Groupes supplémentaires qui pourraient être visés par une vaccination gratuite contre les virus du papillome humain (VPH)

À la suite de différentes demandes reçues et pour répondre à la question du MSSS du 24 janvier 2018 qui en découle, à savoir si d’autres groupes devraient être visés par une vaccination gratuite contre les virus du papillome humain (VPH), les données disponibles ont été revues et le présent document a fait l’objet d’une révision par les membres du CIQ à l’automne 2018.

Le Programme québécois gratuit de vaccination contre les VPH est parmi les plus étendus répertoriés.

Depuis le début du programme en 2008, les femmes maintenant âgées de 27 ans et moins ont été admissibles à la vaccination gratuite au Québec.

Plusieurs groupes de personnes, dont ceux considérés les plus à risque de développer des complications associées aux VPH, ont déjà accès à la vaccination gratuite contre les VPH au Québec.

Les personnes ayant déjà eu des condylomes ou une lésion précancéreuse ou cancéreuse du col de l’utérus, de la vulve, du vagin, de l’anus, ou d’autres sites associés aux VPH ont davantage de risque de développer d’autres lésions associées aux VPH.

Les données disponibles ne permettent pas une quantification précise du risque ni une bonne différenciation du risque entre les groupes de personnes énumérées au paragraphe précédent, sauf le risque très élevé de lésions subséquentes après avoir eu une lésion anale chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH).

Les gains optimaux de la vaccination contre les VPH sont obtenus lorsqu’elle est administrée avant le début de l’activité sexuelle.

L’efficacité de la vaccination chez les personnes plus âgées est bonne parmi les personnes qui ne sont pas déjà infectées pour les types inclus dans les vaccins, mais modeste ou absente contre les lésions associées à tous les types de VPH confondus.

Il n’existe pas actuellement de tests de routine disponibles pour identifier qui est « naïf » aux VPH et pour qui la vaccination serait plus avantageuse, même à un âge plus avancé. Pour les personnes des cohortes non vaccinées, plus de 70 % d’entre elles sont ou ont été infectées par au moins un VPH.

Les garçons qui étaient en 5e année ou plus en 2016 n’ont pas eu accès gratuitement à la vaccination contre les VPH, même s’il s’agit encore d’un bon moment pour obtenir le gain maximal de l’intervention préventive.

Le coût-efficacité de la vaccination des groupes à risque est très peu connu ou inconnu. La vaccination des personnes plus âgées n’a pas été démontrée comme étant coût-efficace, autres que chez les HARSAH.

Recommandations du CIQ

Maximiser la vaccination en milieu scolaire des jeunes apparaît prioritaire pour les membres du CIQ. Le CIQ appuie donc la décision du MSSS d’ajouter au programme dès septembre 2018 une offre de vaccination pour les garçons en 3e secondaire et pour ceux qui sont entre la 4e année du primaire et le 3e secondaire jugés plus à risque d’acquisition des VPH, par exemple ceux qui débuteraient leur activité sexuelle.

Le CIQ considère que les garçons de moins de 18 ans qui répondent aux critères suivants pourraient se voir offrir gratuitement la vaccination : les jeunes de la rue, ceux sous couverts par la Loi de la protection de la jeunesse et ceux fréquentant les centres jeunesse.

Après l’analyse des données disponibles, l’étendue du programme actuel de vaccination contre les VPH et les autres besoins du programme global de vaccination, les membres du CIQ ne jugent pas prioritaire d’étendre la vaccination gratuite contre les VPH à d’autres groupes de personnes plus âgées. Les membres souhaitent rappeler que le message (counseling) donné aux groupes de personnes qui sont déjà actifs sexuellement doit être à l’effet que la vaccination est sécuritaire, efficace et recommandée, mais que la protection offerte chez les personnes déjà actives sexuellement est moindre que celle obtenue en vaccinant des préadolescents. La vaccination diminue la probabilité de faire une nouvelle infection/lésion associée aux VPH. Par contre, la vaccination n’aide pas à éliminer une infection ou une lésion déjà présente. Il est donc possible de développer d’autres lésions, malgré la vaccination. L’importance de poursuivre les activités de dépistage, celles faisant la promotion des comportements sexuels sécuritaires et les interventions de prévention et de cessation tabagique doit également être rappelée.

Sans en faire une recommandation, le CIQ considère que la vaccination contre les VPH peut être administrée chez les hommes de plus de 26 ans et chez les femmes de plus de 45 ans même en l’absence d’homologation au Canada à ces âges.

Groupes supplémentaires qui pourraient être visés par une vaccination gratuite contre les virus du papillome humain (VPH)
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-83144-0
Notice Santécom
Date de publication