Les vaccins contre la COVID-19 efficaces et sécuritaires malgré certaines manifestations cliniques indésirables

Quatre rapports de surveillance de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) montrent que malgré les manifestations cliniques indésirables survenues après l’administration des vaccins contre la COVID-19, ceux-ci sont sécuritaires et leurs avantages ont surpassé les inconvénients.

Les quatre études ont porté sur l’ensemble des manifestations cliniques indésirables (MCI) suivant les trois premières doses de vaccin rapportées aux systèmes de surveillance passive et active. L’analyse couvre la période du début des campagnes d’immunisation en décembre 2020 jusqu’à juin 2022. Deux des rapports ciblent des MCI en particulier, soit les réactions anaphylactiques (allergie) et la paralysie de Bell.

Les chercheurs ont analysé les données du système général de surveillance passive, qui recueille les signalements de MCI faits par les professionnelles et professionnels de la santé dans les sept semaines suivant l’injection de tout type de vaccin. D’autre part, une surveillance active a été mise sur pied spécifiquement pour la vaccination contre la COVID-19. Elle a recherché systématiquement les problèmes de santé survenus au cours de la semaine suivant l’injection auprès des personnes vaccinées.

Des vaccins sécuritaires

Au 1er juin 2022, 18,8 millions de doses de vaccins avaient été administrées et 12 494 déclarations de MCI ont été soumises au programme de surveillance passive. Cela correspond à un taux global de 67 MCI par 100 000 doses administrées. Globalement, les manifestations cliniques indésirables diminuent au fil des doses. Leur nombre est plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Enfin, il y avait moins de déclarations de MCI avec les vaccins à ARN messager (ARNm) qu’avec ceux à vecteur viral.

Dans l’ensemble, il y a eu plus de MCI rapportés avec les vaccins contre la COVID-19 qu’avec les autres vaccins du programme d’immunisation québécois ou ceux contre la grippe pandémique A (H1N1). Ils maintiennent néanmoins un rapport risque-bénéfice favorable à leur utilisation.

« L’analyse des réponses de plusieurs centaines de milliers de personnes vaccinées au Québec par la surveillance active confirme la rareté des manifestations cliniques indésirables graves. Elles sont semblables, peu importe qu’on en soit à une première dose ou les suivantes. Les réactions au site d’injection étaient fréquentes. Les malaises généraux, la fièvre, les problèmes gastro-intestinaux et les problèmes respiratoires constituaient les problèmes de santé les plus fréquents suffisamment sérieux pour nécessiter une consultation médicale dans les sept jours suivant la vaccination », indique Gaston De Serres, médecin-épidémiologiste à l’INSPQ et membre du Comité d’immunisation du Québec. « Cependant, l’apparition de problèmes de santé après l’administration d’une dose de vaccin ne signifie pas qu’ils sont causés par le vaccin. Une grande proportion des MCI systémiques rapportées est vraisemblablement attribuable à d’autres causes, comme le démontrait la fréquence de ces problèmes dans le groupe placebo dans les grands essais cliniques », précise-t-il.

Réactions allergiques

Concernant les réactions allergiques, 239 cas d’anaphylaxie temporellement associés à la vaccination ont été déclarés entre le 14 décembre 2020 et le 31 mars 2022. Il s’agit d’un taux global de 12,9 par million de doses administrées. Près des deux tiers des cas admissibles ont été revaccinés après l’épisode d’anaphylaxie. Parmi eux, 4,5 % auraient présenté une récidive d’anaphylaxie. La fréquence de l’anaphylaxie suivant la vaccination contre la COVID-19 s’avère légèrement plus élevée qu’après celle contre la grippe A (H1N1) en 2009 au Québec.

Paralysie de Bell

Environ 170 cas de paralysie de Bell1 ont été rapportés au système de surveillance passive, dont près de la moitié est apparue dans les sept jours suivants la vaccination. Cependant, l’investigation effectuée à partir des consultations dans les urgences du Québec a montré que la vaccination n’était pas associée à une augmentation de la fréquence de la paralysie de Bell.

Recommandation sur certains vaccins

« Des cas de thromboses avec thrombocytopénie induite par la vaccination ont entraîné la recommandation de ne plus utiliser les vaccins à vecteur viral, soit celui d’AstraZeneca. Les vaccins à ARN messager comme Spikevax de Moderna, Comirnaty de Pfizer-BioNTech et les adaptations de ces vaccins bivalents ont maintenu un bon profil d’innocuité. Bien que certains problèmes de santé surviennent après leur administration, le rapport risque-bénéfice reste largement favorable à leur utilisation pour la prévention de la COVID-19 », conclut le docteur De Serres.

Pour en savoir plus :


1La paralysie de Bell ou paralysie faciale idiopathique est une faiblesse ou une paralysie des muscles faciaux liée à un dommage du 7e nerf crânien dont la cause est souvent inconnue.

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22 mars 2023