Enfants

« Les chemins de la santé » : une collection d’outils au service de l’éducation pour la santé

L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) considère le public « enfants et jeunes » comme un public prioritaire au regard de ses missions et des objectifs de santé publique. Ainsi, au-delà des actions qui leurs sont destinées au travers de ses programmes thématiques (tabac, alcool, nutrition, VIH/IST, etc.), l’Institut développe un programme dit « enfants et jeunes » dont l’objectif de développement des compétences cognitives émotionnelles et sociales constitue un socle commun pour aborder l’ensemble des problématiques de santé relatives à cette population.

Longtemps l’école a été un partenaire « naturel » et favorable (voir l'encadré) pour travailler et mettre en œuvre des programmes d’éducation pour la santé. Depuis quelques années, s’affirme à l’Institut une volonté de dépasser ce cadre du milieu scolaire et de travailler avec des professionnels d’autres environnements (périnatalité, centres de vacances et de loisirs, etc.) de manière à développer une approche plus globale de cette population.

Les enfants et leur exposition aux contaminants retrouvés dans certains produits de consommation : historique des mesures de prévention

Au Canada, les produits de consommation retrouvés dans l’environnement des enfants, par exemple, les jouets, matériels et autres produits destinés à l’éducation ou à la récréation des enfants, les bijoux pour enfants, les céramiques émaillées sont régis par la Loi sur les produits dangereux (LPD)1 et ses règlements. À l’aide de la LPD et ses règlements, on peut interdire l’importation, l’annonce et la vente de produits qui contiennent des matières ou substances empoisonnées, toxiques, inflammables, explosives, corrosives, infectieuses, comburantes (oxydantes) ou réactives, qui présentent un danger pour la santé et la sécurité du public. La LPD interdit les produits pour lesquels aucune norme réalisable ne protégerait le public d’une façon adéquate. Les produits limités peuvent être importés, annoncés ou vendus au Canada seulement si toutes les exigences de sécurité applicables sont respectées.

La Loi sur les produits dangereux a reçu la sanction royale en juin 1969. Dès…

Les effets du stress maternel prénatal sur le développement cognitif des enfants : Projet Verglas

Les études rétrospectives menées auprès d’humains, ainsi que les études expérimentales ayant recours à des animaux, suggèrent que le stress subi pendant la grossesse peut nuire aux fonctions physiques, comportementales et cognitives de la progéniture. Or, à l’heure actuelle, les connaissances à ce sujet sont incomplètes. De plus, certaines limites méthodologiques, inhérentes à ces types d’études, restreignent la portée des observations. D’une part, les résultats obtenus à l’aide d’animaux se généralisent difficilement aux humains. D’autre part, les études menées avec des humains ne permettent pas toujours de distribuer aléatoirement les événements stressants, ce qui peut introduire des facteurs confondants. Cependant, les désastres naturels ou ceux provoqués par l’activité humaine agissent toutefois comme des « expériences naturelles » permettant de distribuer aléatoirement l’exposition au stress. À cet effet, le Projet Verglas du Québec (voir encadré) profite de ce type d’événement.

Intoxications par produits domestiques et médicaments chez l’enfant

Les enfants sont fréquemment victimes d’intoxication et ce, en dépit des mesures préventives retrouvées sur le marché, tels les dispositifs à l’épreuve des enfants pour les médicaments, les emballages sécuritaires de plusieurs produits domestiques ainsi que l’information améliorée sur les produits devant être gardés hors de la portée des enfants. En 2005, plus du tiers des appels reçus au Centre Antipoison du Québec (CAPQ), soit 18 134 intoxications, concernaient des expositions chez des enfants de moins de 6 ans.

Plus de 92 % des expositions rapportées chez les jeunes enfants sont accidentelles, mais on rapporte aussi un nombre non négligeable d’erreurs thérapeutiques lors de l’administration de médicaments. En 2005, 1 171 erreurs thérapeutiques ont été signalées au CAPQ, ce qui représente 6,5 % de toutes les intoxications pour ce groupe d’âge.

Les enfants qui sont le plus à risque d’intoxication sont les petits âgés de 1 à 3 ans qui ont été victimes de 10 708 intoxications en 2005, soit 60 % de toutes les intoxications rapportées chez les moins de 6 ans. Le tableau 1 montre la répartition des intoxications selon l’âge chez les jeunes enfants. Les garçons, en raison de leurs comportements plus turbulents, sont plus fréquemment victimes d’intoxications accidentelles que les filles. Les statistiques démontrent qu’ils représentent 54 % des intoxications rapportées pour les moins de 6 ans en 2005.

La méthodologie d’évaluation du risque toxicologique et la santé des enfants

Les impacts potentiels de l’omniprésence de contaminants dans l’environnement sur la santé de la population constituent une préoccupation importante en santé publique. L’évaluation de ces impacts représente un défi de taille pour les intervenants. La méthodologie de l’évaluation du risque toxicologique a été développée à partir des années 1980 en tant qu’outil permettant d’apprécier les impacts de l’exposition aux contaminants de l’environnement sur la santé de la population. Cette méthodologie a été utilisée pour évaluer la sécurité des produits et les impacts de nouveaux projets industriels, pour établir des critères et des normes ou pour valider certains niveaux d’exposition permis par règlements. Par ailleurs, au cours des dernières décennies, les effets de l’exposition des enfants aux contaminants de l’environnement sont devenus une source d’inquiétude majeure. L’intérêt lié à la vulnérabilité particulière des enfants aux agents environnementaux est manifeste dans le rapport du NRC (National Research Council), intitulé Pesticides in the Diet of Infants and Children, dans lequel on recommande l’élaboration d’une nouvelle approche d’évaluation du risque tenant compte de la spécificité des enfants lors de l’évaluation des impacts potentiels de leur exposition aux contaminants environnementaux. Les enfants ne doivent pas être considérés comme de petits adultes et ce constat doit transparaître dans une approche originale de l’évaluation du risque où l’estimation de l’exposition basée principalement sur les caractéristiques de l’adulte doit évoluer afin de tenir compte de la sensibilité variable selon les différentes étapes du développement.

Caractéristiques des interventions québécoises en protection solaire destinées aux jeunes

Le rayonnement ultraviolet est une source d’exposition nécessaire à toute forme de vie sur la terre. Les habitudes d’exposition de la population aux rayonnements ultraviolets (UV) ont toutefois grandement évolué au cours des siècles notamment sous l’influence de la culture et de la mode. À titre d’exemple, les femmes de la bourgeoisie au 19e siècle s’exposaient le moins possible aux rayonnements UV en privilégiant le port de chapeaux à larges rebords, de gants et l’utilisation d’ombrelles. C’est au tournant du 20e siècle que le rayonnement UV gagna en popularité entre autres par l’avènement de la photothérapie utilisée à des fins médicales comme ce fut le cas pour le traitement de la tuberculose cutanée. Cette période fut également caractérisée par un nouvel attrait pour la pratique d’activités de loisirs à l’extérieur (tennis, golf, bains de mer). S’amorça alors dans la population un changement de la norme sociale quant au caractère esthétique d’un teint hâlé, ce dernier symbolisant aussi la santé. L’apparition des premiers salons de bronzage à la fin des années 1970 a contribué à renforcer la pratique du bronzage en entretenant auprès de la population le mythe de l’innocuité des rayons UV artificiels. L’industrie du bronzage artificiel représente actuellement une force économique dont les revenus pour l’Europe et l’Amérique du Nord s’élèvent approximativement à 2,6 milliards de dollars américains par année.

Le bruit en contexte éducatif entrave-t-il le développement de l’enfant?

Si l’apprentissage s’étale tout au long de la vie sous l’impulsion d’une curiosité découlant des fonctions cognitives hyper-développées des individus de notre espèce, ses grands moments se situent principalement de la naissance à l’âge adulte. Plus spécifiquement, les grands jalons du développement cognitif, affectif et social, sous la poussée de la compétence linguistique émergente, viennent ponctuer toute la période de l’âge préscolaire. Durant cette phase sensible de découverte et d’appréhension du monde, la gêne exercée par le bruit pourra retarder ou compromettre des apprentissages critiques. En effet, le faible niveau de conscience phonologique en petite enfance, peut empêcher de relever la rude exigence d’extraire la signification d’un substrat acoustique de la parole rendu ambigu par effet masquant (ou distrayant) de signaux sans rapport avec l’objet de communication verbale. Le problème se répercutera également à l’âge scolaire1, 2. Evans et Evans et Lepore se sont…

Nitrates, eau potable et santé de l’enfant

La présence de nitrates dans l’eau souterraine utilisée pour la consommation humaine est de plus en plus souvent rencontrée sur notre planète, en particulier dans les endroits où se pratique une agriculture intensive. Il s’agit donc d’un paramètre pour lequel des normes ou des critères ont été développés par les instances impliquées dans la protection de la santé publique. Les recommandations concernant les nitrates dans l’eau potable ont cependant la particularité d’avoir été élaborées pour prévenir un effet aigu chez les enfants : la méthémoglobinémie. La norme pour l’eau potable au Québec de 10 mg-N/l(a) est similaire aux valeurs rencontrées ailleurs dans le monde.

La toxicité des nitrates résulte de leur transformation en nitrites. Ces derniers peuvent réagir avec le fer de l’hémoglobine des globules rouges et entraîner la formation subséquente de méthémoglobine. C’est pour prévenir l’apparition de méthémoglobinémie chez le nourrisson que la concentration de 10 mg-N/l de nitrate dans l’eau potable est recommandée.

Une évaluation du risque à la santé pouvant être associé à la présence de nitrates dans l’eau souterraine a été réalisée dans le cadre d’un vaste projet intitulé « Étude sur la qualité de l’eau potable dans les sept bassins versants en surplus de fumier et impacts potentiels sur la santé1. Cette évaluation du risque concernait le risque de méthémoglobinémie chez le nourrisson et le risque de cancer. Dans le cadre d’une réflexion sur l’environnement et la santé de l’enfant, nous allons revoir les grandes lignes de cette évaluation du risque concernant la méthémoglobinémie et faire ressortir des points importants concernant l’évaluation du risque chez les enfants. Le lecteur voulant en apprendre davantage sur le sujet pourra se référer au rapport.

Exposition au manganèse dans l’eau potable et comportements hyperactifs chez des enfants d’âge scolaire

Il est maintenant reconnu que l’exposition à certains métaux, tels le plomb et le mercure, interfère avec le développement du système nerveux des enfants. Ces connaissances ont éveillé l’intérêt de la santé publique et conduit à la mise en place de mesures pour réduire l’exposition à ces métaux. Selon de récentes études épidémiologiques et animales, le manganèse (Mn) est un métal qui pourrait aussi avoir des effets néfastes sur le développement neurologique. D’une part, il est connu qu’une petite quantité de manganèse est essentielle au bon fonctionnement de l’organisme et que le risque de carence en manganèse est pratiquement nul, les besoins étant facilement comblés par l’alimentation; un seul cas de déficience induit expérimentalement ayant été rapporté dans la littérature. D’autre part, une surexposition au manganèse, principalement par inhalation, peut causer des effets neurotoxiques.

Le khôl, un cosmétique responsable d’intoxications au plomb

Au cours des dernières années, plusieurs cas d’intoxication au plomb chez de jeunes enfants ont été déclarés à la Direction de santé publique (DSP) de Montréal, dans le cadre du système québécois des maladies à déclaration obligatoire (MADO) par agents chimiques. Dans cet article, nous résumerons trois épisodes d’intoxications, le premier survenu en 2002 et les deux autres, en 2005, puis nous présenterons le produit en cause, ses effets sur la santé ainsi que quelques exemples d’interventions réalisées à travers le monde.

En 2002, un médecin rapporte trois cas d’intoxication au plomb chez des enfants âgés de 7 mois, 11 mois et 2 ans et demi, dont deux provenant de la même famille. Les valeurs de plombémie sont respectivement de 1,18 µmol/L, de 1,17 µmol/L et de 0,54 µmol/L. Après investigation, la principale source d’exposition suspectée pour ces cas s’avère être l’application d’un cosmétique pour les yeux, un produit appelé khôl. Une analyse du contenu de ce produit utilisé sur les enfants est alors demandée. Le khôl en question provient de l’extérieur du Canada. Les deux échantillons analysés révèlent une composition en plomb de 78 % et de 92 %. Du counselling est alors offert à la famille. L’événement est considéré, à ce moment, comme isolé. À la suite du retrait de l’exposition au produit contaminé, le suivi des enfants démontre une diminution de la plombémie à 0,81 µmol/L après six mois pour l’enfant de 7 mois et à 0,62 µmol/L après un mois pour l’enfant de 11 mois. Aucun autre résultat ne fait l'objet d'une déclaration par la suite.