Revue systématique des programmes de dépistage du cancer colorectal de la population à risque moyen

Quatre pays ont débuté l’implantation de programmes populationnels de dépistage du cancer colorectal (Angleterre, Australie, Finlande et France). Deux pays (Suède et Norvège) se sont clairement positionnés en défaveur d’un programme. La Nouvelle- Zélande et les Pays-Bas préconisent une attitude prudente basée sur une succession d’étapes.

La majorité des programmes utilisent la recherche de sang occulte dans les selles (RSOS) au gaïac non réhydratée. La RSOS immunochimique est utilisée dans le programme australien. L’Italie utilise la RSOS immunochimique et, dans trois régions, la sigmoïdoscopie. La RSOS au gaïac est la seule procédure de dépistage qui a permis de démontrer une réduction de mortalité par cancer colorectal dans le cadre d’études cliniques randomisées. L’utilisation de la RSOS permet l’automatisation du traitement des tests en laboratoire et occasionne une positivité plus élevée dont on ne sait pas encore si elle se traduira par une plus grande réduction de mortalité. Bien que les résultats des études cliniques randomisées sur l’utilisation de la sigmoïdoscopie comme test initial ne soient pas encore disponibles, trois régions d’Italie ont opté pour cette méthode, mais n’ont obtenu qu’une très faible participation. Tous les programmes utilisent la coloscopie pour le suivi diagnostique.

Les programmes organisés populationnels (pilotes ou implantés) utilisent une méthode d’identification exhaustive de la population cible, coordonnent l’invitation, le dépistage et le suivi diagnostique et évaluent la performance de l’intervention à partir de données recueillies pour l’ensemble des participants et des actes cliniques. Tous les programmes utilisent des banques de données populationnelles pour identifier et inviter personnellement la population au dépistage.

Les résultats des programmes pilotes ou implantés sont similaires à ceux obtenus lors des essais randomisés, sauf en ce qui a trait à la participation. La positivité, la valeur prédictive positive et le stade des cancers au diagnostic parmi les personnes dépistées sont compatibles avec les données issues des essais cliniques randomisés. La participation aux premiers cycles de dépistage est généralement plus faible que dans les essais randomisés, et parfois de beaucoup. Dans ces programmes, il faudra surveiller la capacité de rétention des participants aux cycles suivants. Le pilote réalisé au Royaume-Uni et le programme finlandais ont toutefois obtenu de bons taux de participation.

Les programmes mettent en lumière des difficultés importantes pour répondre à la demande en coloscopie. Les pilotes anglais et australien n’ont pas été en mesure de respecter les délais cibles recommandés pour les coloscopies de suivi après une RSOS positive. Les délais d’attente pour les coloscopies hors pilote ont également doublé, parfois même triplé. Ce résultat revêt d’autant plus d’importance qu’il s’est produit alors que les services de coloscopies réguliers de ces pays ne souffraient pas de problèmes d’accessibilité majeurs.

Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-54887-4
ISBN (imprimé)
978-2-550-54886-7
Notice Santécom
Date de publication