Inégalités sociales de santé : discours des filles et des femmes autochtones

Les femmes autochtones sont centrales au développement des communautés. Toutefois, les inégalités sociales de santé observées au long de leur parcours de vie peuvent freiner leur pleine participation sociale, culturelle et économique. Les actions actuelles et futures en matière d’égalité doivent être adaptées aux réalités des Premières Nations et des Inuits. Afin d’aider à orienter ces actions, la présente synthèse de connaissances vise à comprendre les facteurs systémiques et structurels influençant leur santé et mieux-être de manière disproportionnée.

  • Le corpus qualitatif sur lequel se base cette synthèse comprend onze articles révisés par les pairs et trois rapports de recherche. Cinq thématiques liées à la santé pour lesquelles les filles et femmes autochtones expriment être désavantagées ressortent de l’analyse : la violence (notamment la violence genrée et familiale vécue), la santé sexuelle (l’accès aux tests de dépistage par exemple), la santé périnatale (les soins et services avant et après l’accouchement), la santé mentale (notamment le stress et l’anxiété) et les comportements de santé (par exemple la sécurité alimentaire et la consommation de tabac).
  • Les filles et les femmes autochtones témoignent de facteurs favorables à leur santé et à leur mieux-être : la continuité culturelle, les soins et services de santé culturellement sécuritaires et l’autodétermination. La connexion à la culture, la participation à des activités culturelles et spirituelles, la création d’une relation de confiance avec le personnel de soins et l’étroite implication des femmes dans les décisions entourant la communauté leur seraient bénéfiques. Soulignons par exemple l’accès facilité aux services de santé et une meilleure perception de sa santé mentale.
  • L’influence négative des différents systèmes – de santé, de justice, d’éducation et de services sociaux – sur la santé et le mieux-être des filles et des femmes autochtones est abordée dans la quasi-totalité du corpus. Par exemple, des femmes resteraient dans des situations de violence familiale faute d’autre option ou par méfiance envers le système de protection de l’enfance qu’elles ne veulent pas alerter. D’ailleurs, les participantes vivant dans des régions éloignées rappellent les lacunes dans les services offerts : manque de continuité, transport absent ou coûteux, roulement de personnel.
  • Des éléments liés à la gouvernance et aux idéologies coloniales occupent une place importante dans les discours. Plusieurs participantes décrivent des expériences de racisme, de discrimination, de marginalisation et des traumatismes historiques qui nuisent à leur santé et leur mieux-être. Ces expériences seraient une barrière d’accès aux soins et services et contribueraient à normaliser la violence envers les femmes autochtones. 
  • Les participantes mentionnent accomplir plusieurs tâches et responsabilités, accentuant les déséquilibres entre les genres et influençant négativement leur santé. La surcharge de responsabilités et l’absence de reconnaissance et valorisation de celles-ci augmenteraient le stress vécu et réduiraient l’accès aux soins. Des femmes témoignent être submergées de responsabilités; ces dernières étant attendues d’elles.
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Type de publication

ISBN (électronique)

978-2-550-98333-0

Notice Santécom

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