Rage

La rage est une maladie d’origine virale qui peut infecter les mammifères, lesquels peuvent la transmettre entre eux et à l’humain.

COVID-19

La transmission du virus de la rage (genre Lyssavirus) se fait principalement par contact avec la salive d’un mammifère infecté suite à une morsure.

Au Québec, les mammifères sauvages (p. ex : raton laveur, renard, chauve-souris) constituent le principal réservoir des différents variants du virus.

Ils peuvent transmettre la rage directement aux humains, ou indirectement en infectant des animaux domestiques qui peuvent ensuite retransmettre la rage aux humains.

D’autres modes de transmission sont parfois impliqués tels que des griffures causées par un animal rabique; ou encore un contact entre une plaie fraîche ou une muqueuse avec la salive, le tissu nerveux ou le liquide céphalorachidien d’un animal ou d’un humain infecté.

La rage est mortelle à partir du moment où une personne infectée en présente des symptômes généraux. Cependant, les cas de rage humaine sont très rares au Québec. Des mesures préventives déployées rapidement après l’exposition à un animal potentiellement rabique permettent d’éviter que l’infection ne se développe.

Surveillance humaine

La rage est une maladie à déclaration obligatoire au Canada et au Québec.

Les derniers cas de rage humaine étaient associés à un contact avec une chauve-souris infectée (Québec 2000; Canada 2019).

Surveillance animale

Des opérations de surveillance de la rage animale sont réalisées dans l’ensemble du Québec, sous la responsabilité partagée du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), en lien avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

L’Offre de service consolidée du MAPAQ et du MFFP au MSSS définit les termes et conditions associés à cette surveillance.

Celle-ci cible trois variants de la rage :

  • Variant du raton laveur : cas sporadiques, mais variant à risque de réintroduction dans le sud de la province. Dans le cadre du Plan de lutte gouvernemental contre la rage du raton laveur au Québec, une zone de surveillance rehaussée est définie en Estrie et en Montérégie pour détecter précocément une possible réintroduction. Des activités de contrôle sont également déployées au besoin.
  • Variant du renard arctique : enzootique au nord du 55e parallèle.
  • Variant de la chauve-souris : enzootique sur tout le territoire du Québec.

La surveillance de ces variants repose sur la déclaration citoyenne d’animaux suspects et l’analyse de carcasses d’animaux disponibles impliqués dans une exposition humaine.

Les cas de mammifères terrestres rabiques (excluant le variant de la chauve-souris) détectés à moins de 80 km des frontières du Québec (États-Unis, Nouveau-Brunswick, Ontario et Terre-Neuve-et-Labrador) sont également pris en considération.

La surveillance animale dépend de l’occupation du territoire et des moyens logistiques pour mener les opérations, ce qui représente une limite dans les régions du Québec moins densément peuplées et plus éloignées des grands centres urbains et des laboratoires diagnostiques. La surveillance réalisée ne permet donc pas de conclure à une absence de rage chez les animaux de la faune et ce, pour l’ensemble de la province.

L’évaluation des personnes potentiellement exposées au virus de la rage repose sur de nombreux critères qui permettent de déterminer l'indication de la prophylaxie postexposition (PPE).

Afin de soutenir les professionnels de la santé dans la gestion de ces expositions, le MSSS rend disponibles plusieurs outils :

Tableau 1 – Niveaux de risque géographique de présence de rage des animaux terrestres au Québec, saison 2022

Région sociosanitaire (RSS)

Niveau de risque

(10) Nord-du-Québec

Élevé

(17) Nunavik

(18) Terres-Crie-de-la-Baie-James

(01) Bas-Saint-Laurent

Faible

 

(03) Capitale-Nationale

(05) Estrie

(06) Montréal

(07) Outaouais

(11) Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

(12) Chaudière-Appalaches

(13) Laval

(14) Lanaudière

(15) Laurentides

(16) Montérégie

(04) Mauricie et Centre-du-Québec

Sud (Centre-du-Québec) : Faible

Nord (Mauricie) : Indéterminé

(02) Saguenay–Lac-Saint-Jean

Indéterminé

(08) Abitibi-Témiscamingue

(09) Côte-Nord

Pour plus de détails sur les niveaux de risque par RSS, consulter la Direction régionale de santé publique concernée au besoin.

 

Téléchargement : Cliquez ici pour obtenir le tableau 1 en format PDF (mis à jour en juin 2022).

 

Pour plus de détails sur les niveaux de risque par région, consulter la Direction régionale de santé publique concernée.

Variant du raton laveur

La rage du raton laveur est enzootique sur la côte Est des États-Unis, le sud du Québec est donc considéré à risque de réintroduction de ce variant.

Le dernier cas de rage du raton laveur a été détecté au Québec en 2015, près de la frontière avec les États-Unis et l’Ontario.

Actuellement, l’ensemble du territoire des région de l’Estrie (juin 2021) et de la Montérégie (juin 2022) est considéré à risque faible.

Carte 1 - Niveaux de risque géographique de présence de rage du raton laveur dans le Sud du Québec

 

* Il n’y a aucune municipalité à niveau de risque moyen ou élevé de présence de rage terrestre dans le sud du Québec.

Dernière mise à jour : juin 2022, réalisée à l'aide du logiciel QGIS (version 3.16.10).

 

Navigation de la carte interactive : Déplacez le curseur sur la carte pour obtenir les informations sur une municipalité et son niveau de risque.

 

Téléchargement : Cliquez ici pour obtenir la carte de risque en format PDF.

La méthodologie d’évaluation du risque de présence de rage du raton laveur dans le Sud du Québec s’appuie sur les critères suivants :

  • La distance entre le territoire évalué et les cas découverts;
  • Le temps écoulé depuis la découverte des cas;
  • La présence de barrières naturelles, comme un fleuve ou certaines caractéristiques physiographiques comme une chaîne de montagnes;
  • Certains autres facteurs et réalités locorégionales sont également pris en considération, par exemples l’utilisation du territoire.

Tableau 2 - Critères d’évaluation pour déterminer les niveaux de risque géographique de présence de rage du raton laveur dans les municipalités du Sud du Québec

Niveaux de risque
de présence
de rage terrestre
Critères d'évaluation
  Élevé
  • Municipalités situées à 50 km ou moins d’un cas de rage animale du variant du raton laveur :
  • Détecté au Québec il y a 24 mois ou moins
  • Détecté hors Québec il y a 36 mois ou moins
  Moyen
  • Municipalités situées à 50 km ou moins d’un cas de rage animale du variant du raton laveur :
  • Détecté au Québec il y a 25 à 60 mois
  • Détecté hors Québec il y a 37 à 72 mois
  Faible
  • Municipalités situées à 50 km ou moins d’un cas de rage animale du variant du raton laveur :
  • Détecté au Québec il y a 60 mois ou plus
  • Détecté hors Québec il y a 72 mois ou plus
  • Municipalités situées dans une RSS qui n’est pas contigüe à une RSS à risque élevé* pour la rage du variant du renard arctique

Source de données : Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA, jusqu’au 30 juin 2022 inclusivement).
* Les RSS à risque élevé sont : (10) Nord du Québec, (17) Nunavik, (18) Terres-Cries de la Baie-James.

Tableau 3 – Cas de rage aux États-Unis : municipalités à moins de 50 km de la frontière terrestre du Québec, ayant détecté, ou non, un cas de rage du variant du raton laveur selon différentes périodes de temps

 

Au moins un cas de rage détecté du 1er mai 2019 au 30 avril 2022

 

Au moins un cas de rage détecté du 1er mai 2016 au 30 avril 2019

 

Aucun cas de rage détecté du 1er mai 2016 au 30 avril 2022

Source de données : United States Department of Agriculture (USDA), Vermont Department of Health et New York Department of Health, jusqu’au 30 avril 2022 inclusivement.

Variant du renard arctique

La rage du renard arctique est enzootique au nord du 55e parallèle. Ceci pose un risque particulièrement pour les régions proximales, bien que celles plus au sud ne soient pas à l’abri. L’épidémiologie de ce variant est peu documentée et de nombreuses lacunes subsistent dans les connaissances actuelles.

Les cas documentés de rage du renard arctique chez les animaux sont comptabilisés par municipalités régionales de comté (MRC) et par régions sociosanitaires (RSS) dans le tableau 4.

Tableau 4 – Nombre de cas de rage du renard arctique documentés par municipalité régionale de comté (MRC) dans les régions sociosanitaires 08, 09, 10, 17 et 18, au Québec, 2000 – 2022*

Régions sociosanitaires

MRC

2000-2004

2005-2009

2010-2014

2015-2019

2020-2022*

(08) Abitibi-Témiscamingue

Abitibi

10

 

 

 

 

Abitibi-Ouest

9

 

 

 

 

Rouyn-Noranda

1

 

 

 

 

(09) Côte-Nord

Caniapiscau

2

 

3

 

 

Minganie

2

 

 

 

 

(10) Nord-du-Québec**

Jamésie

1

6

 

1

 

(17) Nunavik** Kativik

14

9

22

20

7

(18) Terres-Cries-de-la-Baie-James**

Eeyou Istchee

 

2

 

1

* Jusqu’au 30 juin 2022 inclusivement.
** Toutes les MRC des RSS 10, 17 et 18 sont considérées à risque géographique élevé de présence de rage terrestre.
Source de données : Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA)

 

Téléchargement : Cliquez ici pour obtenir le tableau 4 en format PDF (mis à jour en juin 2022).

Aucune méthodologie d’évaluation du risque géographique de présence de rage du renard arctique n’est en place dans la province actuellement. Toutefois, les renards, principaux réservoirs du variant, ont plusieurs caractéristiques biologiques connues, dont notamment leur capacité à parcourir de longues distances sur un territoire donné. Considérant ces caractéristiques, l’historique et la localisation des cas animaliers documentés dans ces régions, le risque de présence de ce variant est considéré « élevé » dans les régions sociosanitaires suivantes :

  • (10) Nord-du-Québec
  • (17) Nunavik
  • (18) Terres-Cries-de-la-Baie-James

Considérant la proximité relative aux régions à risque élevé et les limites du système de surveillance en place, le risque de présence de ce variant demeure « indéterminé » pour les régions sociosanitaires suivantes :

  • (02) Saguenay-Lac-St-Jean
  • (04) Mauricie-Centre-du-Québec (secteur Mauricie)
  • (08) Abitibi-Témiscamingue
  • (09) Côte-Nord

Variant de la chauve-souris

Toutes les espèces de chauve-souris peuvent être infectées par le virus de la rage et les chauves-souris sont présentes dans toutes les régions du Québec. Le risque de présence de rage chez la chauve-souris est considéré élevé pour l’ensemble du Québec.

Photo adaptée de Quartl, CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons

Dernière mise à jour : 

26 juillet 2022