Mortalité attribuable aux chutes chez les personnes de 65 ans et plus au Québec de 2000 à 2021
Ce rapport de surveillance porte sur la mortalité attribuable aux chutes chez la population québécoise âgée de 65 ans et plus. L’étude vise à décrire et à caractériser les tendances temporelles de la mortalité attribuable aux chutes de 2000 à 2021 selon l’âge et le sexe. Elle examine aussi les circonstances des décès attribuables aux chutes selon le lieu de survenue et le type d’événement.
Les chutes représentent la principale cause de décès par traumatismes non intentionnels chez les personnes âgées de 65 ans et plus au Québec. Depuis une vingtaine d’années, plus de 90 % des décès attribuables aux chutes surviennent dans cette population. Cette étude vise à : 1) décrire l’évolution temporelle de la mortalité attribuable aux chutes chez la population québécoise âgée de 65 ans et plus de 2000 à 2021, selon le groupe d’âge et le sexe; 2) examiner l’association entre l’avis transmis aux coroners et la complétude des informations relatives aux circonstances des décès attribuables aux chutes; 3) examiner les principales circonstances entourant les décès attribuables aux chutes survenus au Québec selon le groupe d’âge et le sexe.
- De 2000 à 2021, le nombre de décès attribuables aux chutes quadruple dans la population québécoise de 65 ans et plus.
- Une tendance à la hausse s’observe vers le milieu des années 2010. Le taux ajusté de décès attribuables aux chutes passe de 79 décès par 100 000 personnes en 2015 à 136 décès par 100 000 personnes en 2021. À la fin de la période, le taux ajusté de décès atteint 137 décès par 100 000 personnes chez les femmes et 130 décès par 100 000 personnes chez les hommes.
- Depuis 2014, le taux ajusté de décès attribuables aux chutes augmente en moyenne de 10 % par année chez les personnes de 65 ans et plus.
- La proportion des décès attribuables aux chutes pour lesquels un avis a été transmis au coroner est passée de 9 % en 2000 à 45 % en 2021. De plus, l’avis aux coroners est fortement associé à la complétude des informations sur le lieu de survenue ainsi qu’à l’identification des chutes certifiées. Malgré cela, la part des chutes mortelles dont les circonstances ne sont pas précisées demeure élevée.
- En 2021, près de la moitié des décès attribuables aux chutes n’avaient pas de lieux précisés, le tiers s’avéraient des chutes sans précision et le quart des chutes présumées. Par ailleurs, près d’un décès attribuable aux chutes sur trois était survenu dans un établissement collectif et près d’un sur cinq au domicile. Un peu plus des deux tiers des décès étaient attribuables à des chutes de plain-pied.
Cette étude témoigne de la nécessité de poursuivre les efforts pour documenter les circonstances des décès attribuables aux chutes. Elle invite à l’utilisation de nouvelles données, notamment au jumelage de bases de données et à la réalisation d'autres études pour comprendre davantage la problématique. Ainsi, on pourra mieux soutenir la conception de mesures préventives adaptées aux besoins variés de la population vieillissante.