7 octobre 2019

Seuils de température sécuritaires en milieux intérieurs : état des connaissances

Article
Auteur(s)
Alexandra Paradis
M.D., M. Sc., Département de médecine sociale et préventive, Université Laval
Patrick Poulin
Ph. D., conseiller scientifique spécialisé, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Institut national de santé publique du Québec
Benoît Lévesque
M.D., M. Sc., FRCPC, médecin spécialiste, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie

Résumé

Dans le but de brosser un portrait des avenues méthodologiques utiles pour définir des seuils de température élevée sécuritaires en milieu intérieur pour le Québec, les auteurs du présent article ont réalisé une revue de la littérature scientifique portant sur l’identification de seuils de température élevée sécuritaires en milieu intérieur fondés sur des effets à la santé. Les résultats de cette recherche littéraire n’ont toutefois pas permis de cibler une avenue unique et consensuelle pouvant mener à la détermination d’un tel seuil. Cette dernière s’avère une démarche complexe et la réalisation d’études additionnelles s’avère nécessaire pour être en mesure de mener ce travail à terme. Il est à noter que cet article constitue une synthèse des résultats des travaux menés par une résidente (soit l’auteure principale) au cours d’un bref stage à l’INSPQ.

Mise en contexte

En raison des changements climatiques, il est attendu que les vagues de chaleur seront plus longues et que le nombre de nuits chaudes augmentera au cours des prochaines années au Québec (1). Ces projections sont préoccupantes pour les instances de santé publique, car les vagues de chaleur sont associées à une augmentation de la morbidité et de la mortalité (2–4). Certaines populations sont particulièrement vulnérables aux effets de la chaleur, notamment : les personnes âgées, les enfants, les personnes souffrant de certaines maladies chroniques ou dont la médication peut affecter la thermorégulation, les personnes isolées socialement, les habitants des milieux urbains ainsi que les occupants de logements accumulant davantage la chaleur (ex. : absence de ventilation mécanique ou d’air climatisé, logements situés aux étages supérieurs d’un immeuble) (4,5).

Actuellement, les vagues de chaleur extrême sont définies par des seuils de température extérieure. Par exemple, pour la région sociosanitaire de Montréal, une période de vague de chaleur extrême survient quand les moyennes mobiles des températures quotidiennes maximales et minimales atteignent respectivement au moins 33 °C et 20 °C, et ce, pendant au moins 3 jours consécutifs (3). Cependant, la plupart des Canadiens sont davantage exposés aux températures de leur résidence ou de leur logement : en effet, ces derniers passent environ 90 % de leur temps à l’intérieur (6). Or, les températures en milieu intérieur non climatisé peuvent être plus élevées qu’à l’extérieur en saison estivale. Dans une étude montréalaise réalisée en juillet 2005, les températures moyennes à l’intérieur de logements étaient supérieures d’environ 4 °C par rapport à la température mesurée à la station Dorval (26,7 °C. 22,7 °C) et la température intérieure maximale avait atteint 34,4 °C (32,3 °C à l’extérieur) (7).

Devant la problématique de la chaleur excessive ressentie dans certains milieux intérieurs en saison estivale, les intervenants de santé publique du Québec ont exprimé le besoin d’obtenir des données probantes qui pourraient servir à élaborer des recommandations sur des seuils de température sécuritaires en milieu intérieur.

Objectif

L’objectif général de cet article consiste à établir un état des connaissances sur la possibilité de définir des seuils de température élevée sécuritaires en milieu intérieur pour le Québec, au-delà desquels des risques imminents à la santé seraient susceptibles de survenir chez les occupants. Pour ce faire, les auteurs ont réalisé une revue de la littérature scientifique portant sur l’identification de seuils de température élevée sécuritaires en milieu intérieur fondés sur des effets à la santé.

Méthodologie

Afin d’atteindre l’objectif du présent article, une stratégie de recherche de la littérature révisée par les pairs a été élaborée au cours de l’automne 2018. Cette stratégie est en partie inspirée de celle utilisée pour la revue de la littérature de Anderson et al. dans leur article Defining indoor heat thresholds for health in the UK publié en 2013 (5). Cette recherche visait à recueillir des études faisant état de seuils de température élevée en milieu intérieur établis à partir de données sur le lien entre la température en milieu intérieur et des effets à la santé pour la population générale.

La recherche a été lancée à l’aide du moteur de recherche EBSCOhost dans les bases de données MEDLINE Complete et Environment Complete. Trois concepts associés à la question de recherche ont été définis afin d’établir une liste de mots-clés à rechercher, soit :

  • un concept de seuil ou de valeur guide (guideline* OR guidance* OR limit* OR norm OR norms OR standard* OR threshold* OR index OR safety OR maxim*)
  • un concept de chaleur (hot* OR thermal OR temperature OR heat* OR overheat* OR warmth)
  • un concept référant au milieu intérieur (ambient OR indoor OR apartment* OR building* OR "day care" OR day-care OR domestic OR dwelling* OR facilit* OR home OR house* OR institution* OR kindergarten* OR multi-unit OR residen* OR school*)

*Troncature permettant de capter tous les termes associés.

Ces mots-clés ont été recherchés dans le titre et le résumé des documents indexés dans les bases de données interrogées. Un terme de restriction a également été utilisé pour circonscrire la recherche aux études menées sur des humains en excluant les études menées sur des animaux. De plus, seuls les documents publiés après 1995 ont été retenus. Le recul jusqu’à 1995 avait pour but d’inclure des publications qui auraient pu faire suite à la canicule de Chicago de 1995 ayant causé de nombreux décès (8).

Tous les articles proposant une ou des avenues permettant d’établir des seuils de température intérieure fondés sur des effets à la santé ainsi que ceux établissant un lien entre des températures plus élevées mesurées directement en milieu intérieur et des effets à la santé ont été retenus. Les articles portant sur le confort thermique, ainsi que ceux réalisés dans un contexte sportif, d’exercice physique ou pour le milieu du travail, ont été exclus. Les études de cas unique ont également été exclues.

Résultats

En date du 23 octobre 2018, le moteur de recherche EBSCOhost avait repéré 1886 articles par l’entremise de la stratégie de recherche utilisée. Après avoir rejeté les doublons de cette recherche, 1652 articles ont été considérés dans le processus de sélection. La majorité d’entre eux ont ensuite été rejetés sur la base de leur titre et/ou de leur résumé, si ces derniers laissaient croire avec un niveau de certitude élevé qu’ils ne répondaient pas aux critères d’inclusion.

Au final, neuf articles dans lesquels était mesurée la relation entre la chaleur en milieu intérieur et un ou des effets à la santé dans la population ont été retenus et sont présentés dans la section Études faisant un lien entre la température élevée en milieu intérieur et des effets à la santé dans la population. De plus, deux articles dans lesquels les auteurs proposaient une ou des approches permettant d’établir des seuils de température intérieure fondés sur des effets à la santé ont été retenus. Les faits saillants de ces deux derniers articles, de même que deux autres documents qui n’étaient pas indexés dans les bases de données consultées initialement (soit un article-clé ainsi que le plus récent rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)), sont présentés dans la section Revues de la littérature portant sur l’établissement de seuils de température élevée en milieu intérieur.

Études faisant un lien entre la température élevée en milieu intérieur et des effets à la santé dans la population

Les effets sur la santé évalués dans les études relevées sont variés : problèmes cardio-respiratoires (9–11), agitation chez des patients déments (12), effets sur la tension artérielle (13–15), sur la température corporelle (13,16) et sur l’indice de masse corporelle (IMC) (17). La mesure d’un effet de seuil a été tentée dans quelques études seulement, tandis que dans d’autres, seul un effet linéaire était mesuré. La méthodologie employée dans les études relevées variait également beaucoup. Le tableau 1 résume les grandes lignes de ces études.

Revues de la littérature portant sur l’établissement de seuils de température élevée en milieu intérieur

Revues sur les approches pour déterminer des seuils de chaleur en milieu intérieur

Dans les deux revues de la littérature identifiées, les auteurs affirment que de nombreuses études se sont penchées sur l’association entre la température extérieure et la mortalité, permettant de bien établir des seuils de température extérieure au-delà desquels la mortalité augmente (5,19). Toutefois, ils ne recommandent pas d’extrapoler les mesures de la relation entre la température extérieure et la mortalité populationnelle pour établir la relation entre la température intérieure et la mortalité. En effet, les bâtiments modifient l’exposition à la température extérieure de façon importante, et ce, de manière très variable selon leurs différentes caractéristiques (environnementales, structurales, mécaniques, occupationnelles, etc.) affectant le gain et la rétention de la chaleur (19). De plus, dans les études épidémiologiques, la température extérieure utilisée est souvent celle prise à une station centrale ou à un aéroport. Or, cette température ne reflète pas les variations géographiques qu’il peut y avoir en raison des îlots de chaleur urbains (19). La relation entre la température intérieure et la mortalité devrait donc être différente de celle entre la température extérieure et la mortalité. Les auteurs de ces revues de la littérature n’ont cependant relevé que quelques études ayant évalué directement l’association entre la chaleur en milieu intérieur et des effets à la santé; ils invitent donc les chercheurs à effectuer davantage de recherche sur cette question.

Considérations sur la manière de mesurer l’exposition à la chaleur

Anderson et al. (2013) (5) notent qu’il existe une grande variabilité dans la façon d’évaluer l’exposition à la chaleur en milieu intérieur. Selon les études, les auteurs peuvent utiliser la température moyenne, maximale, minimale ou encore une mesure de « température apparente » combinant température et humidité (ex. : l’humidex ou l’indice de chaleur). Il existe également des indices plus complexes pouvant intégrer d’autres mesures environnementales (ex. : la vitesse de l’air) ainsi que des données physiologiques (ex. : la dépense métabolique) pour évaluer la charge thermique à laquelle les individus sont soumis. Ces indices peuvent être développés entre autres à partir de modèles fondés sur des équations d’équilibre thermique.

D’autres façons de mesurer l’exposition à la chaleur, moins explorées mais paraissant être prédictives de la mortalité, seraient la mesure de la variation quotidienne de la température (pouvant indiquer l’absence de répit de la chaleur durant la nuit) ainsi que la variation de la température d’un jour à l’autre (une variation plus grande pouvant généralement être associée à plus de mortalité) (5). Finalement, certains recommandent aussi d’utiliser des mesures de températures horaires pour permettre d’évaluer les effets à très court terme de l’exposition à la chaleur, ces derniers étant probablement importants pour les populations vulnérables (19).

Ainsi, la comparaison des résultats des études utilisant différentes mesures d’exposition à la chaleur peut être difficile (5). De plus, il reste de l’incertitude sur la mesure qui serait la plus prédictive d’effets à la santé (19). Anderson et al. (5) recommandent donc de développer un indice permettant de mesurer la corrélation entre les conditions en milieu intérieur et les effets à la santé (ex. un indice de valeur  « x » correspond à tels effets à la santé), en se basant par exemple sur des études empiriques de corrélation entre la température intérieure et des mesures physiologiques (voir l’étude de Basu et Samet [20]). Par ailleurs, si de nouveaux modèles ou indices de chaleur sont développés, Anderson et al. (5) recommandent que la température nocturne soit considérée avec une pondération importante comme l’absence de répit de chaleur, la moins bonne capacité de thermorégulation lors du sommeil et une pauvre qualité de sommeil pouvant mener à davantage de morbidité et de mortalité (19). En somme, la mesure de l’exposition à la chaleur et du stress thermique subi est complexe et mériterait davantage de réflexion.

Variabilité dans la réponse à la chaleur et les seuils à établir

En se fondant sur des études faisant le lien entre la température extérieure et les effets à la santé, Kenny et al. (19) listent plusieurs facteurs affectant le lien entre la chaleur et les effets à la santé. En raison de ces facteurs, il semble qu’il serait difficile d’établir un seuil de température intérieure qui puisse être valide en tout lieu, en tout temps et pour tous. Ainsi, en raison de l’acclimatation des individus, le lieu géographique a une influence : dans les endroits dont le climat est chaud, les seuils de chaleur ayant un effet sur la santé seraient plus élevés.

De même, la période de l’année peut avoir une influence, la relation entre chaleur et mortalité pouvant être différente si une vague de chaleur survient au début ou à la fin de la saison chaude. La durée de l’exposition à la chaleur doit aussi être considérée : un seuil de température à partir duquel la mortalité augmente peut être plus bas si l’exposition à la chaleur dure plus longtemps. Les seuils peuvent aussi être différents selon le type d’effet à la santé considéré. Finalement, la variabilité individuelle amène une difficulté supplémentaire : des seuils d’effets à la santé varient selon certains facteurs physiologiques tels que l’âge, le sexe et l’état de santé. Ainsi, établir un seuil de température sécuritaire unique pour tous risque de surprotéger certaines populations tout en n’en protégeant pas suffisamment d’autres.

En raison des variations entre les lieux géographiques et selon la période de l’année, Kenny et al. (19) se demandent s’il serait plus approprié d’utiliser un seuil de « changement relatif par rapport à la normale ». Ils n’ont cependant pas trouvé de littérature sur l’utilité de ce genre d’approche.

Limites à l’utilisation des critères de confort thermique existants

Le confort thermique serait, selon le standard 55 de l’American Society of Heating, Refrigeration and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE), « l’état d’esprit exprimant de la satisfaction envers l’environnement thermique » (trad. libre, ASHRAE, 2004, dans Kenny et al. [19]). Plusieurs critères de confort thermique existent et seraient principalement étudiés dans le domaine de la construction et du bâtiment. Deux approches seraient principalement utilisées pour définir les plages de confort thermique. La première approche, soit la méthode du predicted mean vote (vote moyen prédit) et du predicted percentage dissatisfied (pourcentage d’insatisfaits prédits), permet d’évaluer la réponse moyenne d’un groupe de personnes aux conditions thermiques selon une échelle de sensation thermique, une ambiance thermoneutre (ni chaude, ni froide) étant associée à un plus grand nombre de personnes satisfaites (21). Cette méthode utilise des variables physiologiques ainsi qu’une estimation de la contrainte thermique. La seconde approche tient compte de la variabilité du confort selon l’expérience récente de la température ainsi que la possibilité d’adopter des comportements adaptatifs (ex. : aération nocturne, limitation de la cuisson d’aliments ou de l’utilisation de l’éclairage en milieu intérieur) (19).

Toutefois, les auteurs des revues consultées font plusieurs mises en garde quant à l’utilisation des seuils de confort thermique existants. D’une part, il s’agit de critères établis pour le confort et non pour des effets à la santé (5). Or, il n’y aurait que très peu d’études réalisées sur la relation entre le confort thermique et les effets à la santé (19). D’autre part, ces critères sont établis pour une population en santé et ne tiennent pas compte des populations vulnérables (5). Finalement, certains critères, dérivés de modèles dits « adaptatifs », présentent des températures plus extrêmes en assumant que les occupants peuvent avoir certains comportements d’adaptation, par exemple ouvrir les fenêtres. Ces critères sont donc difficilement applicables dans les situations où les comportements adaptatifs peuvent être limités (ex. : limitation physique, bruit important à l’ouverture des fenêtres, introduction de polluants atmosphériques) (5).

En somme, Kenny et al. (19) ne considèrent pas le confort thermique comme un indicateur valide et fiable du stress thermique. Cependant, ils ne se prononcent pas sur l’utilisation de critères de confort thermique pour ce qui est du sommeil, pour lequel l’association entre confort et qualité du sommeil serait bien démontrée. La Chartered Institution of Building Services Engineers du Royaume-Uni suggérerait que la qualité du sommeil est affectée lorsque la température intérieure dépasse 24 °C et recommanderait que la température nocturne d’une chambre à coucher ne dépasse pas 26 °C en l’absence d’un ventilateur de plafond (19).

Seuils de température élevée en milieu intérieur selon l’OMS : revues de la littérature et recommandations

Au courant des années 80, l’OMS a émis des recommandations selon lesquelles l’étendue de température de 18 à 24 °C présenterait un risque minimal à la santé pour les personnes sédentaires (21). La limite de 24 °C n’a pas été modifiée par l’OMS jusqu’en 2018 (21,22). En effet, en 2018, l’OMS a publié un ensemble de lignes directrices pour des logements sains (Housing and Health Guidelines), incluant de nouvelles recommandations sur la chaleur en milieu intérieur (22). Ces nouvelles recommandations ont été formulées à la suite d’une revue de la littérature systématique dont l’objectif était d’évaluer si le fait de vivre dans un logement dont la température est supérieure à 24 °C est associé à un moins bon état de santé par rapport au fait de vivre à des températures moins élevées (22,23). Toutefois, seulement six études ont pu être incluses dans cette revue systématique, les conclusions de celles-ci ne permettant pas de répondre à la question de recherche. Des analyses complémentaires ont donc été effectuées afin d’évaluer l’association entre la température en milieu intérieur et les effets à la santé, mais ce, de façon indirecte, soit en évaluant le lien entre les températures extérieures et les températures intérieures, ainsi que le lien entre les températures élevées à l’extérieur et les effets à la santé (22).

Malgré la réalisation de cette seconde revue de la littérature, l’OMS n’a pu émettre de recommandation plus précise que la suggestion « […] d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies visant à protéger les populations contre la chaleur excessive à l’intérieur des logements » (24). Il est également précisé que les efforts de recherche devraient porter sur la relation directe entre la température en milieu intérieur et des effets à la santé plutôt que sur la relation indirecte « température milieu extérieur – température milieu intérieur – effets à la santé », étant donné la grande variabilité de la relation entre la température extérieure et la température intérieure (22).

Discussion

En résumé, la revue de la littérature sur les études ayant mesuré l’association entre des effets à la santé et la chaleur en milieu intérieur n’a pas permis de déterminer un seuil de température sécuritaire cohérent d’une étude à l’autre. En effet, les effets à la santé évalués, les populations sur lesquelles ces études ont été réalisées, ainsi que les devis employés étaient variés. De même, la façon de mesurer l’exposition à la chaleur différait entre les études. Seules certaines études ont fait état d’analyses statistiques permettant de déterminer un possible seuil à partir duquel les effets à la santé augmentaient. De plus, la façon de choisir les catégories de température utilisées différait également beaucoup d’une étude à l’autre.

Seuls Uejio et al. (11) ont testé des modèles utilisant différents seuils de chaleur, mais il aurait été intéressant qu’ils justifient davantage pourquoi ils n’ont retenu que celui utilisant un seuil d’indice de chaleur à 26 °C. De plus, leurs résultats, bien qu’indicatifs d’une augmentation des appels d’urgence pour des symptômes respiratoires lorsque l’indice de chaleur dépassait 26 °C, restaient non statistiquement significatifs. L’étude sur l’asthme chez les enfants a révélé un seuil de température de 27,6 °C, mais les plages de températures testées étaient étendues et ne permettaient pas de détecter un effet à 25 ou à 26 °C par exemple (9). 

Tableau 1 - Résumé des seuils de température identifiés dans la littérature ayant mesuré l’association de la température intérieure avec des effets à la santé

Étude Devis Population Effet à la santé Mesure de la température Seuil identifié Commentaires

Uejio et al, 2016 (11)

Cas-témoin

Population de New York.

Intervention d’urgence par des paramédics pour des symptômes respiratoires et cardio-vasculaires.

Température et humidité relative moyenne pendant l’intervention des paramédics, combinés pour obtenir l’indice de chaleurA.

  • Indice de chaleur≥26 °C pour les appels d’urgence pour les symptômes respiratoires seulement.
  • Pas d’augmentation de l’exposition à la chaleur pour les symptômes cardio-vasculaires.
  • Rapports de cote plus grands que 1 pour les symptômes respiratoires compatibles avec une plus grande exposition à la chaleur, mais non statistiquement significatifs au seuil p<0,05.
  • Résultats de modèles ayant utilisé des seuils de 25 et 27 °C non présentés.

Huang et al, 2016 (9)

Cas-témoin

Enfants de 1 à 8 ans à Shanghai.

Asthme diagnostiqué par un médecin.

Température moyenne d’une prise de mesure pendant 24 h.

  • Température de 27,6 °C dans la chambre des enfants.
  • Rapports de cote pour la plage 27,6 °C à 31,8 °C augmentés avec p<0,05 par rapport à la plage de 6,7 à 16,3 °C.
  • Autres plages de températures testées assez larges : un effet à une température plus basse a pu être manqué.
  • Aucune correction pour les tests statistiques malgré le fait qu’un grand nombre de tests ait été effectué.

McCormack et al, 2016 (10)

Cohorte prospective

Anciens fumeurs atteints de MPOC dans la région de Baltimore.

Symptômes de MPOC et utilisation de bronchodilatateur de secours.

Température maximale atteinte durant la journée.

  • Pas de seuil identifié, effet linéaire mesuré seulement. Augmentation des symptômes et de l’utilisation des bronchodilatateurs de secours avec l’augmentation de la température intérieure.
  • Résultats statistiquement significatifs au seuil de p<0,05.

Tartarini et al., 2017 (12)

Cohorte prospective

Personnes âgées atteintes de démence, vivant dans une résidence pour personnes âgées en Australie.

Agitation.

Température moyenne pendant 14 jours.

  • Fréquence de l’agitation et perturbation par l’agitation minimales à 22,6 et 22,5 °C.
  • Fréquence de l’agitation augmente avec le pourcentage de temps cumulatif passé à >26 °C ou <20 °C.
  • Résultats statistiquement significatifs au seuil de p<0,05. Pour le temps cumulatif, seul le temps passé à l’extérieur de la plage de 20 à 26 °C a été considéré; aucune autre plage n’a été testée.
  • Imprécision dans la mesure de l’exposition. Aucun facteur de confusion pris en compte dans les analyses.

Wang et al., 2017 (15)

Méta-analyse

Adultes de 18 ans et plus.

Effet sur la tension artérielle.

Combinaison des résultats de plusieurs méthodes de mesure. Pour les études avec des températures intérieures, cela inclut des températures moyennes et des températures ponctuelles.

  • Pas de seuil identifié, effet linéaire mesuré seulement. Pour les études en milieu intérieur : la pression artérielle systolique augmenterait de 0,38 millimètre de mercure (mmHg) pour chaque diminution de 1 °C.
  • La température moyenne dans les études incluses était de 20 °C : limite possible de l’application aux températures plus extrêmes. Résultats statistiquement significatifs au seuil p<0,05.

Kunutsor et Powles, 2010 (14)

Transversale

Adultes du Ghana.

Effet sur la tension artérielle.

Température ponctuelle lors de la prise de la tension artérielle.

  • Pas de seuil identifié, effet linéaire mesuré seulement. Diminution de la tension artérielle avec augmentation de la température intérieure.
  • Résultats statistiquement significatifs au seuil p<0,05.
  • Étude réalisée dans des conditions très chaudes seulement (températures intérieures toutes supérieures à 28 °C).
  • Imprécision de la mesure de l’exposition : depuis quand les patients étaient exposés à cette température?

Kim et al. 2012 (13)

Transversale

Personnes âgées de la Corée, vivant dans des bidonvilles.

Effet sur la tension artérielle et sur la température tympanique.

Température moyenne sur 75 min lors de la prise de la tension artérielle.

  • Pas de seuil identifié, effet linéaire mesuré seulement. Diminution de la tension artérielle avec élévation de la température.
  • Augmentation de la température tympanique de 0,21 °C pour chaque augmentation de la température intérieure de 1 °C.
  • Diminution de la tension artérielle systolique non statistiquement significative au seuil p<0,05, mais significative pour la tension artérielle diastolique.

Lu et Dai, 2009 (16)

Transversale

Adultes et personnes âgées de Taiwan.

Effet sur la température orale.

Température ponctuelle lors de la prise de la température orale.

  • Pas de seuil identifié, effet linéaire mesuré seulement. Pour chaque augmentation de la température intérieure de 1 °C, élévation de la température orale de 0,243 °C pour l’ensemble de l’échantillon et de 0,311 °C pour les >65 ans (p<0,001).
  • Résultats statistiquement significatifs. Imprécision de la mesure de l’exposition : depuis quand les patients étaient exposés à cette température?

Lu et Dai, 2009 (16)

Transversale

Adultes et personnes âgées de Taiwan.

Effet sur la température orale.

Température ponctuelle lors de la prise de la température orale.

  • Pas de seuil identifié, effet linéaire mesuré seulement. Pour chaque augmentation de la température intérieure de 1 °C, élévation de la température orale de 0,243 °C pour l’ensemble de l’échantillon et de 0,311 °C pour les >65 ans (p<0,001).
  • Résultats statistiquement significatifs. Imprécision de la mesure de l’exposition : depuis quand les patients étaient exposés à cette température?

Daly, 2014 (17)

Transversale

Personnes de ≥ 16 ans, en Angleterre.

Effet sur l’IMC.

Température ponctuelle lors de la mesure de la taille et de la masse corporelle.

  • Température de >23 °C, associée à un IMC plus faible de manière statistiquement significative et robuste à la stratification selon la saison et selon les années du recrutement.
  • Température de 21,5 à 23 °C aussi associée de manière statistiquement significative mais non robuste à la stratification.
  • Comparaison avec la plage de température <19 °C. Causalité inverse possible : les personnes avec un IMC plus élevé pourraient maintenir la température de leur domicile plus fraîche, car ils seraient plus confortables à ces températures.

A    L’indice de chaleur fournit une approximation de la « température ressentie » en intégrant la mesure de la température de l’air ainsi que de l’humidité relative (18). Il est utilisé aux États-Unis pour des fins d’alertes de vagues de chaleur. Cet indice serait une simplification d’un autre index plus complexe, la température apparente, qui a été développé à partir de l’équation sur l’équilibre thermique humain (18).

L’approche de Tartarini et al. (12) s’est avérée intéressante en présentant à la fois une température à laquelle les symptômes des patients étaient minimes (22,5 °C ou 22,6 °C) et en démontrant une augmentation des symptômes en-dehors d’une plage de confort thermique existante (20 à 26 °C). Toutefois, l’agitation chez les personnes démentes n’est peut-être pas le principal effet à la santé que les instances de santé publique cherchent à prévenir. Il en est de même pour l’étude ayant identifié un effet sur l’IMC à partir de 23 °C. Celle-ci présentait en plus un problème de possible causalité inverse, c’est-à-dire que les personnes avec un IMC plus faible maintiennent peut-être la température de leur domicile plus élevée (17). Par ailleurs, il s’est avéré difficile d’interpréter les études présentant uniquement des mesures d’effet linéaire.

Cette absence de seuil facilement identifiable par le biais d’études épidémiologiques a été confirmée dans les revues de la littérature présentées dans la section Revues sur les approches pour déterminer des seuils de chaleur en milieu intérieur. Ainsi, les auteurs de ces revues n’ont identifié que très peu d’études faisant le lien entre la chaleur en milieu intérieur et des effets à la santé (5,19). Les auteurs de ces revues ont noté que la comparaison des résultats des études existantes était limitée par la variabilité dans la façon de mesurer la chaleur. La sélection d’une mesure valide de la chaleur et du stress thermique nécessiterait donc la tenue de recherches supplémentaires. Anderson et al. (5) recommandent même la création d’un nouvel indice fondé sur des mesures physiologiques chez des personnes plus vulnérables. De plus, dans les deux revues de la littérature consultées, il est suggéré qu’une attention particulière soit portée à la température nocturne, la qualité du sommeil étant également associée à des effets à la santé (5,19).

Par ailleurs, il a été soulevé que la variabilité dans la réponse à la chaleur, notamment selon le lieu géographique, le période de l’année, le type d’effet à la santé considéré ainsi que les facteurs individuels (ex. : âge, sexe, état de santé), rend fort complexe la tâche de déterminer un seuil de température sécuritaire universel. Également, les auteurs de ces deux revues de la littérature ont discuté de l’utilisation du confort thermique. Bien que ce sujet n’ait été que peu approfondi dans ce rapport, il est principalement ressorti de la revue de Kenny et al. (19) que les critères de confort thermique existants ne semblaient pas appropriés. Finalement, les dernières recommandations de l’OMS reflètent également la difficulté d’établir un seuil de température élevée sécuritaire en milieu résidentiel fondé sur des données probantes sur la santé.

Limites et approches non abordées

Bien que la réalisation de cette revue ait permis de relever de nombreuses informations pertinentes en vue de parvenir à définir des seuils de températures élevées sécuritaires en milieu intérieur, plusieurs limites doivent être considérées. Notamment, la sélection des articles et l’extraction de données n’ont été réalisées que par une seule personne, sans validation par un deuxième auteur.

De plus, d’autres approches pour établir des seuils de température auraient pu être approfondies. Par exemple, l’utilisation de simulation à l’aide de modèles de thermorégulation et d’équilibre thermique n’a été qu’évoquée. Pareils modèles, comme celui de Deng et al. (25), pourraient être intéressants : ces auteurs ont utilisé un modèle de thermorégulation afin de prédire le temps avant qu’un coup de chaleur (défini comme l’atteinte d’une température corporelle de 40,6 °C) ne survienne. Ils ont ainsi développé un « indice de stress intérieur » qui permet de calculer la durée d’exposition avant l’apparition d’un coup de chaleur. Ce modèle ne considère cependant pas les effets de l’âge et de l’état de santé sur la thermorégulation. Il est prévu que des études subséquentes tiendront compte de ces facteurs pour étudier l’effet à la santé des températures élevées à l’intérieur des résidences à l’échelle de la population générale.

Certains écrits d’intérêt sont également issus du milieu de la santé au travail. Certains seuils de température dans ce domaine ont été élaborés initialement à partir d’études sur des travailleurs soumis à différentes conditions environnementales et de travail métabolique (26,27). Les seuils correspondaient alors aux conditions dans lesquelles l’équilibre thermique était rompu, c’est-à-dire que la température corporelle commençait à augmenter. Il existe également des méthodes plus complexes pour évaluer l’exposition à la chaleur. À l’aide d’une modélisation de la contrainte thermique et de la réponse physiologique, la norme ISO 7933:2004 permet de calculer la limite de durée d’exposition à la contrainte thermique afin d’éviter de dépasser une température rectale de 38 °C, ou de dépasser une valeur de perte hydrique maximale (28). Des outils plus simples pour évaluer l’exposition à la chaleur ont également été développés par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) (29).

Finalement, malgré les limites de la littérature, certaines autorités de santé publique ont pris position au regard de la présente question de recherche. Notamment, le Toronto Public Health a formulé des recommandations pour adopter un seuil de température maximale de 26 °C dans les immeubles résidentiels à logements multiples (30). Au Royaume-Uni, les autorités sanitaires recommandent également de maintenir des aires de rafraîchissement dans les hôpitaux et les résidences pour personnes âgées à une température inférieure à 26 °C.

Conclusion

Dans le cadre de cette recherche littéraire, il n’a pas été possible de déterminer un seuil de température élevée dit sécuritaire en milieu intérieur pour la population en général. La détermination d’un tel seuil s’avère une démarche complexe et plusieurs avenues doivent encore être explorées avant d’être en mesure de mener ce travail à terme. Ce projet a toutefois permis de dégager plusieurs pistes d’intérêt à considérer. À cet égard, il pourrait s’avérer utile de poursuivre la réflexion en s’inspirant des différentes considérations soulevées dans les revues de la littérature rapportées dans ce projet. De plus, il serait pertinent de se pencher sur différents aspects qui n’ont malheureusement pas été couverts par la présente revue de la littérature, dont :

  • les méthodes développées en santé au travail pour établir des limites d’exposition à la chaleur et pour évaluer cette exposition;
  • les modélisations sur le maintien de l’équilibre thermique provenant de la littérature sur le confort thermique ainsi que sur des effets à la santé;
  • les argumentaires développés par les instances ayant pris position sur un seuil de température sécuritaire en milieu intérieur, tels que le Toronto Public Health.

Pour toute correspondance

Patrick Poulin
Direction de la santé environnementale et de la toxicologie
Institut national de santé publique du Québec
945, avenue Wolfe, Québec (Québec)  G1V 5B3
Courriel : [email protected]

Références

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