Enfants

Les IgE totales et spécifiques chez les jeunes Québécois et leurs associations avec les symptômes respiratoires

Les immunoglobulines (ou Ig) sont des protéines présentes dans le sérum sanguin et dans divers liquides biologiques, jouant un rôle essentiel dans la défense de l’organisme contre les agressions. Il existe cinq classes d’immunoglobulines, soit les IgG, IgA, IgM, IgD et IgE. Les IgE constituent le support immunologique de l’hypersensibilité de type 1 (ou immédiate) dont les manifestations apparaissent dans les minutes qui suivent le contact renouvelé avec un allergène sensibilisant. Le terme « allergie » est souvent employé pour qualifier les réactions d’hypersensibilité de type 1, bien que cette dénomination englobe également certains types d’eczéma. Les IgE, qui sont sécrétées contre les allergènes, entraînent la libération d’histamine, substance responsable de l’apparition des symptômes de l’allergie.

L’atopie est une prédisposition héréditaire à produire de manière excessive des IgE, au contact d’allergènes naturellement inhalés ou ingérés en quantité minime, et de…

L’intoxication au monoxyde de carbone chez les enfants

Le monoxyde de carbone (CO) est l’agent chimique le plus souvent impliqué dans les intoxications aiguës accidentelles déclarées à la Direction de santé publique de Montréal. Le CO, gaz incolore, inodore, non irritant et toxique, se lie préférentiellement à l’hémoglobine pour former la carboxyhémoglobine (HbCO), diminuant ainsi la capacité du sang à transporter l’oxygène. Cet effet est augmenté par le déplacement de la courbe de dissociation de l’hémoglobine, diminuant la disponibilité de l’oxygène pour les tissus. En plus de sa réaction avec l’hémoglobine, le CO se combine à la myoglobine des cellules musculaires cardiaques et squelettiques ainsi qu’aux cytochromes et aux métalloenzymes tels que le cytochrome c oxydase et le cytochrome P-450. D’autres effets à la santé pourraient également être présents tels que les arythmies et l’ischémie cardiaque ainsi que les lésions de reperfusion cérébrale. La toxicologie du CO est donc relativement complexe et le processus d’intoxication ne relèverait pas uniquement d’un simple phénomène d’hypoxie cellulaire.

Les principaux signes et symptômes d’une intoxication au CO généralement rencontrés chez l’adulte comprennent des maux de tête, des étourdissements, des nausées, des vomissements, de la faiblesse, de la fatigue, de la confusion, une dyspnée, des changements dans la vision et, moins fréquemment, une douleur thoracique, une perte de conscience et des convulsions. Étant donné la nature non spécifique des symptômes, un haut niveau de suspicion est donc essentiel pour diagnostiquer ce type d’intoxication. L’intoxication au CO peut être confondue avec un état grippal, une intoxication alimentaire, une migraine ou des problèmes psychiatriques.

Par ailleurs, il existe peu de données dans la littérature scientifique concernant l’intoxication pédiatrique au CO, même si les enfants en sont souvent victimes. Or, quelques articles scientifiques rapportent des différences importantes entre le portrait des intoxications chez les enfants et celui survenant chez les adultes. Nous présentons ici un cas d’intoxication relié à un système de chauffage au gaz naturel survenu dans une famille montréalaise, un exemple qui soulève certaines interrogations en lien avec l’intoxication des enfants au CO.