Surveillance des diarrhées associées à Clostridium difficile au Québec : bilan du 21 août 2005 au 19 août 2006

La surveillance provinciale obligatoire des diarrhées associées à Clostridium difficile (DACD) a été mise en place en août 2004 par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et le groupe de travail de la Surveillance Provinciale des Infections Nosocomiales (SPIN), en collaboration avec l'Association des médecins microbiologistes-infectiologues du Québec (AMMIQ), à la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Une augmentation des DACD associée à une sévérité et une létalité accrues de la maladie a été observée dans plusieurs centres hospitaliers (CH) des régions de Montréal, Laval, Montérégie et Estrie depuis le début de l’année 2003 [1-3]. Cette augmentation est liée à l’émergence d’une souche clonale plus virulente dénommée NAP1/027 (North American Pulsovar 1 par électrophorèse sur gel en champ pulsé correspondant au profil 027 obtenu par PCR-ribotypage) [4, 5] qui est associée à une hyperproduction de toxines A et B [6]. Ce génotype présente une toxine additionnelle appelée « toxine binaire » (codée par les gènes cdtA et cdtB) et une délétion partielle du gène tcdC qui assure une régulation négative de la production des toxines A et B. Le nombre de pays où la souche NAP1/027 a diffusé augmente rapidement, et cette souche a été déclarée responsable des épidémies nosocomiales aux États-Unis [7] et dans plus de 100 hôpitaux en Europe (Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique et France) [8].

Le présent rapport constitue l’analyse des données recueillies au cours de la deuxième année de surveillance (21 août 2005 au 19 août 2006 correspondant aux 13 périodes financières ou 12 mois) dans l’ensemble des 91 hôpitaux inclus dans le programme.

Une comparaison de ces résultats avec les taux de DACD calculés à partir du fichier administratif MedÉcho sur les hospitalisations en soins de courte durée depuis 1998 permet une mise en perspective de la situation épidémiologique des DACD dans la province de Québec.

Conclusions

  • Une réduction significative de l’incidence des DACD a été observée après l’implantation de mesures de prévention et contrôle au niveau provincial.
  • Cette réduction est observée surtout dans les hôpitaux avec l’incidence la plus élevée initialement.
  • L’étalonnage de l’incidence à DACD à partir des données de la surveillance provinciale est un outil important pour mieux cibler les interventions.
  • Le fait de recevoir des rapports d’analyse quantitative et qualitative périodiques rendus publiques a probablement motivé les CH à améliorer leur performance.
  • Des nouvelles approches tenant compte de la distribution de facteurs de risque sont nécessaires pour la comparaison des performances des hôpitaux.

 

Note(s)

Une erreur s'est glissée dans la section Références de ce document, au numéro 5. Nous devons lire :

5. Hubert, B., V.G. Loo, A.-M. Bourgault, et al., A portrait of the geographic dissemination of the Clostridium difficile North American pulsed-field type 1 strain and the epidemiology of C. difficile- associated disease in Quebec. Clin Infect Dis, 2007. 44(2): p. 238-244.

Type de publication
ISBN (électronique)
2-550-48794-X
ISBN (imprimé)
2-550-48793-1
ISSN (électronique)
1913-4541
ISSN (imprimé)
1913-4533
Notice Santécom
Date de publication