Rapport d’analyse des décès liés à la violence conjugale au Québec entre 2008-2018
Selon les données compilées dans le cadre de cette étude, 165 personnes sont décédées dans un contexte lié à la violence conjugale entre 2008 et 2018. La majorité des personnes décédées (82) étaient des victimes de violence conjugale ou des victimes collatérales (27), ces dernières étant pour la plupart des enfants mineurs de la victime de violence conjugale.
Les autres personnes décédées (56) étaient des auteurs de violence conjugale. La majorité des décès d’auteurs de violence conjugale sont attribuables à un suicide.
L’homicide de la victime de violence conjugale est le type de décès le plus fréquent, suivi de l’homicide-suicide (homicide de la victime conjugale et suicide de l’auteur).
Il se dégage de l’analyse des circonstances et des caractéristiques des situations de violence conjugale que :
- la majorité des personnes qui décèdent dans un contexte de violence conjugale sont des femmes victimes et leurs enfants;
- dans la quasi-totalité (98 %) des situations de violence conjugale ayant mené à un décès, les agresseurs sont des hommes;
- plus d’un agresseur et d’une victime de violence conjugale sur 10 avait demandé ou reçu des services sociaux ou de santé avant le décès;
- un quart des victimes de violence conjugale avait été en contact avec des policiers concernant des événements de violence;
- les facteurs de risque d’homicide conjugal connus les plus fréquents étaient la cohabitation de l’agresseur et de la victime, une séparation récente et des antécédents de violence conjugale envers la partenaire actuelle;
- près de 80 % des situations de violence conjugale ayant mené à un décès comportaient entre 1 et 10 facteurs de risque d’homicide ou de suicide et 13 % des cas en cumulaient entre 11 et 20 facteurs.
Malgré certaines limites liées à la disponibilité des données, les constats tirés permettent d’identifier des pistes d’action pour réduire les décès liés à la violence conjugale au Québec. Ces pistes reposent sur les axes suivants : la prévention de la violence conjugale et la réduction des inégalités de genre; la détection précoce de la violence conjugale et des situations à risque d’homicide et de suicide et le développement des connaissances concernant les facteurs de risque et de protection.