La consommation des aliments chez les Québécois selon les recommandations du Guide alimentaire canadien
Une saine alimentation contribue au maintien de la santé ainsi qu’à la prévention des maladies chroniques. À partir des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes conduite en 2015 par Statistique Canada et dont la thématique était la nutrition, cette étude documente chez les Québécois la consommation d’aliments provenant des quatre groupes alimentaires faisant partie du Guide alimentaire canadien (GAC) de 2007, soit le Guide qui était en vigueur au moment de l’enquête et auquel la population québécoise pouvait se référer. L’atteinte des recommandations du GAC 2007 a été évaluée quantitativement (selon le nombre de portions) et qualitativement selon le niveau de conformité des choix alimentaires.
Consommation des groupes alimentaires
- Les jeunes de 2 à 8 ans rencontrent relativement bien les recommandations du GAC quant au nombre de portions à consommer pour chaque groupe d’aliments.
- Plus des trois quarts des adolescents et des adultes ne consomment pas le minimum de portions de légumes et fruits et de lait et substituts recommandé pour leur groupe d’âge par le GAC de 2007.
- Le nombre minimal de portions de produits céréaliers est plus souvent atteint chez les jeunes de 2 à 18 ans que chez les adultes (74 % c. 24 %).
- Pour les viandes et leurs substituts, la majorité des Québécois en consomment suffisamment à l’exception des adolescents et des personnes âgées de 51 ans et plus dont le nombre moyen de portions se situe en deçà de la recommandation du GAC.
- Dans l’ensemble, les Québécois de 2 ans et plus consomment en moyenne 5 portions de légumes et fruits par jour. Ainsi, la cible de la Politique gouvernementale de prévention en santé visant l’atteinte d’une consommation minimale de cinq fruits et légumes chaque jour chez plus de la moitié de la population est presque atteinte chez les adultes québécois (48 %) alors qu’elle est plus loin de l’être chez les jeunes (42 %).
- Les Québécois provenant des ménages plus scolarisés et mieux nantis consomment en moyenne plus de portions de légumes et fruits.
Qualité des choix alimentaires
- La qualité des choix alimentaires au sein de chaque groupe a été étudiée afin de qualifier le niveau de conformité des aliments avec les énoncés d’orientation du GAC et selon leur contenu en sucre, en sodium, en gras saturés et en lipides totaux.
- Globalement, 89 % des légumes et fruits consommés par les Québécois sont conformes aux suggestions du GAC. Cependant, notons que les jus de fruits représentent 45 % des portions de fruits consommées par les jeunes et 36 % chez les adultes alors que le GAC de 2007 recommande de privilégier la consommation de fruits entiers et que le GAC 2019 considère les jus de fruits comme des boissons sucrées.
- Les produits céréaliers sont en majorité conformes aux suggestions du GAC (77 %). Cependant, les produits à grains entiers demeurent relativement peu consommés ne représentant que 13 % des portions (équivalent à moins d’une portion par jour) alors que le GAC de 2007 recommande : « Consommez au moins la moitié de vos portions de produits céréaliers sous forme de grains entiers ».
- Pour le lait et ses substituts, le pourcentage de portions conformes aux suggestions du GAC passe sous la barre des 40 %, et ce, au profit des aliments partiellement conformes (56 %), soit des aliments qui contiennent plus de sucres, de gras ou de sodium tels que les desserts glacés, les fromages et les yogourts plus riches en matières grasses.
- Pour les viandes et substituts, la majorité (60 %) des portions ne sont que partiellement conformes aux suggestions du GAC et 12 % sont non conformes en raison de leur contenu élevé en gras et en sodium. Les charcuteries et saucisses, qui se retrouvent souvent dans la catégorie non conforme au GAC, représentent 22 % de portions de viandes et substituts chez les jeunes et 15 % de portions chez les adultes. Néanmoins, la consommation de protéines végétales (telles que les légumineuses, les noix et le tofu) a progressé de manière importante depuis 2004 (+58 %).
Cette étude met à jour la consommation alimentaire permettant ainsi d’identifier les points forts et les lacunes dans l’alimentation des Québécois ainsi que certaines pistes d’améliorations. Le prochain feuillet permettra de compléter ces informations, car il portera sur les Autres aliments qui ne sont pas inclus dans les groupes alimentaires du Guide alimentaire de 2007 ainsi que sur les boissons dans leur ensemble (Plante, Blanchet et Rochette, 2019).