Médias et violence sexuelle

• La manière dont les médias traitent de la violence sexuelle peut contribuer aux idées et aux perceptions de la population sur le sujet.
• Utiliser un vocabulaire approprié, neutre et précis et recourir à une variété de points de vue lors de la couverture d'un cas précis de violence sexuelle, comme en ayant recours à des personnes expertes sur le sujet, sont des exemples de pratiques à privilégier  pour assurer un traitement médiatique adéquat de la violence sexuelle.
• Un traitement médiatique adéquat de la violence sexuelle peut avoir des conséquences positives sur les personnes victimes et survivantes, ainsi que sur la société. À l’inverse, un traitement inadéquat risque de renforcer les normes sociales favorisant la discrimination fondée sur le genre, l’orientation sexuelle ou l’origine ethnoculturelle, et contribuer à la normalisation de la violence.

Comprendre la violence sexuelle 

• La violence sexuelle englobe toutes les formes de violence se manifestant de façon sexuelle ou ciblant la sexualité commises contre une autre personne sans son consentement. Elle inclut, entre autres, les agressions sexuelles, le harcèlement sexuel, l’exploitation sexuelle et la cyberviolence sexuelle.
• Certains facteurs sont associés à la violence sexuelle. L’inégalité entre les genres, la misogynie, le sexisme, les croyances et les attitudes qui normalisent la violence, ainsi que les structures socio-économiques en sont des exemples.
• Les personnes victimes et survivantes ne sont jamais responsables d’avoir vécu une violence sexuelle. La responsabilité incombe toujours à la personne qui la commet.
• Les conséquences associées à la violence sexuelle sont multiples. Elle peut avoir des effets néfastes sur la santé, l’éducation, l’emploi et l’économie, et se perpétuer à travers les générations.

Prévention de la violence sexuelle

• Il existe différentes stratégies pour prévenir la violence sexuelle. Les programmes d’éducation à la sexualité et de promotion des relations saines et égalitaires pour les jeunes, les programmes visant à améliorer les connaissances et habiletés parentales, les politiques publiques visant à prévenir cette violence et les lois facilitant l’accès à la justice en sont des exemples.
• La prévention de la violence sexuelle nécessite des changements sociaux importants. Ces changements passent notamment par la promotion des normes favorisant les relations respectueuses et positives en contexte intime, ainsi que l’égalité entre les genres, par la création de milieux de vie sécuritaires et la réduction des risques de délinquance sexuelle.

Statistiques sur la violence sexuelle

• La violence sexuelle n’est pas rare. Une femme sur trois et près d’un homme sur dix ont déclaré avoir été victime d’agression sexuelle après l’âge de 15 ans, selon les données de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) de 2018*.
• Les enfants et les jeunes représentent la majorité des personnes victimes d’infractions sexuelles déclarées par les services de police au Québec, ce qui inclut les agressions sexuelles et les autres infractions sexuelles.
• Les filles et les femmes sont les principales personnes victimes et survivantes de violence sexuelle, bien que les garçons et les hommes soient aussi touchés. En 2021, elles représentaient près de 90 % des victimes d’agressions sexuelles rapportées par la police*.
• La violence sexuelle est le plus souvent perpétrée par une personne connue de la personne victime. Selon les données rapportées par la police, l’agression sexuelle est commise par un ou une partenaire ou ex-partenaire intime, un ou une membre de la famille, une connaissance, ou un ou une amie dans plus de 8 cas sur 10. Dans la grande majorité des cas, l'auteur présumé est un garçon ou un homme*.

Perpétration de la violence sexuelle

• Il n’existe pas de portrait type des personnes qui commettent de la violence sexuelle. Les facteurs en cause sont multiples et les motivations qui influencent une personne à commettre de la violence sexuelle sont diverses.
• Les personnes auteures de violence sexuelle ne présentent pas toutes le même risque de récidive et certaines interventions seraient prometteuses pour diminuer ce risque.
• Bien que les hommes représentent la grande majorité des personnes auteures de violence sexuelle, les femmes peuvent aussi en commettre. Leur taux de récidive est toutefois plus faible que celui des hommes, et elles sont plus susceptibles d’avoir commis le crime avec un coaccusé masculin.

Dévoilement de la violence sexuelle

• Le dévoilement de la violence sexuelle est un processus complexe et graduel. Les personnes qui décident de dévoiler leur vécu le font généralement auprès d’une personne de leur entourage.
• Les enfants ont moins tendance à dévoiler la violence sexuelle subie que les adultes. Le dévoilement peut se faire de façon volontaire, lorsque l’enfant a conscience qu’il ou elle le fait (à la suite d’un élément déclencheur ou non), ou involontaire, lorsque l’enfant n’a pas conscience qu’il ou elle en fait un ou lorsqu’un témoin le fait à sa place.
• Les fausses allégations d’agression sexuelle sont complexes, bien que plutôt rares, surtout chez les enfants. Seul un travail rigoureux d’enquête auprès de différentes sources peut faciliter la détection de fausses allégations chez les enfants.
• Le signalement auprès de la police et des services d'aide professionnels ne reflète pas l’ampleur réelle des cas de violence sexuelle subis, car la majorité des personnes victimes et survivantes ne portent pas plainte.
• Les mouvements de dévoilements de violence sexuelle sur les médias sociaux , comme #MoiAussi, ont offert une nouvelle opportunité pour plusieurs personnes de dévoiler leurs expériences de violence sexuelle. Ces mouvements en ligne ont entraîné des conséquences positives et négatives sur la santé mentale et physique des personnes victimes et survivantes, sur les croyances, les attitudes et les comportements de la population générale, sur les signalements d’agressions sexuelles à la police, et sur les politiques publiques.
• Recevoir un dévoilement  de violence sexuelle par une autre personne peut être difficile pour la personne qui le reçoit. Réagir de façon soutenante, comme en écoutant et en croyant la personne victime et survivante qui dévoile, peut toutefois avoir un effet positif sur son rétablissement.

Violence sexuelle dans différents contextes

• La violence sexuelle peut survenir dans l’espace privé ou public, notamment en contexte familial, en contexte de relations intimes, en milieu scolaire, en contexte sportif ou dans le cadre du travail.  
• Les jeunes athlètes peuvent vivre de la violence sexuelle lors de la pratique de leur sport ou lors d’une activité connexe. La violence peut être commise par un ou une paire athlète, une personne du personnel entraîneur ou de l’équipe soignante, ou par un spectateur ou une spectatrice.
• Le harcèlement sexuel dans le cadre du travail peut avoir des conséquences pour les personnes qui en subissent et pour le milieu de travail. Il peut se produire à tous les niveaux hiérarchiques d’une organisation, être commis par des personnes internes ou externes à l'organisation et survenir pendant les heures de travail ou lors d’occasions connexes au travail.

Législation et infractions sexuelles 

• Plusieurs formes spécifiques de violence sexuelle sont des infractions en vertu du Code criminel, comme les agressions sexuelles. Elles font l’objet de plusieurs législations relatives au droit criminel et au droit civil.
• Le Code criminel prévoit un ensemble d’infractions sexuelles , incluant les agressions sexuelles et d’autres infractions d’ordre sexuel, pour lesquelles une personne peut faire l’objet d’accusations criminelles.