Période fenêtre associée à la sérologie VIH
Dans le cadre de la mise à jour du Guide québécois de dépistage des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), le Comité sur les analyses de laboratoire en lien avec les ITSS a soumis, en octobre 2013, l'avis « Analyses de laboratoire recommandées pour le dépistage de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) » au Service de lutte contre les ITSS du ministère de la Santé et des Services sociaux. Dans cet avis, il est notamment recommandé de considérer que la période fenêtre peut s'étendre jusqu'à trois mois.
Depuis octobre 2013, la veille scientifique a permis d'identifier trois publications dans le domaine du dépistage et du diagnostic de l'infection par le VIH qui ont mené à une analyse afin de déterminer si les recommandations en lien avec la période fenêtre devraient être modifiées.
- Les Centers for Disease Control and Prevention ont publié, en juin 2014, une mise à jour des recommandations portant sur les tests diagnostiques en laboratoire de l'infection par le VIH. Les éléments inclus dans ce document ne justifient pas une réduction de la période fenêtre.
- La British Association for Sexual Health and HIV et l'Expert Advisory Group on AIDS ont publié une opinion d'experts sur la période fenêtre du VIH en octobre 2014. Ils précisent que lorsqu'un test de quatrième génération est utilisé, un résultat négatif quatre semaines suivant une exposition permet d'exclure avec un très faible risque d'erreur une infection au VIH (énoncé non référencé).
- Une publication scientifique de juillet 2014 propose un exercice de modélisation permettant d'estimer la période fenêtre avec les trousses de dépistage du VIH de troisième et de quatrième génération. On y retrouve un tableau de probabilités d'obtenir un résultat faussement négatif suite au dépistage, en fonction du temps écoulé depuis le moment de l'infection.
- À sept semaines, la probabilité d'obtenir un résultat faussement négatif avec un test de quatrième génération est estimée à 0 %; avec un test de troisième génération, cette probabilité est de 5 %. Ces données suggèrent donc que la période fenêtre pourrait être réduite à deux mois.
- Bien que la méthodologie utilisée semble solide et représente probablement la seule façon d'analyser un grand nombre d'individus dans un contexte où les cohortes de séroconversion sont difficiles à mettre en place, cet article demeure un exercice théorique et représente la seule publication en ce sens.
À notre connaissance, aucun autre groupe d'experts/lignes directrices ne propose une période fenêtre de deux mois, incluant l'Agence de la santé publique du Canada qui a publié ses recommandations en 2013.
Les membres du CALI maintiennent donc la recommandation précédemment formulée en octobre 2013, soit une période fenêtre de trois mois pour l'infection par le VIH.