Air extérieur

Les impacts sanitaires de la pollution de l’air au Canada : une estimation des décès prématurés

Un important corpus de preuves scientifiques s’est accumulé au cours des 25 dernières années, attribuant à la pollution atmosphérique des effets nocifs sur la santé, incluant des décès prématurés. La présente analyse vise à quantifier les impacts sanitaires de la pollution de l’air extérieur au Canada, au moyen des plus récentes données et connaissances. Santé Canada estime à 14 400 le nombre annuel de décès prématurés au Canada qui sont liés à la pollution atmosphérique de sources humaines. Cette estimation se fonde sur l’exposition aiguë et chronique à la pollution atmosphérique et couvre l’ensemble des causes non accidentelles de mortalité (c’est-à-dire autres que les traumatismes et empoisonnements).

Colloque sur la santé et la qualité de l’air : compte rendu

Introduction

Le 19 octobre 2017 avait lieu à Québec le colloque Santé et qualité de l’air – Enjeu de société majeur, au Centre de recherche industrielle du Québec. Organisé par l’Association pour la prévention de la contamination de l’air et du sol, en collaboration avec l’équipe de Ça marche Doc!, l’événement a réuni une cinquantaine d’experts des milieux de la santé, de l’environnement et de l’ingénierie. Le colloque comportait des présentations scientifiques et un panel de discussions dont voici les principaux faits saillants.

[caption caption="François Reeves, Stéphane Perron, Pierre Gosselin, Caroline Duchaine
Crédit photo : Nathalie Labonté, INSPQ. "][/caption]

Environnement et santé cardiaque

Pour le Dr François Reeves, cardiologue à l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé, le…

Surveillance des impacts des vagues régionales de chaleur extrême sur la santé au Québec à l’été 2016

Dans le contexte des changements climatiques, il est possible que le nombre de vagues de chaleur au Québec et leur sévérité soient à la hausse. Depuis 2010, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) prépare annuellement des bilans qui ont pour objectif d’estimer les impacts des vagues régionales de chaleur extrême sur la santé au Québec.

Expositions et mortalité reliées à l’aménagement et au transport urbain : une évaluation des impacts à la santé pour les villes

Selon les estimations des Nations unies, 70 % de la population mondiale habitera en ville en 2050. Malgré certains bénéfices propres aux villes, dont un accès favorisé aux biens et services ainsi que des interactions sociales facilitées, l’environnement urbain peut engendrer plusieurs effets néfastes sur la santé de la population, que ce soit par l’adoption possible d’un mode de vie sédentaire, une exposition accrue à la pollution atmosphérique, au bruit et à la chaleur, ou un accès limité à un espace vert.

L’étude de Mueller et al. (2017) a pour but d’estimer le nombre de décès qui pourraient être évités si les recommandations internationales associées à certains facteurs de risque étaient respectées. Pour ce faire, le modèle UTOPHIA (Urban and TranspOrt Planning Health Impact Assessment), une évaluation des impacts à la santé développée par les auteurs, a été appliqué à la ville de Barcelone, en Espagne. 

La pollution de l’air, principal risque d’origine environnementale pour la santé

En mars 2014, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publiait des nouvelles données sur les décès prématurés attribuables à la qualité de l’air extérieur et intérieur. Ces dernières estimations, portant à 7 millions le nombre de décès prématurés, mettent évidence le lien très fort entre ces types d’exposition et leur rôle dans la survenue de maladies cardiovasculaires comme les accidents vasculaires cérébraux et les cardiopathies ischémiques, ainsi que le cancer.

Les régions particulièrement touchées sont celles de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental. Les principaux facteurs de risque identifiés par l’OMS au chapitre de la pollution intérieure sont liés à la cuisson sur des réchauds à charbon, à bois ou à combustibles utilisant de la biomasse. Les décès prématurés liés à l’exposition à la pollution atmosphérique sont associés à des sources urbaines et rurales.

L’OMS table sur la publication de ces estimations pour renforcer la prévention des maladies…

Guide d’évaluation d’un système d’alertes pour les personnes vulnérables à la chaleur et au smog

Les systèmes d'alertes météorologiques sont parmi les principaux moyens d'intervention utilisés par les pouvoirs publics pour protéger la population des aléas du climat. Certains systèmes incorporent, de plus, des conseils préventifs. Plus particulièrement, les systèmes d'alertes météorologiques permettent à l'État de surveiller les conditions météorologiques et d'émettre des alertes lorsque des évènements météorologiques extrêmes, tels que des vagues de chaleur ou du smog, constituent une menace à la santé de la population. Comme c'est le cas de toutes les interventions publiques, il est important d'analyser la performance de ces systèmes afin d'évaluer leur contribution à la sécurité et au bien-être de la population. Ce guide revoit les méthodes proposées et offre des modèles et indicateurs pertinents pour réaliser une évaluation complète.

Pour lire le document :
www.inspq.qc.ca/publications/1787

200 villes européennes limitent l’accès aux véhicules polluants

Les autorités municipales de près de 200 agglomérations urbaines situées, dans une dizaine de pays d’Europe, ont adoptées diverses mesures visant à réduire la pollution atmosphérique, et ce, pour respecter les valeurs limites de la règlementation européenne de la qualité de l’air. Après la Suède, qui a été la première à mettre en œuvre ce type de mesure en 1996, plusieurs autres pays ont emboité le pas en signant tour à tour de tels accords pour lutter contre la dégradation de la qualité de l’air extérieur sur leurs territoires respectifs. Un large spectre de mesures a été implanté par les instances concernées. Celles-ci portent notamment sur l’abaissement de la limite de vitesse sur certains tronçons routiers, l’instauration de divers programmes d’aide financière (destinés, par exemple, à l’achat de véhicules propres et à l’amélioration du réseau de transport public) et sur l’implantation de zones dont l’accès est interdit aux véhicules les plus polluants. Ces zones d’exclusion…

Émissions industrielles au Québec et hospitalisations pour problèmes respiratoires chez les jeunes enfants

Les études épidémiologiques ont montré que l'augmentation à court terme des concentrations de polluants atmosphériques est associée à de nombreux effets néfastes sur la santé, notamment une augmentation des hospitalisations et des décès pour causes de maladies cardiovasculaires et respiratoires(1). Au sein de la population, les enfants constituent un sous-groupe particulièrement sensible aux effets de la pollution de l’air.

Peu d’études à ce jour ce sont intéressées à la santé respiratoire des enfants vivant à proximités de sources industrielles de pollution atmosphérique. Les paragraphes qui suivent présentent un bref résumé d’une étude récemment publiée s’intéressant aux hospitalisations pour causes respiratoires chez les jeunes enfants vivant à proximité d’une industrie au Québec.

Service automatisé d’alertes téléphoniques de la Cote air santé : étude de l’observance des recommandations de santé transmises chez un groupe de patients vulnérables à la qualité de l’air

La pollution atmosphérique est associée à une diversité d’effets sur la santé, variant de symptômes respiratoires bénins à de la mortalité prématurée. Ces effets sont généralement catégorisés en deux types : les effets à court terme (aigus) et les effets à long terme (chroniques).

Les personnes vulnérables, notamment les personnes atteintes de problèmes respiratoires ou cardiovasculaires, sont plus sensibles aux variations de la qualité de l’air et peuvent ressentir certains effets associés à une exposition de courte durée aux polluants atmosphériques (Anderson et autres, 2003). Ceux-ci se traduisent généralement par l’aggravation d’une maladie chronique déjà existante et surviennent de quelques heures à quelques jours à la suite d’une élévation des concentrations ambiantes de pollution (Jacques et autres, 2005). Au Canada, il est estimé que l’exposition à court terme aux polluants atmosphériques entraînerait un excès de 1 800 décès annuellement (Judek et autres, 2004).

Considérant les effets aigus potentiels de la pollution atmosphérique sur la santé des personnes vulnérables, certains professionnels et médecins en santé environnementale suggèrent qu’elles considèrent la qualité de l’air ambiant dans la planification de leurs activités et se tiennent informées des alertes et des avis pour connaitre les moments où la qualité de l’air se détériore (Abelsohn et autres, 2002; Association pulmonaire du Canada, 2009; Shofer et autres, 2007; Watson et Sheppeard, 2005). L’idée est qu’en reconnaissant les épisodes de mauvaise qualité de l’air et les recommandations de santé associées, les personnes vulnérables puissent adopter, au moment approprié, des comportements préventifs permettant de réduire leur exposition et le risque d’apparition de symptômes.

La Cote Air Santé comme indicateur de la morbidité de l’asthme associée à la pollution de l’air extérieur?

La Cote Air Santé est un outil d’information pancanadien élaboré par Santé Canada et Environnement Canada concernant la qualité de l’air extérieur et les risques à court terme pour la santé qui y sont associés. À l’heure actuelle, elle fait l’objet d’une implantation graduelle à travers le Canada. Au Québec, cet outil en projet pilote est disponible seulement pour les zones urbaines de l'Île de Montréal, de Gatineau-Ottawa et de Québec.

Présentée comme une valeur numérique sur une échelle graduée de 1 à 10+, la Cote Air Santé informe le public sur le niveau de risque pour la santé que représente la pollution atmosphérique dans une région ou une ville donnée. Ainsi, une valeur de 1 traduit le plus faible risque; plus le chiffre augmente, plus le risque pour la santé s’accroît. Les différentes valeurs de la Cote Air Santé sont associées à des messages visant à sensibiliser les individus sur l'impact sanitaire de la qualité de l'air et à les conseiller sur des comportements spécifiques à adopter afin, notamment, de réduire leur exposition (exemple : en évitant les endroits plus pollués) ou leur risque (exemple : en diminuant l’intensité de leurs activités physiques).