Le 17 mai : une occasion de se pencher sur la santé des populations LGBTQ2+

Le 17 mai est une date symbolique; le 17 mai 1990, l’homosexualité a été retirée de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Depuis une vingtaine d’années, la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie est ainsi soulignée le 17 mai. Cette journée met en évidence les crimes, violences, discriminations et inégalités qui persistent à l’endroit des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans, queer, bispirituelles (LGBTQ2+) à travers le monde, et nous rappelle que des actions sont possibles pour contrer cette réalité. Cette année, la thématique choisie au Québec pour souligner cette journée est « La montre de 54 secondes », cherchant à montrer que « la violence physique, psychologique, sexuelle, médicale et institutionnelle réduit l’espérance de vie de personnes LGBTQ2+ ».

Les avancées dans la protection et le respect des droits, et dans les données démographiques au Québec

Au Canada et au Québec, les avancées récentes au niveau législatif et dans les données démographiques marquent des pas de plus vers le respect des droits de la personne et la protection des personnes LGBTQ2+. La criminalisation des thérapies de conversion1 et la mise à jour des normes de variables de sexe et de genre utilisées par Statistique Canada pour mieux inclure les populations trans et non binaires, notamment, sont encourageantes. Des changements au niveau de la mention du sexe, afin d’assurer le respect des droits des personnes non binaires, sont aussi attendus au Québec à la suite du Jugement Moore.

Des groupes privés d’équité en matière de santé

Il est reconnu que les iniquités en matière de santé continuent de peser lourd sur les groupes LGBTQ2+. Un rapport récent portant sur des données du Québec peint un portrait des écarts en matière de résultats de santé et de bien-être, où les personnes de minorités sexuelles (LGBQ+) ont une position désavantageuse par rapport à la population générale pour de nombreux indicateurs, et où les disparités sont les plus criantes chez les femmes de minorités sexuelles (LGBQ+) et les personnes de minorités de genre (trans, non binaires) (Blais et al., 2022).

Former et mettre en œuvre les meilleures pratiques

Depuis presque une décennie, une équipe de formation de l’INSPQ sensibilise les professionnel·le·s du réseau à la diversité des sexes, des genres et des orientations sexuelles, et à une approche inclusive et exempte de stigmatisation dans leurs services de première ligne. Ces formations sont soutenues notamment par le Bureau de lutte à l’homophobie et la transphobie du ministère de la Justice responsable, comme en témoigne le Plan d’action gouvernemental de lutte contre l’homophobie et la transphobie 2017-2022.

L’INSPQ continue de travailler vers l’inclusion non seulement à travers la surveillance des ITSS, mais aussi dans d’autres sphères qui touchent et ont un impact sur la santé des populations LGBTQ2+. On peut penser entre autres aux travaux en cours visant l’actualisation et l’intégration de meilleures pratiques de santé publique en lien avec le sexe, l’identité de genre et l’orientation sexuelle, dans sa production scientifique.

Réference

Blais, M., Philibert, M., Samoilenko, M., Latour, A.-C., Baiocco, M., Galantino, G., & Chamberland, L. (2022). Bien-être et inclusion des personnes LGBT+ au Québec : Une analyse secondaire de données d’enquêtes populationnelles et d’échantillons de volontaires. Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres, Université du Québec à Montréal. https://chairedspg.uqam.ca/publication/inclusion-bien-etre-et-sante-des-personnes-de-minorites-sexuelles-et-de-genre-au-quebec/


1Toute pratique, y compris une pratique de conversion, tout service ou tout traitement de nature spirituelle ou non ayant pour but d’amener une personne à changer son orientation sexuelle, son identité de genre ou son expression de genre ou encore à réprimer les comportements sexuels non hétérosexuels.

17 mai 2022