées pour la culture de marijuana par les moisissures

Au cours des dernières années, la culture du Cannabis sp, aussi appelé marijuana, a connu un essor considérable à travers le pays. Compte tenu du climat plutôt froid régnant une bonne partie de l’année au Québec, la culture réalisée à l’aide d’installations intérieures revêt davantage d’attrait chez les contrevenants que celle produite à l’extérieur. Plus productives et plus discrètes, ces installations permettent aux producteurs résidentiels de réaliser de trois à quatre cycles de récolte par année, contre un seul lorsque réalisé en milieu naturel. Ainsi, entre 1981 et 2004, le nombre de dossiers d’infraction de production de marijuana au Québec a augmenté de 460 %. En 2004, les types de plantation se répartissaient comme suit : 47 % à l’intérieur d’habitations, 34 % en terrain boisé et 19 % sur des terres agricoles. Selon les statistiques des différents corps policiers du Québec, il y aurait eu depuis l'an 2000 plusieurs milliers de maisons de culture de cannabis au Québec (voir figure 1). Une forte proportion de ces habitations se retrouverait sur le territoire comprenant Montréal, Laval, Lanaudière et Laurentides.