Des gains encore possibles en sécurité routière : perspective de santé publique
Ce mémoire s’inscrit dans le cadre de la consultation La sécurité routière : ça nous concerne tous!, menée par la Société de l'assurance automobile du Québec et le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports. L’INSPQ y constate que le bilan routier s’est beaucoup amélioré depuis le milieu des années 70. Toutefois, les données les plus récentes suggèrent que les acquis sont fragiles. Il est donc important de poursuivre les efforts pour que le Québec se rapproche des pays les plus performants en matière de bilan routier.
Pour y arriver, l’Institut propose des mesures concernant la promotion de comportements visés par le Code de la sécurité routière, les infrastructures et l’offre de moyens de transports collectifs et actifs pour réduire la dépendance à l’automobile.
Renforcer les actions visant les comportements
Concernant les comportements, l’Institut considère que les efforts à venir devront être consacrés à consolider les acquis de même qu’à intensifier les mesures de renforcement ainsi que les mesures technologiques pour favoriser l’adoption des comportements souhaités.
C’est dans cette perspective que l’Institut recommande des actions sur la conduite avec les facultés affaiblies, les photo-radars, le casque de vélo et le siège d’appoint pour enfants.
Rendre les infrastructures plus sécuritaires
Les mesures visant à rendre les infrastructures plus sécuritaires sont reconnues dans la littérature comme étant particulièrement efficaces pour protéger les usagers de la route. Elles sont utiles pour réduire les points de conflit entre les usagers de même que pour réduire la vitesse des véhicules motorisés. Elles ont l’avantage d’entraîner des changements durables, peu importe l’âge, le sexe, l’état de santé et le niveau socioéconomique des personnes à protéger.
À ce chapitre, l’Institut propose des pistes d’action concernant notamment les traversées d’agglomération, la réduction des vitesses affichées, les normes de conception des rues, les voies de dépassements, les carrefours giratoires et les réseaux sécuritaires et continus pour les cyclistes et les piétons.
Accroître l’offre de moyens de transports collectif et actif
L’amélioration du bilan routier passe également par une stabilisation et idéalement une diminution du nombre total de kilomètres parcourus par les véhicules motorisés. Ce facteur représente en effet un risque important de décès et de blessures pour tous les usagers du réseau routier.
C’est pourquoi il nous apparaît primordial de favoriser la mise en œuvre de politiques publiques ayant pour effet de rendre la population du Québec moins dépendante à l’utilisation de l’automobile solo. Ces politiques doivent avoir comme objectifs d’accroître les moyens de transport collectif et actif, en les rendant aussi attrayants et efficaces que le transport motorisé individuel.
C’est dans cette perspective que l’Institut recommande deux mesures qui pourraient s’actualiser par l’entremise d’une politique de mobilité durable. Ces deux mesures sont importantes non seulement parce qu’elles contribueront à améliorer la sécurité routière, mais aussi parce qu’elles auront un impact sur d’autres problèmes de santé publique liés la qualité de l’air, au bruit et à la sédentarité.