La qualité des eaux récréatives au Québec et les risques à la santé

Les activités récréatives aquatiques comportent de nombreux bienfaits pour la santé de la population. Dans un contexte de changements climatiques, la baignade s’avère une mesure de rafraîchissement accessible pour mieux s’adapter aux vagues de chaleur extrême. Elle représente également une activité physique populaire chez les Québécois de 15 ans et plus, contribuant ainsi à l’adoption et au maintien de saines habitudes de vie. Pour profiter pleinement de ses nombreux bienfaits, il est impératif que la population puisse pratiquer ces activités aquatiques de façon sécuritaire et de manière à minimiser les risques potentiels pour la santé.

Ce rapport de l’INSPQ dresse un premier portrait de la situation sur les risques à la santé associés à la pratique d’activités récréatives aquatiques en milieux naturel et artificiel au Québec. Il aborde notamment la présence de contaminants microbiologiques et chimiques dans les eaux récréatives, ainsi que dans l’air intérieur des bassins couverts. De plus, l’INSPQ, dans un deuxième rapport, propose des recommandations pour la prévention de ces risques. Ces deux documents visent à outiller les personnes et les organisations œuvrant dans le domaine des installations récréatives aquatiques.

Faits saillants

  • Le nombre d’éclosions associées à la qualité des eaux récréatives rapportées au Québec est demeuré constant annuellement depuis le début des années 90. Pour certaines années, ce nombre d’éclosions est supérieur à celui associé à l’eau de consommation; il demeure néanmoins faible (64 éclosions sur une période de 12 ans). Ce nombre est fort probablement sous-estimé, ce qui signifie que les risques associés à la qualité des eaux récréatives sont vraisemblablement plus importants que ce qui est rapporté.
  • Bien que les symptômes associés soient généralement bénins, certaines personnes peuvent être affectées plus sévèrement par les contaminants présents dans les aires récréatives aquatiques. Ces personnes sont : les jeunes enfants, les personnes âgées ainsi que les personnes immunodéprimées.
  • Dans les plages et autres milieux naturels, la dermatite du baigneur est le problème de santé le plus fréquemment rapporté. Elle est causée par des cercaires, de petites larves microscopiques. L’infection, bien que bénigne, se manifeste par une sensation de démangeaisons et de brûlure à la sortie de l’eau, aux endroits où les cercaires pénètrent la peau. Par la suite, des éruptions cutanées apparaissent dans les 12 heures suivant l’infection. Certaines personnes peuvent être asymptomatiques alors que d’autres peuvent réagir plus fortement à l’infection.
  • La contamination d’origine fécale demeure une préoccupation importante dans les sites naturels de la province, en raison notamment de la présence d’ouvrages de surverse et d’animaux sauvages.
  • Dans les piscines, ce sont les contaminants d’origine chimique qui ont été le plus fréquemment associés à des éclosions au Québec. Volatils, les trichloramines peuvent se retrouver dans l’air des bassins intérieurs, surtout lorsque la ventilation est déficiente.
  • Les pataugeoires et les jeux d’eau, parce qu’ils sont fréquentés par de jeunes enfants, peuvent présenter un risque accru de transmission de contaminants d’origine fécale.
  • Dans les spas, les risques sont principalement liés à la présence des microorganismes Pseudomonas aeruginosa ainsi que Legionella spp. Le manque d’entretien et d’hygiène sont les causes les plus fréquemment rapportées lors des enquêtes sur les éclosions survenues au Québec.

Parmi les problématiques à surveiller, Cryptosporidium spp pourrait représenter un contaminant préoccupant en raison notamment de sa présence marquée dans les bassins traités ailleurs dans le monde, notamment aux États-Unis. Certains autres contaminants pourraient être favorisés par les changements climatiques, tels que les cyanobactéries et les cercaires. Par ailleurs, il convient d’être à l’affût des nouvelles données portant sur les sous-produits de désinfection dans la littérature afin de mieux documenter les risques associés, en particulier dans les spas et les piscines intérieures.

Note(s)

Vous pouvez également consulter les quatre fiches résumées sur la qualité des eaux récréatives au Québec :

La qualité des eaux récréatives au Québec et les risques à la santé
Auteur(-trice)s
Vicky Huppé
M. Sc., conseillère scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Denis Gauvin
M. Sc, conseiller scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Benoît Lévesque
M.D., M. Sc., FRCPC, médecin spécialiste, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie
ISBN (électronique)
978-2-550-83343-7
Notice Santécom
Date de publication