16 novembre 2017

Harvey, Irma, José, Maria : intense saison des ouragans...

Brèves d'actualité

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) s’est réuni à Montréal du 6 au 10 septembre 2017. La discussion portait autour de la question suivante, qui fera l’objet de son prochain rapport : « les objectifs de réduction des gaz à effet de serre de l’Accord de Paris de 2015 sont-ils suffisants pour éviter que les températures globales moyennes augmentent de 1,5 à 2 degrés Celsius, par rapport aux températures préindustrielles ? ». Ce contingent de scientifiques n’a pu éviter la question des ouragans, alors qu’ils se trouvaient à Montréal au plus fort de la crise causée par l’ouragan Irma dans les Antilles et le sud des États-Unis. Ils sont d’accord sur ce point : le réchauffement global de la planète ne cause pas les ouragans, mais ceux-ci sont exacerbés par les changements climatiques et leurs répercussions sont plus intenses.

La professeure Julie Hernandez, de l’École de santé publique de l’Université Tulane, à la Nouvelle-Orléans, mentionne que les ouragans s’observent à des latitudes de plus en plus élevées, dans des zones où on ne les attendait pas. Elle ajoute que cette évolution n’est pas arrivée brutalement. Citant en exemple Houston, au Texas, qui a subi les conséquences de l’ouragan Harvey, elle indique que cette ville avait été éprouvée par trois inondations majeures dans les dernières années, sans que le système de gestion des catastrophes soit revu, ni des changements dans le tissu urbain.

Pour le professeur d’économie Paul J. Ferraro, de l’Université John Hopkins, au Maryland, il faut « arrêter d’utiliser l’expression "tempête historique" pour justifier notre manque de préparation à ces événements qui causent des pertes de vie et des dommages substantiels. Ce que nous observons, ce sera la “nouvelle réalité”. Or, nous n’étions pas prêts à affronter l’ancienne réalité ». Les deux professeurs regrettent de constater l’amnésie collective, qui fait qu’on s’insurge contre les événements climatiques dans les premiers jours suivant ceux-ci, mais que le statu quo perdure et que les villes ne tentent pas de devenir plus résilientes aux aléas climatiques.

Alain Bourque, directeur du consortium en climatologie régional Ouranos, mentionne que « bien des gens ne seront jamais convaincus par les scientifiques, mais, à force de se faire frapper par des ouragans de plus en plus puissants, peut-être vont-ils finir par se réveiller. »

Outre les décès et les pertes financières importantes, les conséquences des ouragans se répercutent dans plusieurs domaines d’activités. Si le tourisme a été fortement affecté dans les Caraïbes, on apprenait aussi que le Canada et les États-Unis pourraient se retrouver en pénurie de plusieurs médicaments en raison des dommages importants causés par l’ouragan Maria à Porto Rico, où sont situées plusieurs installations des plus grandes entreprises pharmaceutiques mondiales (notamment Merck & Co., Pfizer ainsi que Johnson & Johnson).

Sources :

[M.B.]