Étude ethnographique du suivi des effets individuels et sociaux des changements liés aux activités minières à Malartic : période 2013-2020

Ce rapport présente les résultats du projet de recherche d’approche ethnographique intitulé Suivi des effets individuels et sociaux en lien avec les activités minières à Malartic : évaluation 2013-2020. Ils s’inscrivent dans une étude longitudinale qualitative réalisée à la demande de la Direction de santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue et financée par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Les résultats portent sur la période à l’étude seulement. Des changements ont eu lieu depuis la réalisation du présent travail sur le terrain à Malartic, notamment une entente à l’amiable mettant un terme à l’action collective intentée contre l’entreprise et la fin du programme d’acquisition des résidences principales. Les principaux constats de la recherche sont :

  • Le suivi des effets individuels et sociaux liés aux activités minières à Malartic entre 2013 et 2020 a permis de cerner plusieurs changements survenus depuis juillet 2013, ainsi que des éléments toujours d’actualité et d’autres qui se sont estompés.
  • La poussière représente encore la nuisance la plus importante. Plusieurs citoyens se préoccupent de l’impact potentiel sur la santé pulmonaire de l’exposition prolongée à des poussières de natures diverses.
  • La population locale s’est transformée depuis la première enquête, résultant du départ de familles qui y logeaient depuis longtemps et de l’arrivée de nouvelles familles avec enfants.
  • La plupart des citoyens de Malartic ont une perception plus positive de la nouvelle administration de la mine (Mine Canadian Malartic) que la précédente (Osisko). La compagnie minière est toutefois perçue comme étant moins soucieuse de son ancrage dans la communauté en termes d’employabilité et d’offres de contrats.
  • Les programmes d’acquisition domiciliaire et de revente nés du Guide de cohabitation ont à la fois permis à des Malarticois de la zone la plus proche de la mine de déménager et à de jeunes familles de s’y établir. Toutefois, le programme d’acquisition n’aurait pas permis de rassembler et d’épauler l’ensemble des propriétaires de cette zone qui souhaitait vendre, et ce, pour diverses raisons associées aux critères d’admissibilité, aux montants alloués lors de l’achat et aux démarches administratives fastidieuses.
  • Une perte de confiance envers les autorités gouvernementales s’est accrue à l’égard de la surveillance environnementale, qui découle entre autres des éléments connus concernant le changement de la norme d’exposition au bruit environnemental. La majorité des participants rencontrés affirme manquer d’informations sur les effets potentiels de ces nuisances sur la santé; ils ne croient pas non plus que la surveillance est adéquate et transparente. Cette perte de confiance envers les autorités est associée à une démobilisation quant à l’utilisation des mécanismes existants pour dénoncer les impacts et porter plainte.
Auteur(-trice)s
Emmanuelle Bouchard-Bastien
M. Env., conseillère scientifique, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Institut national de santé publique du Québec
ISBN (électronique)
978-2-550-92633-7
Notice Santécom
Date de publication