Produits domestiques et médicaments

Le baladeur numérique : une technologie à risque?

Il est connu depuis longtemps qu’une exposition chronique au bruit excessif est une cause de surdité, notamment chez les travailleurs. En fait, l’atteinte auditive due au bruit est le risque occupationnel le plus prévalent à travers le monde, et les réglementations en regard du bruit en milieu de travail dans les pays industrialisés permettent, jusqu’à un certain point, un contrôle. Quoique la limite d’exposition en milieu de travail au Québec soit de 90 décibels pondérés A (dBA) pour une période de 8 heures (LAeq,8h), elle se situe plus généralement dans les diverses provinces du Canada à 85 dBA.

L’exposition au bruit excessif n’est cependant pas restreinte au milieu de travail, et les activités bruyantes, notamment dans le cadre des loisirs, ont jusqu’à maintenant été beaucoup moins documentées et, par le fait même, réglementées. Dans le cadre des loisirs, les adolescents et les jeunes adultes sont certainement, par leurs activités, une population particulièrement exposée au bruit. On note entre autres les sports motorisés, les concerts de musique, la fréquentation des discothèques ou encore l’utilisation des baladeurs.

Les enfants et leur exposition aux contaminants retrouvés dans certains produits de consommation : historique des mesures de prévention

Au Canada, les produits de consommation retrouvés dans l’environnement des enfants, par exemple, les jouets, matériels et autres produits destinés à l’éducation ou à la récréation des enfants, les bijoux pour enfants, les céramiques émaillées sont régis par la Loi sur les produits dangereux (LPD)1 et ses règlements. À l’aide de la LPD et ses règlements, on peut interdire l’importation, l’annonce et la vente de produits qui contiennent des matières ou substances empoisonnées, toxiques, inflammables, explosives, corrosives, infectieuses, comburantes (oxydantes) ou réactives, qui présentent un danger pour la santé et la sécurité du public. La LPD interdit les produits pour lesquels aucune norme réalisable ne protégerait le public d’une façon adéquate. Les produits limités peuvent être importés, annoncés ou vendus au Canada seulement si toutes les exigences de sécurité applicables sont respectées.

La Loi sur les produits dangereux a reçu la sanction royale en juin 1969. Dès…

Intoxications par produits domestiques et médicaments chez l’enfant

Les enfants sont fréquemment victimes d’intoxication et ce, en dépit des mesures préventives retrouvées sur le marché, tels les dispositifs à l’épreuve des enfants pour les médicaments, les emballages sécuritaires de plusieurs produits domestiques ainsi que l’information améliorée sur les produits devant être gardés hors de la portée des enfants. En 2005, plus du tiers des appels reçus au Centre Antipoison du Québec (CAPQ), soit 18 134 intoxications, concernaient des expositions chez des enfants de moins de 6 ans.

Plus de 92 % des expositions rapportées chez les jeunes enfants sont accidentelles, mais on rapporte aussi un nombre non négligeable d’erreurs thérapeutiques lors de l’administration de médicaments. En 2005, 1 171 erreurs thérapeutiques ont été signalées au CAPQ, ce qui représente 6,5 % de toutes les intoxications pour ce groupe d’âge.

Les enfants qui sont le plus à risque d’intoxication sont les petits âgés de 1 à 3 ans qui ont été victimes de 10 708 intoxications en 2005, soit 60 % de toutes les intoxications rapportées chez les moins de 6 ans. Le tableau 1 montre la répartition des intoxications selon l’âge chez les jeunes enfants. Les garçons, en raison de leurs comportements plus turbulents, sont plus fréquemment victimes d’intoxications accidentelles que les filles. Les statistiques démontrent qu’ils représentent 54 % des intoxications rapportées pour les moins de 6 ans en 2005.

Chaleur accablante et usage de médicaments – Étude exploratoire en Estrie

L’exposition prolongée aux chaleurs intenses constitue un stress non négligeable pour l’organisme humain. En plus d’être la cause initiale d’accidents potentiellement graves tels que le coup de chaleur, cette exposition peut aggraver des maladies préexistantes et accentuer, de diverses façons, la vulnérabilité des populations faisant usage de certains types de médicaments. Lors de vagues de chaleur accablante, les mécanismes d’adaptation à la chaleur sont mis à l’épreuve. Or, ces mécanismes physiologiques peuvent être confrontés à l’effet antagoniste de médicaments agissant sur l’hydratation, la balance électrolytique, le système de thermorégulation et le niveau de vigilance. À l’inverse, les effets de la chaleur sur certains médicaments (p. ex. la déshydratation) peuvent avoir pour conséquence d’affecter leur profil pharmacodynamique. Il s’agit ici d’un volet essentiel pour l’identification des groupes vulnérables.

Ayant identifié les principaux médicaments problématiques en situation de chaleur accablante, nous avons cherché à estimer la taille de la population faisant usage de tels médicaments afin de mieux connaître l’ampleur de la tâche à accomplir si nous devions communiquer à ces individus de l'information claire et pratique quant à leur risque accru. Afin de bien documenter la proportion de la population vulnérable à la chaleur en Estrie, nous avons d’abord analysé les données populationnelles, principalement chez les personnes âgées.

Le formaldéhyde dans l’air intérieur – Sources, concentrations et effets sur la santé

Le formaldéhyde est un gaz irritant qui entre dans la composition de divers produits d’usage industriel et domestique, notamment dans certains matériaux de construction. La présence de formaldéhyde dans l’air intérieur est un sujet de préoccupation depuis plusieurs années. C’est pourquoi, au cours des années 1980, Santé Canada et le Comité consultatif fédéral-provincial de l’hygiène du milieu et du travail ont inclus cette substance parmi celles visées par les Directives d’exposition concernant la qualité de l’air des résidences1. Pour le formaldéhyde, la valeur cible et le niveau d’action étaient respectivement de 60 µg/m3 (50 ppb) et de 120 µg/m3 (100 ppb). La valeur de 120 µg/m3 correspondait à une concentration minimale pouvant causer des symptômes d’irritation lors d’expositions contrôlées (1 200 µg/m3), divisée par un facteur de 10. Depuis la publication de ces directives, de nombreuses recherches ont été menées sur le formaldéhyde et ses effets sur la santé, rendant…

État des connaissances sur la toxicité et l’exposition humaine aux phtalates

Diverses agences gouvernementales, des groupes environnementaux ainsi que le public en général sont préoccupés, depuis quelques années, par la présence de plus en plus répandue de phtalates, une famille de composés chimiques retrouvés dans les produits de consommation. L’utilisation de phtalate de dibutyle, notamment dans les cosmétiques, de phtalate de di-isononyle dans les jouets et les articles de puériculture, ainsi que de phtalate de di-2-éthylhexyle dans certains dispositifs médicaux ont fait l’objet de nombreuses discussions, de rapports et d’avis de santé. Le risque lié au relargage (en très petite quantité, de façon continue) et au potentiel toxique de ces produits constitue une préoccupation pour la santé humaine. Ce texte a pour objet la révision des connaissances actuelles concernant la toxicité et l’exposition de la population aux phtalates.

Les phtalates font partie d’une famille de produits chimiques constitués d’un anneau benzénique et de deux groupements carboxylates générant une structure de type diester. Il s’agit de substances principalement destinées à un usage industriel. Parmi les plus couramment utilisées, mentionnons le BBP (phtalate de benzylbutyle), le DBP (phtalate de dibutyle), le DEP (phtalate de diéthyle), le DEHP (phtalate de di-2-éthylhexyle) et le DINP (phtalate de di-isononyle). On retrouve des phtalates dans plusieurs produits de consommation courante (voir tableau 1) tels les adhésifs, les revêtements de sol en vinyle, les huiles lubrifiantes, les condensateurs électriques, les détergents, les solvants, les produits pharmaceutiques, les fils et câbles électriques et les produits cosmétiques (parfums, déodorants, lotions après rasage, shampooings, aérosols pour cheveux, vernis à ongles). L’usage des phtalates comme plastifiant représente une autre des applications très courantes de ces produits. La majorité des articles rigides, semi-rigides ou souples à base de chlorure de polyvinyle, communément appelé PVC, contiennent des phtalates. La proportion de phtalates peut atteindre jusqu’à 50 % dans certains produits, notamment dans les sacs de plastiques, les cadres pour fenêtres, les emballages alimentaires, les imperméables en plastique, les rideaux de douche, les bottes, les boyaux d’arrosage, les jouets pour les enfants, les dispositifs médicaux et les contenants pour le stockage du sang.

Les risques à la santé associés à l’utilisation de pesticides à des fins esthétiques

L’engouement de plus en plus marqué pour l’entretien paysager et l’horticulture ornementale est en grande partie responsable de l’utilisation accrue de pesticides à des fins esthétiques. Cette augmentation de l’utilisation domestique des produits de synthèse ne manque pas d’inquiéter de nombreux citoyens, les groupes environnementaux, de même que les intervenants du secteur public (santé publique et environnement). C’est dans ce contexte que le ministère de l’Environnement du Québec a créé le Groupe de réflexion sur les pesticides en milieu urbain dont le mandat était de dégager des recommandations visant à réduire l’utilisation des pesticides en milieu urbain (voir l'encadré). Le présent article présente d’abord un bref profil de l’utilisation des pesticides à des fins esthétiques, pour aborder ensuite la question des effets sur la santé associés à leur utilisation ainsi que les orientations proposées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

En mars dernier, le Groupe de réflexion sur les pesticides en milieu urbain déposait officiellement un rapport intitulé « Pour la protection de la santé et de l’environnement, la gestion environnementale en milieu urbain ». Ce rapport constitue la synthèse de 48 mémoires présentés par différents groupes ainsi que des points de vue exprimés lors des journées de consultation par divers organismes issus des milieux universitaires et environnementaux, d’ordres professionnels, du monde municipal, d’associations de professionnels de fabricants et d’utilisateurs de pesticides. Dans la démarche entreprise par le groupe, deux principes ont orienté les recommandations du groupe soit le principe de précaution et celui d’exemplarité. Le premier indique qu’en l’absence de certitude scientifique, il faut observer une certaine prudence tandis que le second suggère que pour favoriser le changement d’attitudes chez les citoyens, les autorités gouvernementales et les institutions publiques doivent donner l’exemple. De plus, la gestion environnementale est identifiée comme point central tel qu'en témoignent les recommandations suivantes:

  • Interdire les pesticides sur les espaces verts publics et municipaux et également sur tous les autres espaces verts lorsqu’ils sont appliqués par un service d’entretien, sauf lorsque des seuils d’intervention sont atteints.
  • Limiter l’accès aux pesticides dans les points de vente.
  • Former les intervenants qui gravitent autour du citoyen (vendeurs de pesticides, professionnels qui offrent des services, professionnels des lieux publics et parapublics) afin qu’ils puissent les conseiller en matière de gestion environnementale.
  • Mettre sur pied des campagnes d’information, de sensibilisation et d’éducation de la population aux risques inhérents aux pesticides, à la gestion environnementale et aux méthodes alternatives.
  • Favoriser la mise en disponibilité des méthodes alternatives et de produits moins nocifs.
  • Créer un encadrement réglementaire adéquat, comprenant l’adoption prochaine d’un Code de gestion des pesticides, qui pourra accélérer l’implantation de la gestion environnementale.
  • Favoriser la recherche relative aux effets sur la santé et l’environnement ainsi que sur les solutions alternatives aux pesticides.