Vaccination des contacts étroits d’un cas de diphtérie
Cet avis scientifique présente les recommandations du groupe scientifique en immunisation (GSI) de l’Institut relatives à la vaccination des contacts étroits d’un cas de diphtérie.
Il a été élaboré à la demande de la Direction de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses (DPCMI) du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
Il s’adresse aux professionnels impliqués dans l’immunisation contre la diphtérie.
La diphtérie peut être causée par trois espèces de bactéries, soit Corynebacterium diphtheriae, Corynebacterium ulcerans et Corynebacterium pseudotuberculosis. Chaque espèce peut être porteuse du gène tox encodant la toxine diphtérique, qui est responsable des principaux symptômes de la maladie. Par contre, la transmission interhumaine a été bien documentée seulement pour C. diphtheriae. Les infections humaines à C. ulcerans et C. pseudotuberculosis sont surtout considérées comme des zoonoses. Quatre cas possibles de transmission interhumaine d’infection/colonisation à C. ulcerans ont été rapportés, deux au Royaume-Uni, un en Allemagne et un en Belgique. Ces études de cas ne fournissent pas de preuve définitive de transmission interhumaine de C. ulcerans.
La vaccination des contacts étroits d’un cas de diphtérie à C. diphtheriae est déjà recommandée dans le Guide d’intervention sur la diphtérie du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Le GSI est en accord avec cette recommandation.
Puisque les infections humaines à C. ulcerans et C. pseudotuberculosis sont surtout considérées comme des zoonoses, l’intervention à la suite de l’identification d’une souche productrice de toxine pourrait être adaptée à ce mode de transmission. Par exemple, afin de tenir compte de la très faible probabilité de transmission interhumaine, une définition plus restreinte d’un contact étroit d’un cas de diphtérie à C. ulcerans ou C. pseudotuberculosis productrice de toxine pourrait être adoptée. Si un animal pouvant être la source de l’infection est identifié, la vaccination des personnes en contact étroit avec cet animal devrait aussi être prévue.
Ces recommandations pourraient être intégrées au Guide québécois d’intervention sur la diphtérie lors d’une révision par la TCNMI. Le PIQ pourrait ensuite référer à ce guide en ce qui a trait à la vaccination des contacts étroits d’un cas de diphtérie.